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 Life is just a game : choose the rules and let's play ; Eden

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Yûki
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MessageSujet: Life is just a game : choose the rules and let's play ; Eden   Life is just a game : choose the rules and let's play ; Eden Icon_minitimeDim 30 Juil - 1:46

Il était tôt dans la journée, ou tard dans la matinée, et l'agitation était déjà à son comble à Chronos. Un petit groupe revenait d'excursion depuis Méanville, là où le patron les avait envoyés ; simple contrôle de routine. Son empire s'étendait sur tout Unys, et il veillait au grain. Ô, bien sûr, quelques Pokémon suffisamment suicidaires pour vivre dans la région étaient aussi suffisamment discrets et futés pour échapper à ses sbires et à lui-même, mais beaucoup d'autres étaient pris. Il était parfois aisé de les reconnaître à vrai dire, quand bien même ils faisaient des efforts pour se fondre dans la masse. D'autres, les plus inconscients, les rebelles et ceux qui croyaient encore la liberté pour eux possible à Unys leur arrivaient presque tout droit dans les bras. Ils étaient repérables, revendiquant leurs droits à torts et à travers dans les rues. Ils étaient bien peu nombreux mais, qu'importe, ils étaient en tout cas pitoyables et jamais épargnés. Apparemment, cette fois-ci, à l'air mauvais qu'affichaient les sbires de retour, quelque chose clochait, ne tournait pas rond, leur avait échappé, peut-être. 

Pour la peine, et parce que l'on était incapable d'y faire sans un leader compétent et parce qu'une fois n'est pas coutume, on vint déranger Oswald dans son bureau. Peu enclin à écouter les jérémiades de ceux en qui il faisait auparavant suffisamment confiance pour savoir se défaire de quelques situations basiques auxquelles avaient souvent affaire les unités de Chronos, il décida pourtant d'être clément, au moins le temps d'écouter ce qu'ils avaient à dire. « J'espère pour vous que c'est important. » Son ton était glacial, sans appel ; Oswald les vit trembler, et en fût dégoûté. Etait-il donc entouré d'incapables apeurés ? « Il y a eu une émeute... Nous... Numériquement parlant, ils nous surpassaient vraiment ! Nous en avons abattu deux, les autres ont pris la fuite. » Le blond grogna, pivotant sur son fauteuil pour leur tourner le dos. « Combien ? » Il entendit des murmures hésitants dans son dos, des pas trépignant le sol nerveusement. « A peine moins d'une dizaine, peut-être ? » Le fauteuil tourna légèrement, de sorte que le regard sanguin du patron puisse se poser sur le subordonné. « Vous êtes pitoyables. » A nouveau, ils tremblèrent tous les trois. 

Oswald se leva, lentement, paraissant hésiter entre plusieurs options qui s'offraient à lui. Il est vrai qu'un dilemme s'imposa à son esprit à ce moment-là ; un tel soucis méritait-il vraiment une quelconque attention de sa part ? Et ces sbires, que méritaient-il ? Punition ou simple mépris ? Il avait bien une idée derrière la tête, mais n'était-ce pas un peu trop cher payé pour une faute qui, finalement, n'était sans doute pas si grave que ça ? L'homme fut pris d'une sorte de pitié à leur égard, eux qui étaient si bons à rien qu'ils ne méritaient même pas de mourir, pas de la main d'Oswald en tout cas. Lorsqu'il ouvrit le tiroir de son bureau pour se saisir de son revolver, à nouveau, il les vit frémir, plus distinctement encore qu'auparavant. Cette fois, ce n'était plus la colère de leur supérieur qu'ils craignaient ; c'était la mort. La mort qu'il était capable de leur infliger sur le champ, d'un simple petit geste sur la gâchette. C'était devenu si facile d'arracher des vies, c'était devenu si banal au cours de l'existence d'Oswald que lui-même ne s'étonnait plus des corps qui s'écroulaient sur son chemin. 

Arme à la main, il s'avança vers les sbires qui, même terrifiés, n'osaient bouger sans avoir reçu l'ordre de disposer. C'était presque cruel, mais c'était là la preuve de toute l'emprise qu'avait leur chef sur eux et sur leur vie, sur leur existence toute entière. Il ne craignait pas de tuer, pas même entre les murs de Chronos ; s'il tirait on entendrait le coup de feu dans une bonne partie du bâtiment, mais personne ne viendrait s'enquérir du sort des victimes -pas face au meurtrier. On parlait dans son dos, et il en avait bien conscience. Tant que rien ne parvenait à ses oreilles et que l'on ne tentait pas de le renverser, il laissait les choses courir sans s'en préoccuper. Ça avait quelque chose d'amusant de voir les regards le fixer ou l'éviter, selon si les personnes avaient à se reprocher ou non. Les trois sbires en face de lui, eux, l'observaient, tentant de conserver un peu de leur calme pour ne pas donner une raison de plus à leur patron de les descendre. Il n'y avait que la fille du trio qui, elle, ne parvenait pas tout à fait à refréner ses émotions : elle avait les yeux humides, et son souffle était devenu irrégulier. C'était infime, mais Oswald connaissait les signes de la peur sur le bout des doigts. 

Il ne les regarda même pas lorsqu'il traversa la pièce en direction de la porte, au bout jusqu'à se trouver aux côtés de la jeune femme. Elle n'était pas bien ancienne dans la Team, et ça avait sans doute, pour elle, quelque chose d'encore plus impressionnant que pour les autres d'être ici, face à ce chef qu'elle savait sans pitié aucune pour ceux qui le décevaient. Sous le regard insistant de ce dernier, elle détourna le sien en déglutissant. Il n'en était même pas satisfait : ça ne l'intéressait pas d'avoir des faibles à ses côtés. D'un geste, il braqua le canon sur revolver sous sa gorge de la femme, qui laissa filer un hoquet de terreur, venu du plus profond de son âme, sans doute. Elle leva vers Oswald des yeux brillants de larmes et emplis de mille supplications qui signifiaient clairement « je ne veux pas mourir ». Il a avait quelque chose de totalement fou dans cette détermination à vivre qu'ont les Hommes, parfois au point de s'abaisser à ce qui n'aurait autrefois jamais traversé leur esprit. Oswald savait pertinemment qu'en l'état actuel des choses, il pouvait faire tout ce qu'il voulait de la jeune sbire, aucun des deux autres n'interviendraient. C'était trop risqué de mettre sa vie en jeu pour quelqu'un qui était sûrement déjà condamné. 

