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 Exister, à la troisième personne du singulier ; Yoshihiro

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Yûki
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Yûki


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MessageSujet: Exister, à la troisième personne du singulier ; Yoshihiro   Exister, à la troisième personne du singulier ; Yoshihiro Icon_minitimeDim 30 Juil - 12:39

Zoey leva les yeux de la fontaine lorsqu’elle entendit que l’on marmonnait son nom, à quelques pas de là. Le regard noir qu’elle croisa fit remonter un long frisson le long de son échine, et elle ferma le robinet sans plus attendre. Elle ne perdit pas plus de temps à se sécher les mains, se contenta de les essuyer à la va-vite sur son short alors qu’elle rejoignait l’arrière du groupe. Elle demeurait en retrait, peu désireuse de se mêler à ceux qui, dans ses rêves les plus réjouissants — ou cauchemars les plus sanglants — crevaient, qu’il s’agisse d’une balle perdue ou d’une gorge arrachée. 
Elle les détestait, personne ne l’ignorait, mais c’était dans ses songes que cette rancœur prenait toute sa consistance ; paradoxalement, c’était là où tout était faux qu’elle était le plus vraie. Elle avait tout juste dix-sept ans, et ce qu’elle vivait, elle le traversait comme de l’eau se coulerait entre les mailles d’un filet, sans vraiment s’en rendre compte, simplement parce qu’il le fallait, parce que c’était l’ordre des choses. Elle existait à la troisième personne du singulier lorsque le pire se dessinait devant elle, et ça n’était pas vraiment elle que les déflagrations ébranlaient. C’était la gamine qui avait vu son père mourir, et c’était peut-être pire encore. C’était la gosse terrorisée du son des gâchettes que l’on presse, celle qui avait vu son monde s’écrouler et Heather s’endormir — parce que c’était ce dont elle avait l’air, chaque fois que Zoey lui rendait visite : une poupée endormie, une princesse assoupie qui n’attendait plus que le baiser de son charmant pour s'éveiller.
C’était cette enfant-là, qui avait perdu famille et étoile, et qui voguait sans plus trop avoir conscience des pas qu’elle faisait, ni même du fait qu'elle respirait. Mais qui le faisait quand même, parce que c'était une nécessité.

Le Refuge. Les lettres courbées qui se dessinaient face à eux lui arrachèrent un sourire. C’était comme si le nom de l’auberge la concernait, lui était destiné, à elle qui avait tant besoin d’un endroit pour se délester d’un peu de la charge qui pesait sur ses épaules. Un temps de pause, de silence, de calme et de vide, avant que ne reviennent les explosions, les supplications, le sang et la mort qui rythmaient son quotidien, avec la violence qu’ont les choses qui s’abattent sur le monde sans qu’on les y attende, avec l'intention de le détruire et de l'imprégner du sang des guerres et des génocides. La charmante bâtisse semblait l’attendre, l’inviter à entrer, à se lover dans la chaleur qui, si elle n’était pas sienne, s’offrirait à elle le temps de quelques heures, parce que Zoey en avait besoin, et que Chaleur était généreuse avec les âmes égarées.