Sans s'écarter de la pauvre fille, il tourna la tête en direction des deux autres ; deux autres qui, s'ils avaient pâli, conservaient le silence malgré leurs poings serrés. Certains demanderont sans doute pourquoi aucun ne fuit Chronos pour s'abandonner à une vie plus facile, la réponse est simple : y travailler assure un emploi stable -ou presque-, payé bien au dessus de la moyenne, dans des conditions pas si terribles pour peu que l'on ne vienne pas titiller le fauve humain de l'organisation. Et puis, surtout, il y avait cette menace, aussi pesante qu'une épée de Damoclès au dessus de leur tête, à eux les sbires : fuir, déserter, c'était jurer d'être pourchassé, retrouvé et abattu sans considération aucune des quelconques justifications du coupable. « Allez chercher Eden. Dites-lui de me rejoindre à l'entrée. Nous partons pour Méanville, lui et moi. » L'un des deux s'avança vers le supérieur, incertain, mal assuré. « Rien que... vous deux ? Ce n'est pas un peu risqué, ils étaient nom- » Oswald ne lui laissa pas l'occasion de terminer. « Tu as peut-être mal compris l'ordre que je t'ai donné ? » L'autre se tut, inclina la tête l'espace d'un instant, puis sortit, sans un regard en arrière. Celui qui l'accompagnait fila lui aussi, et sans demander son reste. Alors, l'attention du blond se reporta sur celle qu'il retenait captive sous la menace d'une balle de plomb. « Tâche de ne plus être la première à trembler. La prochaine fois sera la dernière. » Il la lâcha sitôt après, et elle courut pour sortir de la pièce, peu désireuse de laisser l'occasion à Oswald de revenir sur sa décision de la laisser en vie.

Il ne perdit pas plus de temps avant de s'élancer lui aussi dans les couloirs, son arme à feu bouclé à sa ceinture, son poignard dans la doublure de sa veste ; avec Eden à ses côtés il serait de toute façon paré à toute éventualité. Il aurait pu demander à ce que Matthew l'accompagne, mais il avait bien moins confiance en lui qu'en l'hybride Absol. Il fallait avouer que le fossé entre eux deux était immense : d'un côté, un homme qu'il avait arraché au bonheur et condamné à la servitude, qui n'attendait que sa mort ; de l'autre, un adolescent qu'il avait sauvé de l'enfer et qui, depuis, voyait en lui quelque chose comme... Comme quoi, d'ailleurs ? Un ange gardien, ou tout autre chose semblable, sans doute. Quoiqu'il en soit, celui-ci donnerait sa vie pour son maître, et c'était là la grande différence entre les deux Pokémon qu'il avait à sa disposition. Deux, c'était peu, mais ils avaient le mérite d'être puissants, et suffisamment dérangés pour être on ne peut plus dangereux. Cependant, l'un était plus dangereux pour Oswald que pour quiconque d'autre. Et, celui-là, le patron préférait qu'il reste à l'intérieur du QG, là où il pouvait éventuellement être maîtrisé -même s'il avait déjà causé bien du soucis et des blessures, peut-être même plus. Forcément, son choix se portait plus aisément sur Eden. Il était plus sûr de partir en compagnie de quelqu'un qui ne risquait pas de se retourner contre lui à la première occasion, dés qu'ils seraient loin de tous les regards. Et puis, aucun doute : le jeune garçon en serait ravi. Il avait quelque chose d'attachant, sans doute, si l'on s'attardait un peu sur lui, et il était difficile de savoir si c'était vraiment une bonne chose qu'il soit tombé entre les mains d'un homme tel qu'Oswald. 

Oswald qui, ignorant les regards que l'on posait sur lui dans les couloirs, avançait d'un pas sûr en direction de la sortie. Corridors, escaliers, il fit signe à quelque sbire haut-gradé désirant lui parler qu'il n'avait pas le temps -ou pas l'envie- à cet instant précis. Il avait d'autres occupations qui, actuellement, demandaient qu'il s'y penche et qu'il trouve des solutions avant que tout ne dégénère. Une dizaine d'hybrides, c'était peu, mais s'il s'avérait que ce n'était qu'une petite partie d'une rébellion plus importante, les choses deviendraient vite bien plus compliquées. Autant dire que si l'idée d'éliminer quelques carpettes n'était pas pour lui déplaire, il n'avait pas envie de mener une guerre inutile et terriblement lassante qui ne lui apporterait pas grand chose. S'il n'y avait pas d'autres intérêts que la satisfaction d'avoir quelques hybrides en plus pour le prix de quelques sbires en moins, il n'avait pas envie de laisser les choses aller en ce sens. Mieux valait donc s'assurer qu'il ne s'agissait de rien de grave et, dans le pire des cas, tuer la révolution dans l’œuf. Au moins, c'était une belle matinée ensoleillée -les rayons vinrent d'ailleurs illuminer la chevelure du blond- pour une escapade vers Méanville. Il ne restait plus qu'à attendre Eden, pour enfin partir à la chasse sur cette terre qui était d'ors-et-déjà sienne. Plus personne n'avait son mot à dire : Oswald régnait en maître sur chaque parcelle d'Unys.
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MessageSujet: Re: Life is just a game : choose the rules and let's play ; Eden   Life is just a game : choose the rules and let's play ; Eden Icon_minitimeDim 30 Juil - 1:47

Je n’ai…pas envie de bouger. Je me suis enroulé sous le drap, en boule. Je veux dormir, mais y a trop de lumière. Midi n’a pas sonné, mais il est tard. Je bougerais à ce moment-là. Peut-être. Probablement. Sans doute. Je crois. J’ai faim. Je devrais bouger pour ça. Je ne veux pas. Même s’il faudrait je n’ai pas envie. Je ferme les yeux, je pense à rien. Enfin, j’aimerais ne penser à rien. C’est compliqué. Pourquoi ça dérive toujours ? Pourquoi quand je veux penser rien à je me retrouve à penser à des conneries ? C’est chiaaaaaaaaant !! Et puis pourquoi le soleil brille autant ? M’en fous, j’abandonnerais pas, je vaincrais. J’arriverais à m’endormir !



C’est. Long. Pourquoi je ne peux pas m’endormir immédiatement ? De rage, j’envois valser le drap et me redresse en criant. La lumière m’agresse les yeux. Je les ferme, gémit, m’agite, tombe du lit. Aïeuuuuuh !! Ca fait mal putain ! Je me retrouve à genoux, la tête dans la main. C’est douloureux. Ca cogne dans ma tête. C’est pas agréable ça. Il me faut quelques secondes pour m’en remettre et m’habituer à cette foutue lumière. Et maintenant ? Maintenant… Maintenant je peux plus dormir, c’est clair. Manger ? Manger ! Mais avant je devrais m’habiller, je pense. Je suppose. Je ne prends pas la peine de me lever, j’avance à quatre pattes jusqu’à la commode. Elle est basse de toute façon, j’aurais du me rebaisser.

J’ouvre un tiroir. Y a quoi dedans ? T-shirt, t-shirt, t-shirt. Naaaaaaan. Chemise ? Chemise !  Je fouille encore, en tire ce que je veux et m’habille. Trois barrettes dans mes cheveux et voila~ Maintenaaaaaaant… La bouffe ! Je quitte ma chambre et sautille dans les couloirs à la recherche de nourriture. Aujourd’hui je veux…des oréos ! C’est bon les oréos ! J’en veux pleiiiins. Je ne fais pas attention aux personnes que je croise, je vais juste jusqu’à un placard. Qui est beaucoup trop haut pour moi. Taille de merde. Pourquoi je suis aussi petit ?! C’est chiant, nul, pas pratique. Je suis obligé d’aller chercher une chaise et de monter dessus pour accéder au saint graal, quoi que fut cette chose. J’en ai juste entendu parler avant et la comparaison est classe. Le placard ouvert, je prends mon paquet de gâteaux et commence à le manger sur place, debout sur ma chaise. Mais faut qu’on vienne m’emmerder.