De longues minutes, elle sembla comme partie loin, les yeux dans le vague, sous la brise tiède et estivale qui soufflait doucement dans la clairière. Ses cheveux lui gâchaient la vue, mais elle n’en tenait pas compte : c’était un détail, dans le tableau paisible du bâtiment aux airs de chalet, entouré de verdure, de nature, d’un peu de cette vie, de cette liberté qui lui manquait, et elle avait comme l’impression que s’agiter romprait le charme de l’instant. Elle se disait qu’un peu plus longtemps, et elle pourrait figer cette seconde un peu trop parfaite, la suspendre dans le temps et ne plus la laisser lui échapper. Une éternité de paix, c’était une si douce utopie dont elle rêvait. Mais ce fut une main qui la troubla, une poigne tendre qui se glissa entre ses doigts et les enlaça, de cette douceur qu’il était seul à lui donner désormais, qui la rassurait, et la confortait dans l’idée que tout n’était pas si mauvais. Un souffle dans son cou, un baiser sur la tempe, et Zoey plongea son regard dans les prunelles plus noires que les abysses du Cornèbre, profondes, envoûtantes ; elle y perdait chaque fois son chemin, mais c’était un égarement qui ne l’effrayait pas. Si elle pouvait ne jamais en revenir, c’était tout aussi bien. « Ça va ? » Elle acquiesça simplement, et son sourire se fit rassurant à l’attention de l’inquiétude de Tao ; c’était parce qu’il l’aimait au point de se faire du souci sur ses états d’âme qu’elle tenait sa main avec tant de force. Comme si c’était fugace et fragile, et qu’un instant d’inattention risquait de tout balayer. C’était dangereux de confier son coeur et ses jours d’après à quelqu’un, mais elle l’avait fait, sans attentes, sans contrepartie. Parce qu’il était lui, et que son parfum l’enivrait.

L’intérieur était plus convivial encore qu’elle ne l’avait imaginé, et la pièce principale tenait plus d’un salon dans lequel se réunissait tous les soirs une charmante petite famille que d’un hall d’hôtel comme ils en fréquentaient quelquefois, lorsque leurs missions les envoyaient plus en ville. Elle avait déjà entendu dire que le Refuge était un havre de paix pour les hybrides, alors qu’il était pourtant planté en plein Unys, et si près de Janusia, de l’Enfer sur terre pour ses pairs. Les rumeurs disent vrai, je crois, songea-t-elle en laissant courir ses sanguines le long des étagères couvertes de livres. J’ai l’impression d’avoir quitté le purgatoire. C’était comme être loin de tout, dans un endroit plus paisible ; ça lui rappelait un peu le calme plat de Maillard, et ça éveillait en elle une drôle de nostalgie qu’elle ne prit même pas la peine d’étouffer. Tao serra plus fort ses doigts entre les siens, et lui les lâcha, après lui avoir soufflé qu’il allait réserver les chambres avec les autres. C’était l’histoire de deux nuits, et ils n’étaient que cinq ; lorsque les autres les rejoindraient, leur arrivée sonnerait le départ. S’ils ne revenaient pas, c’était à l’aube du troisième jour qu’il leur faudrait se rabattre en direction de Volucité.
Zoey ne pouvait s’empêcher d’espérer qu’ils ne reviendraient pas, parce que ce serait comme une savoureuse victoire que la mort vienne frapper ceux qu’elle maudissait tant.

Ils entrèrent, rejoignirent le Cornèbre au comptoir, et la Riolu s’évapora, se coulant dans le plus grand des silences jusqu’à l’une des étagères. Tête penchée pour lire les titres, ses doigts effleuraient le dos des livres. Elle n’était pas vraiment concentrée sur ce qu’elle faisait, parce que les voix à l’octave trop forte et au ton trop dur faisaient courir moult frissons le long de son échine. Elle détestait les entendre, et plus encore lorsqu’ils haussaient le ton et ricanaient ; c’était toujours qu’il y avait de la tension dans l’air, comme un mauvais présage. Aussi, elle ne se retournait pas — pas encore. Elle cherchait à comprendre, mais sans en avoir l’air ; elle tentait de saisir les phrases au vol et sans paraître impliquée, elle prenait part à la scène en tant que spectatrice, qu’auditrice qui ne se voulait rien de plus que ce qu’elle était. L’orage allait s’abattre, et Zoey ne désirait pas se trouver entre l’éclair et son point d’impact.
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MessageSujet: Re: Exister, à la troisième personne du singulier ; Yoshihiro   Exister, à la troisième personne du singulier ; Yoshihiro Icon_minitimeDim 30 Juil - 12:40

Yoshihiro aimait sa vie. Il n’était peut-être pas avec sa famille biologique, mais les personnes avec lesquelles il vivait l’aimaient tout autant. Peut-être même plus vu qu’elles ne l’avaient pas abandonné, contrairement à ses géniteurs. D’ailleurs, ces derniers étaient-ils seulement en vie ? Il l’ignorait. Après tout, il ignorait tout d’eux. Il n’était pas malheureux pour autant. Léon, Azilys, Christa et Orzhan étaient en vie, près de lui et ils s’étaient toujours occupés de lui avec tout l’amour et l’attention qu’un enfant rêverait d’avoir. 