« Eden ! Le parton t’attends à l’entrée, dépêche-toi. »

Je me fige. Mon maître ? Mon maître me réclame ? Je n’adresse même pas un regard aux deux hommes qui sont venus me chercher et saute de ma chaise. En dépit du fait que je suis toujours en train de manger, je me mets à courir dans les couloirs, un sourire de crétin heureux sur le visage. Mon maître veut me voir, mon maître veut me voir, mon maître veut me voir~

J’ouvre brutalement la porte de ma chambre, la faisant claquer avec force contre le mur. Qu’est-ce que je viens faire ici ? Ah oui ! Ma faux ! Mon maître veut sortir, il faut que je prenne ma faux. Posée dans un coin, je la récupère et me remet à courir dans la base en direction de l’entrée. Le sol est froid sous mes pieds nus mais j’ai l’habitude. J’aime pas les chaussures. Sauf les chaussons parfois. Et les chaussures de fille. Mais elles sont pas pratique. Je termine mon premier paquet d’oréo lorsque j’arrive enfin à l’entrée. Je remarque tout de suite mon maître et ralentit ma course peu à peu jusqu’à m’arrêter un peu derrière lui.

« …Maître ? »

Ma voix a une certaine timidité. Je ne veux pas le déranger, même s’il a voulu que je vienne. Je me rapproche un peu, je me penche en avant avec curiosité, serrant ma faux contre moi. En observant autour de nous, je ne vois pas l’autre. Il n’est pas là ? Il ne viendra pas ? Un sourire de joie tordue se dessine sur mon visage. Caaaaa, c’est une bonne nouvelle. Pas envie de le supporter. Je l’aime pas ! Je ne comprends pas ce qu’il fait là. Pourquoi personne ne l’a encore tué ? Il est dangereux pour mon maître, c’est facile à voir !

« Vous m’avez appelé maître ? »

J’ai conscience de la stupidité absolue de cette question. Evidemment qu’il m’a appelé, c’est ce qu’ils ont dit, là-bas. Je suis stupide. Est-ce que j’ai besoin d’être assuré de ça ? Qu’il veut vraiment de moi ? Que je peux lui être utile ? Je crois. Aaaaaaawh ! C’est ridicule. Je suis ridicule. Je penche un peu la tête. Est-ce que je l’ennui ? Qu’est-ce que je fais là ? Il m’a appelé. Donc il doit avoir besoin de moi ? Je suppose. Pourquoi ?

« Est-ce que j’ai le droit de savoir pourquoi ? »

Je suis curieux. J’aimerais bien savoir pourquoi. Mais s’il ne me répond pas ce n’est pas grave. Ce n’est pas réellement important. De toute façon quoi que ce soit, j’obéirais. Il peut me demander n’importe quoi, ça m’ira. Je veux juste lui être utile. Je veux juste qu’il soit fier de moi, c’est tout.
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MessageSujet: Re: Life is just a game : choose the rules and let's play ; Eden   Life is just a game : choose the rules and let's play ; Eden Icon_minitimeDim 30 Juil - 1:47

Oswald attendait, patientait et, pour se faire, s'interrogeait sur Matthew et sur ce qu'il pourrait bien en faire. Il n'était pas suffisamment docile pour pouvoir être emporté partout où se rendait son maître et, s'il l'emmenait parfois, c'était avec mille précautions. Le Démolosse était un bon Pokémon, en soi, suffisamment fort et cruel pour être utile au jeune chef. Il n'en demeurait pas moins que cet hybride désirait sa mort et, ça, c'était précisément ce qui le maintenant enfermé au sein du quartier général, la plupart du temps. Si l'on comparait avec Eden, tout portait à croire que ce dernier était un bien meilleur Pokémon encore : en plus d'être fort, il était obéissant, totalement dévoué à son propriétaire. Passablement jaloux, aussi, de l'autre. Pour sûr, Oswald avait conscience de cette haine viscérale qui séparait ses deux petites poupées droguées, et ça avait au moins le mérite de l'amuser. Plus d'une fois, il avait songé qu'il faudrait, un jour, les confronter l'un à l'autre, les enfermer ensemble, les forcer à coexister dans un espace réduit, pour un temps que lui seul déciderait. Ce serait sans doute une expérience des plus amusantes, d'autant plus s'il leur interdisait le droit de s'entre-tuer, même s'il leur en laissait l'occasion. Il ne voulait pas les voir blessés, parce qu'ils étaient ses atouts, et il ne voulait pas les perdre. Trouver des hybrides était chose aisée, mais trouver des hybrides qui méritaient l'attention d'Oswald au point qu'il les veuille pour lui seul était toujours plus complexe. Le blond ne voulait pas de n'importe qui, de n'importe quoi à son service. Il voulait des être fort, impitoyables, asservis, assujettis, dont il pouvait disposer à sa guise sans se mettre lui-même en danger —Matthew demeurait l'exception à la règle. S'il était un jouet des plus intéressants à voir évoluer au sein de Chronos —au prix de la perte de quelques sbires, jamais suffisamment forts pour le contenir—, il n'était pas encore comme Oswald le voulait. Dans un coin de son esprit, alors, il songea à augmenter encore les doses de drogue qui lui étaient données —ne le tueraient-elles pas, un jour ?— mais sa réflexion fut interrompue par des bruits de pas précipités dans son dos. Rapides, légers, il n'eut aucun mal à reconnaître ceux du jeune Eden derrière lui.

Comme pour confirmer la chose, ce fut sa petite voix, toujours timide à son égard, qui s'éleva. « ... Maître ? » Oswald ne réagit pas vraiment, ne daignant même pas se tourner vers le jeune garçon. Il savait à quel point être reconnu aux yeux de son chef était important pour l'Absol, et à quel point, au contraire, l'ignorance dont il faisait preuve à cet instant précis pouvait l'inquiéter, le blesser peut-être, lui donner, surtout, l'envie de se dépasser pour plaire à son maître. Eden ne jurait que par lui et, s'il en avait conscience, il s'en jouait avec un plaisir malsain que certains, peut-être, dans son dos, lui reprochaient. Quelques uns lui en voulaient certainement de traiter un adolescent, aussi peu humain soit-il, comme un vulgaire objet, se permettant de lui faire miroiter monts et merveilles pour obtenir tout ce qu'il voulait de sa part. Mais lui, Oswald, n'en avait que faire. Au moins prenait-il soin de ses Pokémons, il faisait en sorte qu'ils ne manquent de rien —au moins quand ils n'étaient pas récalcitrants, aussi Matthew manquait-il souvent de tout, au gré des ordres auxquels il désobéissait— et qu'ils soient soignés dés qu'ils étaient blessés. Il les voulait aptes au combat, aptes à le servir, et c'avait le mérite de leur garantir une qualité de vie qui n'était pas des plus misérables, même à Chronos. Certains, parmi ses sbires, étaient sûrement bien plus cruels encore que lui-même ne l'était avec ses propres carpettes

« Vous m'avez appelé, maître ? » A nouveau, Eden s'était adressé à lui, dans son dos. Et, cette fois, Oswald se tourna, l'observa de la tête aux pieds. Armé, habillé, la peau marquée par les coutures sans aucun doute douloureuses qu'il s'infligeaient à lui-même, le jeune garçon avait quelque chose d'adorable aux abords. Mais, condamné à la drogue, il y avait aussi une aura presque terrifiante qui planait autour de lui. Tous ceux qui, sous les yeux d'Eden, avaient voulu attenter à la vie de son maître l'avaient payé au prix fort. On ne touchait pas au blond sans que son fidèle hybride ne réagisse au quart de tour, sous les ordres du Phoenix et pour son bien. Pour sûr, l'albinos n'avait qu'un seul Dieu, et c'était Oswald. Après tout, qu'avait fait Arceus pour lui, lorsqu'il avait été enfermé, forcé à tuer, obligé de voir son père mourir sous ses yeux, rendu orphelin par la folie d'hommes peut-être pires encore que celui qui l'avait récupéré, un beau jour, pour en faire son propre trophée ? Rien. Seul le chef de Chronos l'avait tiré de là, et lui avait offert une vie meilleure où il ne manquait de rien, sinon peut-être d'un peu d'amour. « Est-ce que j’ai le droit de savoir pourquoi ? » Oswald ignora sa demande, jaugeant encore le gamin pendant quelques instants, avant de lâcher un soupir, entre lassitude et consternation. « Tâche de te pas t'écorcher les pieds, tu veux ? La prochaine fois, tu mettras des chaussures. » Il en fallait beaucoup pour faire mal à Eden, lui qui aimait à se faire souffrir quand il décevait son maître, mais ce dernier ne voulait pas voir l'une de ses blessures s'infecter et le rendre inutile pendant un certain temps. Oswald attendait de ses hybrides qu'ils soient disponibles, à toute heure et en toutes circonstances. Sinon, il ne servait plus à rien qu'il lest garde à ses côtés. Eden craignait-il que le patron se désintéresse de lui et l'abandonne alors ? Rien ne l'étonnerait plus, venant du jeunot.

Lui tournant le dos à nouveau, il adressa un signe de main à l'Absol, lui intimant par ce simple geste l'ordre de le suivre, jusqu'à l'une des voitures de fonction de Chronos. Celle-ci, plus spacieuse que la Rolls-Royce dont se servait habituellement Oswald, était aussi, sans doute, plus rapide encore. La peinture grise reflétait les rayons du soleil, qui venaient presque brûler les rétines de tous les curieux qui s'oseraient à regarder d'un peu trop près la belle carrosserie, aux airs de comme neuve. Les vitres teintées permettaient d'échapper aux regards des passants, curieux sans doute de voir une berline aussi luxueuse traverser les rues. « Monte, je t'expliquerai à l'intérieur. » lança-t-il simplement, ouvrant la porte pour qu'Eden puisse grimper dans le véhicule et s'y faire une place, avant de l'imiter, s'installant à ses côtés. Le chauffeur, à l'avant, assis auprès d'un autre sbire haut-gradé, leur adressa un regard dans le rétroviseur intérieur, pendant qu'Oswald refermait la porte. Et puis, comme distrait, il adressa un signe de tête au sbire qui n'attendit pas pour démarrer. Alors, seulement, le patron s'intéressa un peu plus au jeune Pokémon à ses cotés. « Nous allons à Méanville. Il y a eu une émeute d'hybrides, et l'escouade envoyée là-bas n'a pas su neutraliser tous les Pokémons. Je compte donc sur toi. J'ose espérer que notre petite équipe saura, avec ton aide, revenir victorieuse de cette petite mission. » Si ses paroles sonnaient comme simplement informatives, il résidait encore, au fond de sa voix, une note presque menaçante, inquiétante, qui défendait dangereusement Eden d'échouer. Oswald ne désirait plus entendre parler d'une émeute semblable après leur excursion. L'erreur, cette fois-ci, n'était pas permise.
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MessageSujet: Re: Life is just a game : choose the rules and let's play ; Eden   Life is just a game : choose the rules and let's play ; Eden Icon_minitimeDim 30 Juil - 1:48

Je capte l’attention de mon maître. Enfin. Je resserre mon emprise sur le manche de ma faux lorsqu’il se retourne finalement vers moi, alors que je viens de l’appeler pour la seconde fois. Une fois de trop ? Je suis incapable de le savoir. Je suis incapable de savoir ce qu’il peut bien penser avant qu’il ne le dise. Je suis bien incapable de savoir ce qu’il peut prévoir avant que cela n’arrive. Une boule d’appréhension bien trop connue vient s’installer dans mon ventre alors que mon maître m’examine. C’est toujours comme ça. Tout le temps. Tout le temps lorsque je le rejoins à peine. Tout le temps lorsqu’il devient attentif. Une sorte de stress s’installe et je ne parviens pas à m’en débarrasser. Je dois juste attendre, patienter. Moi qui n’en possède pas, de la patience, j’en ai toujours presque trop en sa présence. Je ne le regarde pas, alors qu’il m’observe. Ou en tout cas, je ne regarde pas son visage, et encore moins ses yeux. J’accroche mon regard quelque part ailleurs. Sur son épaule. Sur un pli de sa veste. Ou bien juste devant moi, sans avoir besoin de lever la tête. Il est plus grand que moi. Mais pratiquement tout le monde ici est plus grand que moi. J’attends qu’il finisse. Mais après un court instant, je ne peux que l’interroger sur la raison de ma venue en relevant légèrement les yeux vers lui. Mais pas dans les yeux. Jamais dans les yeux. Sauf lorsqu’il le commande. Son regard est lourd sur ma personne. Lourd de jugement, alors que je m’impose à rester immobile, à ne bouger que ma poitrine, là où mes poumons s’emplissent d’air.

Lorsque finalement, il me fait une remarque sur mon évidente absence de chaussure, je baisse la tête vers mes pieds, à la fois par reflexe, que par l’attitude d’un enfant prit en faute. Et c’est ce que je dois être. Prit en faute. Je fixe mes pieds parfaitement nus, posés sur un sol en basalte, scarifiés encore de fils rouges. J’en bouge légèrement les orteils pour provoquer des tiraillements. Rien de réellement douloureux. Je ne peux pas me blesser maintenant. Pas encore. Plus tard, si je le déçois. Je redresse la tête et l’agite dans un mouvement positif, montrant mon obéissance.

« Bien maître. »

Je déteste porter des chaussures, ça n’a rien d’agréable, ça gêne, ça étouffe totalement les sensations, les vibrations. C’est contraignant lors d’une chasse, ça supprime des informations. Mais si mon maître veut que j’en porte, alors j’en ferais ainsi. Il n’y a pas à réfléchir là-dessus, pas à protester ou à essayer de négocier. C’est ridicule, insensé et inutile. Il y a juste à obéir, lui obéir, et tout le reste ne me viendrait pas à l’idée. J’obéirais toujours à mon maître. Mon regard s’est de nouveau porté sur un point fixe, pas très loin de la jonction entre l’épaule et le cou de mon maître, et je n’ai pas à attendre très longtemps avant qu’il ne me fasse un signe signifiant clairement de le suivre. Ce que je fais. A quelques pas derrière lui, je lui emboite le pas jusqu’à l’un des nombreux véhicules de l’organisation. Je n’y connais rien là-dedans. Pour moi, toutes les voitures ici se ressemblent, alors sans doute que je ne lui porte pas l’attention qu’elle mérite. Je fixe simplement le dos de mon maître en le suivant, m’arrêtant lorsqu’il s’arrête. Lorsqu’il ouvre l’une des portes et m’ordonne d’y entrer, je m’exécute rapidement, prenant tout de même mes précautions pour que mon arme n’aille pas abîmer irrémédiablement l’intérieur ou l’extérieur du véhicule. Si à mes yeux cela n’a pas d’importance, je sais que mon maître n’appréciera certainement pas que j’entaille sérieusement la voiture d’une quelconque façon. Au fond de la voiture, près de l’autre porte, j’installe ma faux, la tête en bas, avant de ramener mes jambes contre moi en déposant mes pieds nus sur le siège.