Mais cela ne l’empêchait pas de penser parfois à ses parents et d’avoir un coup de cafard sur le moment. Il voulait tant en savoir plus sur eux. Il voulait tant savoir pourquoi ils l’avaient laissé derrière eux. Il voulait tant savoir s’ils étaient encore vivants ou s’il ne les rencontrerait jamais... Le Vipélierre shiny se surprenait parfois à les imaginer même si cela faisait toujours mal au final. Moins il y pensait, mieux c’était, mais c’était plus facile à dire qu’à faire. 

Un soupir échappa à l’adolescent qui était occupé à nettoyer et ranger une chambre d’un ancien client parti ce matin. Ce dernier avait beau n’être resté qu’une nuit à l’auberge, il avait eu le temps de mettre le bazar complet. Ce qui agaçait prodigieusement le garçon à tout faire du Refuge. Il n’aimait pas les clients qui prenaient les employés de l’auberge pour leurs larbins et qui n’avaient aucun savoir-vivre. Laisser une chambre un minimum en ordre avant de partir, c’était la base et certains ne savaient même pas ça. A chaque fois qu’il avait affaire à un client comme ça, le Vipélierre avait beaucoup de mal à garder son sang-froid et à rester poli et courtois. Il laissait donc en général ces clients là aux autres membres de l’auberge, ayant toujours peur de salir la réputation de leur chez eux. 

Mais ce matin, il n’avait pas eu d’autre choix que de s’en occuper. Christa était partie à Entrelasque faire des courses, Léon s’était enfermé dans son bureau pour faire de la paperasse, Azilys était à l’herboristerie où elle travaillait et Orzhan comme toujours se trouvait en cuisine. Le Vipélierre ne se voyait pas les déranger pour autre chose qu’une urgence. Et il se sentait quelque peu fier qu’on lui fasse confiance pour s’occuper de l’auberge, même si, bien entendu, il n’était pas complètement seul. C’était juste une impression, mais une impression agréable et gratifiante.

Mais s’occuper du départ de ce monsieur avait entamé la bonne humeur quotidienne du jeune hybride. Il était resté poli et courtois tout le long, mais à l’intérieur de lui-même nul doute que cela avait bouillonné. Et pour ne rien arranger, il s’était ensuite mis à penser à ses parents. Cela lui ruinait toujours le moral en temps normal alors quand il était déjà excédé... Pas besoin de vous faire un dessin, je pense.

Le Vipélierre fut content de quitter enfin cette chambre du démon qui ressemblait maintenant plus à une chambre d’ange grâce à ses efforts. Il priait pour que le prochain occupant soit plus agréable. Ce qui, heureusement, était la plupart du temps le cas. Mais comme on dit, les ennuis n’arrivent jamais seuls, hélas. L’adolescent glissa ses mains dans les poches de son pantalon noir, ce qui prouvait qu’il était d’humeur plus maussade qu’à l’accoutumée. En temps normal, il prenait soin d’éviter ce genre de choses quand il y avait un risque d’être vu par les clients, pour donner une bonne impression de l’auberge. Mais aujourd’hui, il n’avait pas vraiment envie de faire attention à ce genre de détails.

Un brouhaha peu discret s’éleva alors du rez-de-chaussée et le Vipélierre se dirigea nonchalamment, mais avec un certain agacement vers ce dernier pour voir ce qui se passait. Probablement de nouveaux clients qui arrivaient. Galère. Il n’était vraiment pas d’humeur à se forcer à sourire. Ses sourcils se froncèrent quand un groupe d’hommes apparut dans son champ de vision. Sans savoir vraiment pourquoi, les inconnus lui faisaient une mauvaise impression. Déjà parce qu’ils étaient trop bruyants dans une auberge où des clients se reposaient certainement et ensuite parce qu’ils avaient ce quelque chose d’indéfinissable qui lui donnait la chair de poule. Yoshihiro n’avait aucune preuve, mais il avait la vive impression que ces hommes étaient dangereux. 