Et j’attends. J’attends que mon maître s’installe à son tour, que le véhicule démarre, qu’on me dise le pourquoi de ma venue ici. Ca ne tarde pas, pas tant que ça. J’écoute religieusement mon maître me donner les explications dont j’avais besoin, celles que j’osais demander un peu plus tôt. Une émeute. Des hybrides qui se révoltaient contre mon maître. C’est quelque chose que je n’arrive pas à concevoir, qui me remplie autant d’incompréhension que de colère, qui me laisse comme une certaine incrédulité dubitative au fond de la gorge. Parfois, c’était comme s’il me manquait quelque chose. Que j’avais oublié quelque chose, ou bien que je n’y avais jamais eus droit alors, me plongeant à l’écart. Mais ce sont eux qui sont en tord, toujours eux. Mon maître ne peut pas se tromper, être dans le faux. Le coupable est toujours ailleurs. Je tressaille aux derniers mots. Je n’ai pas le droit à l’erreur, bien sûr. Je ne saurais jamais me permettre de faire la moindre erreur, de ne décevoir mon maître qu’un seul instant. Je le respecte trop et à la fois j’ai bien trop peur de le décevoir, d’être laissé en arrière. A quoi servirait ma vie, mon existence sinon, si je suis laissé ?

« Je ne vous décevrais pas maître. »

J’ai mis toute ma conviction dans mes yeux, mon visage a sans doute prit une expression plus dure et mon regard un éclat plus déterminé. Peut-être que c’est ridicule, peut-être que c’est loin de l’image de gamin que je donne, que je suis aussi sans doute un peu. Je m’en fous. L’échec n’est pas permis. Ni par mon maître, ni par moi-même. Je sais que je préfèrerais mourir plutôt qu’échouer, souffrir mille ans plutôt que le décevoir. Il ne doit pas y avoir de plus grande douleur que ça. Je descends un pied du siège et vais jouer distraitement avec un bord de ma lame du bout des orteils. Puis je me souviens de ce qui m’a été dit plus tôt et je ramène ma jambe aussitôt contre moi. Je veux savoir quelque chose. Une précision. J’ouvre la bouche un instant, mais rien ne sors et je la referme. Je ne devrais pas hésiter. C’est ridicule. Et terriblement agaçant, terriblement irritant. Alors je ne dois pas hésiter, je n’ai même pas de raison de le faire. Simplement une crainte trop connue qui me paralyse toujours et qui me paralysera sans doute toujours. Je relève la tête et pour la première fois de la journée, depuis que je suis sortie du bâtiment pour le rejoindre, je regarde mon maître dans les yeux.

« Je dois les tuer ? Ou les capturer ? »
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MessageSujet: Re: Life is just a game : choose the rules and let's play ; Eden   Life is just a game : choose the rules and let's play ; Eden Icon_minitimeDim 30 Juil - 1:48

Eden ne le décevrait pas. Évidemment, il tenait trop à lire de la fierté dans le regard de son maître, un peu de considération de la part de celui qui l’avait sauvé et qu’il admirait tant depuis. Oswald avait voulu de ce gosse cassé et emprisonné, et ce n’était pas par bonté de coeur, par bonne conscience ou par désir d’exécuter, pour une fois, une bonne action qui en rachèterait tellement de mauvaises autres. C’était l’idée d’avoir un chien de combat des plus parfaits qui l’avait amené à arracher ce gamin à son funeste destin —pour sûr, là-bas, il aurait crevé, tôt ou tard. C’était un hybride puissant, mais traumatisé, puis drogué. Il n’était plus tout à fait entier, mais il était un pantin dévoué à son marionnettiste. C’était tout ce qui suffisait à Oswald. Qu’il soit sage, obéissant, et qu’il puisse en faire tout ce qu’il voulait. Il le réparait, quelque part, mais le brisait d’autant plus ailleurs. Mais il fonctionnait toujours. Un regard, un sourire parfois, un vulgaire « c’est bien », lancé comme on féliciterait une brave bête, et tout ce qu’il souhait était à ses pieds. Qu’il s’agisse de biens ou de services, qu’il s’agisse ou non de faire couler le sang, Eden s’exécutait. En ce sens, véritablement, il était parfait. Et, même si Oswald ne le dirait jamais à voix haute, il en avait conscience. C’était une perfection des plus tordues, des plus malsaines, mais c’était, à ses yeux, ce à quoi devaient s’abaisser tous les hybrides, toutes ces… pourritures. Presque toutes. 

« Je l'espère bien. » J’espère bien que tu ne me décevras pas. Oswald prenait pourtant bien rarement la peine de le punir. Il se chargeait de cette besogne par lui-même, c’était un gain de temps et un spectacle des plus amusants à regarder, de loin. Brave bête. « J’apprécie que tu sois si sûr de toi, Eden. » Il avait susurré cette phrase, avec quelque chose d’envoûtant, du même ton qu’il adoptait pour obtenir ce qu’il voulait des femmes qui le prenaient dans leur lit. C’était charmeur, quémandeur, c’était brosser le jeune dans le sens du poil pour lui donner bien plus envie encore d’être bien comme il le fallait pour son maître. C’était aussi, surtout, un jeu cruel auquel Eden ne remportait jamais rien —mais ce rien lui suffisait, il fallait croire. Il demeurait insouciant, quelque part, semblable à un enfant ; c’était presque attendrissant. Cet enfant qui, tellement sage, se reprenait lui même. Il s’osa à aller titiller la lame de sa faux et, sans même avoir croisé le regard sévère que posait son propriétaire sur lui, il s’était ressaisi, avait cessé son petit amusement qui risquait de lui coûter une blessure handicapante. Oswald ne voulait pas d’une bête blessée. Qui était blessé était rendu inutile. Et, même si ça ne durait que rarement bien longtemps, c’était on ne peut plus frustrant de ne pouvoir compter sur ceux qui n’existaient que pour ça, que pour le servir, lui et ses infinis caprices.

Eden s'agitait légèrement à ses côtés, et Oswald, qui se tourna vers lui rien qu'un instant, croisa son regard. Ils avaient le même ; empreint de sang, et d'un peu de folie peut-être. Mais celui du plus jeune avait quelque chose d'encore plus perturbant, un côté hagard qu'il devait sans doute à ces drogues qu'il ingérait. Il n'y avait jamais eu à le forcer, il lui avait obéit pour les premières, et il était devenu dépendant pour les suivantes. Oswald se demandait parfois s'il aurait été tout aussi docile s'il n'avait pas été forcé aux Pokédrugs. Mais, à présent, il l'était, et il était sans doute plus risqué de lui faire subir des crises de manque qu'il ne l'aurait été de le laisser avec les idées claires. Crise de manque. L'idée s'inscrivit dans un coin de l'esprit de l'humain, comme une potentielle sanction qui adviendrait, peut-être, un jour où le jeune le décevrait plus encore que d'autres fois. Un jour où, vraiment, Oswald n'aurait pas envie de l'épargner. Car, vraiment, il fallait l'admettre, Eden était sans doute moins sujet aux châtiments que ne l'était son compère Démolosse. Quand ce dernier posait sur son maître un regard plein de haine, dans lequel une flamme furieuse dansait, dans l'attente de l'instant propice où il pourrait arracher la gorge du blond, le jeune Absol, lui, n'attendait qu'une occasion de plus de satisfaire le chef, de quelque manière que ce soit. Punir le premier, c'était comme se jouer du fait qu'il ne pouvait se défaire de son emprise, quoiqu'il en pense, quoiqu'il en dise ; c'était le plonger un peu plus dans son Enfer personnel, et Oswald y prenait un malin plaisir. Avec Eden, il n'avait pas à user de telles méthodes. Il se suffisait à lui-même, avec son obsession d'être parfait pour son pactisant. Et ça changeait la donne. Totalement.

« Je dois les tuer ? Ou les capturer ? » Silence. Oswald, plongé dans les yeux de son jeune Pokémon, ne réagit qu'au bout de quelques secondes, qui parurent sans doute interminables pour le jeune en attente de réponse. Et puis, sans répondre encore, il se détourna, laissant son regard vagabonder par delà la fenêtre, vers le paysage qui défilait à grande vitesse. Les tuer ? C'était sans doute le mieux à faire ; c'était un nouvel exemple qui calmerait les ardeurs pendant quelques temps au moins, qui tueraient d'autres rébellion dans l’œuf. Ça ne durerait pas indéfiniment, mais ce serait un peu de répit qui n'était jamais de refus. Mais certains, dans ces petits groupes déterminés à renverser le pouvoir, avaient un caractère, une force qui plaisaient parfois à Oswald. Ils pouvaient aussi être de bons atouts pour l'organisation, pourvu qu'ils s'y soumettent. Et, justement, lorsqu'il s'agissait de soumission, Chronos disposait de moyens souvent fort efficaces pour parvenir à leurs fins. Ce n'était jamais très moral, mais c'était ce qui fonctionnait le mieux. La peur, la terreur même, et les aspirations brisées, les rêves piétinées, les êtres cassés en morceaux. Tout doucement, Oswald ricana. « Tue les faibles, ceux qui ne serviront à rien ni personne. Tue les ratés. » Aucune pitié dans les mots du ô combien grand chef de Chronos. « Mais si tu en repères certains qui méritent un tant soit peu d'intérêt, nous les ramèneront sans doute, quelques sbires ne seront pas malheureux de les avoir. » Nouveau rire, plus cruel encore qu'auparavant. « Ceux qui se dressent contre moi n'ont pas à jouir plus longtemps de leur liberté. Ils n'ont plus qu'à la voir s'effondrer à leurs pieds comme une vaine illusion. » Oswald était mauvais, pourri. Mais ça lui plaisait.

A nouveau, il se désintéressa du jeune à ses côtés, observant son côté de la route, en sachant qu'ils venaient sans doute de dépasser l'enseigne d'une des jeunes recrues de Chronos qui, si elle se faisait pour une simple aubergiste, était aussi l'une des fournisseuses en Pokémons les plus efficaces dont il disposait. A cette idée, il ne pu s'empêcher d'esquisser un léger sourire. Il n'était pas entouré que d'imbéciles, et si ces derniers n'était là que pour remplir les rangs et servir d'armée en bons soldats de plomb sous les ordres de leur dirigeant, les plus hauts gradés et quelques autres dispersés un peu partout dans Unys et parfois même ailleurs avaient un peu plus de mérite, grimpaient plus haut dans l'estime d'Oswald. La jeune qui menait l'auberge d'une main de maître faisait sans doute partie de ceux-là, même s'il ne la connaissait pas véritablement. C'aurait été trop suspect que le chef de Chronos s'y rende, comme si de rien n'était. C'était déjà suffisamment risqué que le refuge soit situé si près de Janusia, là où les sbires étaient sans cesse en train de surveiller, de patrouiller, de quadriller la zone, et parfois incognito, déguisés en civils. Heureusement, bien tôt, Oswald les avait prévenus au sujet des activités de la petite entreprise, et il avait obtenu que l'on évite délibérément cette zone, mais pas trop. Il fallait mettre les hybrides en confiance pour qu'ils viennent jusqu'au dit refuge, mais il ne fallait pas que le manque d'hommes de Chronos si près de leur base attise les doutes et les soupçons. Aisément, avec esprit et dans l'idée d'aider le si aimable trafic que lui permettait la jeunette, Oswald l'aidait dans l'ombre. C'était tout à son profit, et il n'aurait pas craché dessus. C'était donné. Et, même si elle venait à être découverte, sans doute trouverait-elle une place au sein des rangs plus rapprochés de l'organisation. Parce qu'elle était compétente, et qu'il aurait été dommage de s'en priver. Surtout s'il s'agissait d'une femme. D'une femme qui avait au moins le mérite de ne pas attendre que de courir dans les draps de son supérieur. Ça le changeait.

Oswald ouvrit la fenêtre, laissant ses cheveux s'agiter au gré du vent qui se glissait dans ses mèches, et puis adressa un regard en coin à Eden. Eh bien, où pouvait-il bien le titiller cette fois-ci, pour le distraire ? Sans même qu'il n'y songe, son regard parcouru les lignes de couture qui narraient mains, bras et jambes de l'adolescent, et qui s'étalaient sans doute bien plus sur son corps, sous ses vêtements. Sans prévenir de son geste, il se saisit du poignet du garçon, attirant sa main jusqu'à lui pour l'observer, sous chaque angle. C'était un travail étrangement minutieux, et c'avait quelque chose d'on ne peut plus perturbant. Prenait-il donc tant de soin à se punir pour que les points soient si réguliers ? Oswald grimaça et, si l'on ne le connaissait pas, on aurait presque pu croire qu'il était dégoûté, révulsé par un tel indice de barbarie. Mais c'était autre chose, de différent, d'indescriptible. Même lui, sans doute, n'aurait pas su l'expliquer. Il relâcha ce poignet qu'il retenait prisonnier, et puis soupira. Ça ne le gênait pas pour combattre, pour se déplacer ? Il n'en avait jamais l'air perturbé. « Fais attention à ce que cela ne s'infecte pas. » Inquiétude ? C'était mal le connaître. « J'imagine que tu sais ce qu'il en coûte à ceux qui ne me servent à rien. Si tu attrapes quelque chose de mal à cause de ton aiguille, n'espère pas demeurer bien longtemps à mes côtés. » Cette fois, ce fut lui qui plongea son regard dans celui d'Eden. « Je te renverrai aussitôt d'où tu viens. » Et il ne plaisantait pas.
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MessageSujet: Re: Life is just a game : choose the rules and let's play ; Eden   Life is just a game : choose the rules and let's play ; Eden Icon_minitimeDim 30 Juil - 1:48