C’était ridicule, après tout qu’est-ce que des personnes dangereuses viendraient faire dans une auberge aussi tranquille ? Mais cette impression ne disparaissait pas et un frisson vint traverser l’échine de l’hybride plante qui ne laissa pourtant rien paraître quand il s’approcha du comptoir. Il salua ses invités avec tout le professionnel dont il était capable et s’il tiqua aux ricanements et aux « gamins » qui ne manquèrent pas de lui répondre, il continua son travail sans s’énerver. Si on lui avait dit un jour qu’il ferait preuve d’un tel sang-froid, il ne l’aurait pas cru. Mais il en valait de la bonne réputation du Refuge et de sa famille, après tout.

- Hé, le mioche, t’es sûr que t’es assez qualifié pour faire ce job ?

- Probablement pas, regardez-le, il doit encore porter des couches.

Tous éclatèrent d’un rire gras et insupportable. Tous sauf un qui soupira, n’appréciant visiblement guère le comportement de ses camarades. Yoshihiro lui jeta un discret coup d’œil et se demanda si ce n’était pas un hybride. Il avait cette impression, mais n’en était pas sûr. En tout cas, si c’en était un, le groupe n’appartenait probablement pas à Chronos, ce qui était déjà rassurant. Même si sa sensation première ne disparaissait pas, ce qui le rassurait déjà moins en soi. Bien sûr, il avait tiqué quand les autres s’étaient moqués, mais il était bien décidé à garder le contrôle de lui-même. Sauf que...

- Hé, gamin, j’ai entendu dire que la propriétaire de l’endroit était pas mal du tout pour ne pas dire bonne. Tu nous présentes ?


Le sang du Vipélierre ne fit qu’un tour et ses doigts qui tenaient le stylo servant à faire la paperasse d’accueil se serrèrent à blanchir ses phalanges. Son regard acéré se planta dans les yeux de l’autre abruti tel un couteau aiguisé. L’insinuation perverse était parfaitement apparente. Même un gamin comme lui pouvait s’en apercevoir. Et il n’allait pas laisser passer ça.

- Qu’est-ce que tu regardes ? Tu crois que t’as le droit de me regarder comme ça ?

Le ton s’était durci, le ton était monté. Les camarades de l’homme semblaient également peu apprécier l’outrage visuel fait à leur compagnon et ils semblèrent décider à lui donner une petite leçon. Leurs voix s’élevèrent à leur tour, méprisantes, menaçantes, dures et dangereuses. Le possible hybride déclara qu’ils devaient se tenir à carreau, mais ses compagnons semblaient bien décidés à lui donner une leçon. Le garçon esquiva la main qui voulait lui saisir le col et chercha par réflexe son épée, mais bien évidemment elle se trouvait dans sa chambre. 

Le Vipélierre serra les dents, ne voulant pas révéler sa nature d’hybride car il n’était pas complètement sûr de l’identité de ses « clients », mais c’était son seul moyen de défense quand il n’avait pas son arme. Et malgré son sens inné de l’esquive, il n’y arriverait pas indéfiniment. Comme pour le prouver, un poing l’atteignit brutalement au visage, le faisant tomber. La douleur fusa sans aucune douceur. Une grimace vint encore plus déformer son visage et il essuya par réflexe le sang qui coulait de sa bouche. Alors que les hommes faisaient craquer leurs poings et que leur compagnon pacifique semblait sur le point d’intervenir, une voix beaucoup plus féminine retentit derrière eux, surprenant Yoshihiro. Ce n’était pas celle d’Azilys, ni celle de Christa, alors à qui appartenait-elle au juste ?
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