J’attends en essayant de calmer mon impatience, la réponse de mon maître. J’ai besoin de savoir ce que je dois faire, pour ne pas faire d’erreur, pour ne pas le décevoir une nouvelle fois alors que j’ai promis de ne pas le faire. Je fixe les yeux de mon maître à la recherche de quelque chose, même si je sais que je ne trouverais rien, même si ça me met un peu plus mal à l’aise à chaque fois. Comme si je n’avais pas le droit. Mais j’attends toujours une réponse presque vitale, mais qui ne vient pas. Il n’y a que le silence, relatif, dans la voiture, puis mon maître qui se détourne vers l’extérieur. Je baisse les yeux sur mes genoux, déjà très proches de mon visage. Ai-je fais une erreur ? Ai-je posé une mauvaise question ? Etait-ce stupide ? Je ne sais pas quoi penser, mais je ne sais jamais quoi penser quand je suis avec mon maître. Je ne sais pas lire le silence, je ne peux pas savoir ce qu’il pense ou ce qu’il veut tant qu’il ne parle pas. Je n’y arrive pas. Et chaque silence peut se révéler être un moment d’angoisse durant lequel une épée de Damoclès se balance au-dessus de ma tête. Je me balance doucement d’avant en arrière, la tête un peu vide et les yeux perdus dans le vague. C’était un peu plus facile comme ça. Je ne sors de cet état qu’en entendant mon maître commencer à ricaner et je lève la tête vers lui avec un regard interrogatif. A quoi a-t-il pensé pour se mettre à rire comme ça ? Je ne le saurais pas.

Finalement, je reçois les instructions que j’attendais. J’écoute tout attentivement, mon regard de nouveau totalement concentré sur mon maître. J’enregistre chaque information avec attention pour être certain de ne pas pouvoir me tromper. C’est assez simple, comme travail, mais je ne veux pas prendre le moindre risque. Le principe n’était pas bien compliqué en soi, je n’avais juste pas le droit de me tromper. J’hoche la tête pour montrer que j’avais bien compris, et après ça le silence reprend ses droits. Je n’aime pas les voyages en voiture pour une bonne raison : je m’y ennuis. Je n’ai rien à y faire, ne pouvant pas jouer avec ma faux dans un endroit aussi petit, rien à manger alors que j’ai encore faim, juste rien. Je descends l’une de mes jambes de la banquette en prenant bien garde à ne pas trop approcher de la lame de mon arme, et je garde l’autre contre moi alors que je me laisser tomber contre la portière. Mes yeux fixent un moment le paysage qui défile à toute vitesse dehors et me donne mal à la tête, je ne suis pas habitué à ça, je n’aime pas ça. Je ferme les yeux et part à la recherche de quelque chose au fond de ma tête, une vieille chanson entrainante que j’aimais bien et que je rejoue en silence, juste dans mes pensées. Bien, peut-être que mes doigts s’agitent un peu, en rythme, contre ma cheville, mais ça ne dérange personne de toute façon. Où est-ce que je l’avais entendu, cette chanson ? Je ne m’en souviens plus. Ce n’est pas vraiment étonnant, ma mémoire est un véritable gruyère, il y a tellement de choses dont je ne me rappelle plus que je n’y fait plus attention. C’est juste comme ça. Certains disent que ce sont des effets de la drogue, eh bien peut-être, ce sont eux les scientifiques, pas moi ; d’autres disent que c’est à cause de traumatismes que j’aurais, eh bien peut-être, ce sont eux les docteurs, pas moi. Ce n’est pas comme si quelque chose comme ça avait de l’importance de toute façon. Est-ce que c’est vraiment utile de me rappeler où j’ai entendu cette chanson ?

Quelque chose se saisi soudain de mon poignet et je sursaute violemment en ouvrant les yeux, pour voir qu’il s’agit de mon maître. Evidemment, qui d’autre ? Je m’étonne de le voir regarder attentivement ma main, là où il y a les coutures rouges que je me fais régulièrement. Je ne suis pas certain de la manière dont je dois réagir. Le laisser faire bien sûr, jamais je ne m’opposerais à mon maître. Mais…pourquoi est-ce qu’il fait ça ? Je ne dis rien, je ne bouge même pas d’un pouce alors que je ne comprends pas trop ce qu’il se passe. Est-ce qu’il y a un problème avec mes coutures ? Il n’a pourtant jamais rien dit à propos de ça, jusqu’à maintenant. Et s’il veut que j’arrête ? Comment je ferais alors pour me punir ? Il faudra que je trouve autre chose.

« Maître… ? »

J’essaye encore de comprendre, lorsque mon maître grimace et finalement me relâche. Ma main vient mécaniquement reprendre sa place initiale autour de ma jambe, alors que les questions marquent mon visage. Je ne comprends pas trop ce qu’il vient de se passer. Peut-être qu’en fait il était juste…curieux ? Le silence est brisé, encore, et si pendant un infime moment je peux me surprendre à croire que mon maître s’inquiète pour moi, ce n’est clairement pas le cas. Oui bien sûr, je sais ce qui arrive à ceux qui se blessent. Ce qui est blessé est inutile, et ce qui est inutile est abandonné, jeté. Garder quelque chose d’inutile n’a pas de sens. Je sais parfaitement tout ça, c’est pour ça que je fais toujours bien attention quand je me punis. Je dois me faire mal, mais je ne dois pas devenir inutile. Parce que sinon mon maître m’abandonnera. Le fil de mes pensées se perd brusquement lorsque je comprends ses derniers mots. Me renvoyer…d’où je viens… ? Non. Non. Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non. Non ! Tout. Tout mais pas ça ! Je ne veux pas retourner là-bas ! Je ne veux pas, je. Je. Je. Je.

Je sens mon corps entier trembler, je n’arrive pas à le contrôler. Il y a comme un blocage qui m’en empêche, et ce blocage je le connais, mais je ne peux rien faire contre. Mon champ de vision s’est réduit, jusqu’à ce que je ne puisse plus que distinguer mon maître dans cet habitacle soudain trop noir, trop étroit, réminiscence d’un cauchemar. Mes pensées s’entrechoquent sans que je n’y puisse rien, trop concentré sur quelque chose dont je ne veux pas me souvenir. Je me redresse un peu en dépit de mes tremblements incontrôlables et arrive à tendre une main fébrile pour accrocher faiblement la manche de mon maître. Par pitié…

« Pas ça, par pitié… Je ferais tout ce que vous voulez mais. Je. Ne me renvoyez pas là-bas. Tout. N’importe quoi. J’arrêterais ça si c’est ce que vous voulez, maître. Mais. Pas…pas ça. Je sous en supplie, pas ça. Pas eux. Pas là-bas. Je pourrais pas, je. Je. N’importe quoi, s’il vous plait, mais pas. Tuez-moi-même, mais pas. Pas ça. S’il vous plait. S’il vous plait. »

Je sers ma main compulsivement sur la manche de mon maître, sans trop m’en rendre compte, complètement perdu dans une période de cauchemar que je pensais pourtant avoir oublié. Occulté autant que je le pouvais. Mais je me suis tellement trompé, il me suffit d’un simple rappel et me voilà dans un état lamentable. Il y a des hoquets dans ma voix, mais aucune larme dans mes yeux, alors que je continu de répéter, de supplier. Là-bas, je ne pourrais pas… Je dois être devenu incapable de pleurer. Je ne me rappelle pas comment on fait. Je m’étouffe dans mes propres mots, avant de soudain me rendre compte de ce que je suis en train de faire. Je lâche la manche de mon maître et me recule tout contre la portière comme si je venais de me faire brûler par quelque chose. Qu’est-ce que je viens de faire ? Qu’est-ce qui vient de se passer au juste ? Ce n’était pas…bien. Je ne veux pas m’en souvenir, mais je n’ai pas fait quelque chose de bien. J’ai.

« Pardon ! Je suis désolé maître, je ne sais pas…ce qu’il vient de se passer. Pardonnez-moi. »

Qu’est-ce qu’il vient de m’arriver ?
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MessageSujet: Re: Life is just a game : choose the rules and let's play ; Eden   Life is just a game : choose the rules and let's play ; Eden Icon_minitimeDim 30 Juil - 1:49

Oswald s’était détourné, dés qu’il avait prononcé la sentence, qui serait irrévocable si les faits étaient là. Il se doutait qu’aux yeux d’Eden, ce qu’il avait vécu, ce dont son maître l’avait tiré, était bien pire encore que la mort ou que ce que lui pouvait lui infliger comme châtiment. L’horreur qu’il avait connue, le patron y avait assisté, il l’avait vu combattre et plusieurs fois, jaugeant ainsi de ses capacités, pendant que son propriétaire marchandait d’un bon prix avec lui. Oswald n’avait pas était bien difficile en affaires, débourser un peu plus que l’Absol n’en valait n’était pas un problème auquel il avait songé, en vérité. Rien que l’idée de ce qu’il pouvait faire de ce gamin l’avait convaincu qu’il le lui fallait, et ce malgré les regards suppliants des autres hybrides enfermés là, ce que l’on offrirait en pâtures aux combattants, aux bêtes de foire tels qu’Eden. Lui, au moins, n’avait jamais posé sur Oswald un regard de chien battu, un regard de faible qui demandait à ce qu’on le tire de l’Enfer. Quand il lui fit quitter l’obscurité, ceux qu’il aurait pu tuer s’il était resté le toisèrent, lui crachèrent dessus, mais c’était bien loin derrière lui. Oswald ne s’était pas attendu à ce qu’il soit vu comme un sauveur plutôt que comme un énième geôlier par le jeune hybride, et ça l’avait surpris ; ça aurait pu l’attendrir s’il n’était pas ce qu’il était. Sans doute n’était-il même pas véritablement conscient de tout ce dont le jeune était capable, pour lui et ce qu’il représentait.

Il ne fallut qu’un instant avant qu’il ne sente que l’on venait tirer la manche de sa veste et, lentement, presque menaçant, il tourna la tête vers son hybride. C’était bien la première fois qu’il se permettait un tel geste, lui qui osait à peine croiser son regard la plupart du temps. C’était surprenant, dérangeant et, surtout, ça agaçait Oswald. Si contact physique il devait y avoir, c’était lui qui venait les chercher, jamais ces pourritures de carpettes. Les conséquences auraient pu être douloureuses pour l’adolescent, si le chef n’avait pas croisé ce regard suppliant, senti cette main tremblante, entendu cette voix brisée. Jamais, ô grand jamais, il ne l’avait vu dans un état pareil. Il ne pu s’empêcher de froncer les sourcils, soucieux, méfiants. Il ne chercha pas à se défaire de la légère emprise que s’octroyait le garçon sur son bras, se doutant qu’il finirait bien par le faire de lui-même, ou songeant qu’il le lui ferait remarquer par un sous-entendu piquant, s’il ne réalisait pas. Ses paroles n’étaient rien d’autre que des supplications, des supplications qu’il n’avait jamais entendues avant, peut-être parce qu’il ne l’avait jamais menacé de la sorte avant aujourd’hui. Un entrelas de « Pas ça. », de « S’il vous plaît. », et des tentatives d’amadouer Oswald. Faire n’importe quoi, n’est-ce pas ?Un sourire cruel se dessina sur ses lèvres, et il sentit le regard que lui lança le chauffeur de par le rétroviseur intérieur. Il n’en fit pas fi, entièrement tourné vers Eden. Eden et sa terreur, Eden et ses implorations. C’était un spectacle… amusant ? Ou quelque chose qui s’en rapprochait.

Et puis, tout s’arrêta. Aussi brusquement que tout avait commencé. Il recula, d’un geste vif, et rompit alors tout contact avec son maître qui, l’espace de quelques secondes, garda le regard obstinément baissé vers sa manche à présent libre de toute étreinte, légèrement froissée là où elle avait été tenue. « Pardon ! Je suis désolé maître, je ne sais pas…ce qu’il vient de se passer. Pardonnez-moi. » Il ne l’écouta que d’une oreille distraite, époussetant son vêtement pour qu’il se défasse de son chiffonnage. Et puis, après un long silence, il leva enfin les yeux vers Eden, sans s’être encore défait de son sourire, qui en aurait fait frémir plus d’un, après une scène telle que celle qui venait de se dérouler. « Ainsi donc, tu préférerais te voir donner la mort de ma main, plutôt que de retourner là où je t’ai trouvé ? Hm… C’est que tu dois vraiment haïr cet endroit. » Et c’était sans doute un euphémisme. Oswald parut s’adoucir tout d’un coup, et tendit la main vers l’adolescent, dont il vint ébouriffer les cheveux. C’était un geste qui paraissait sans doute bien trop affectueux pour un type de sa trempe, et pourtant il venait bel et bien de s’y abandonner. Vrai, faux ? Impossible de se savoir, ses yeux étaient comme parés d’un voile qui en rendait les lueurs indiscernables et ses intentions impénétrables. « Il n’y a pas de raison pour que tu y retournes. Après tout, tu ne me décevras pas. » C’était une certitude, bien qu’elle dissimulait une menace à peine perceptible. 

Il retira sa main des cheveux de l’Absol, et se réinstalla correctement dans son siège en reconnaissant les paysages de Méanville. Bientôt, la voiture ralentit, et puis s’immobilisa complètement. C’était l’arrière du parc d’attractions, où trônaient fièrement bon nombre de manèges à l’effigie des Pokémons de l’ancien temps. Oswald retint à peine son sifflement méprisant, et puis sortit de la berline, sans même préciser à Eden de faire de même. Dans son dos, la portière claqua, et il porta par réflexe la main à son revolver, accrochée à sa ceinture. Il était bien là, précautionneusement rangé dans son étui, chargé et prêt à être utilisé s’il le fallait. Il le faudrait sans doute. Aujourd’hui encore, le sang risquait de couler, s’ils mettaient la main sur les coupables de l’émeute. « Suis-moi. Essaie de ne pas trop t’éloigner, sauf si tu dois suivre une piste. Si quoique ce soit de suspect attire ton regard, fais-moi signe. » Et il s’éloigna de la voiture, qui les attendrait sans doute ici, à moins qu’il n’y ait un changement de plan de dernière minute. 

Quelques regards, ceux des rares passants qu’ils croisaient, s’arrêtèrent sur eux. Evidemment, ici, à Unys, son visage n’était pas inconnu. Certains, quelques fois, ailleurs, ne le connaissaient pas forcément, mais dans la région qu’il dominait, il était plus aisément repéré. Ne serait-ce que parce qu’on l’avait déjà vu, ou par le bouche à oreille et les description que l’on en faisait. Et, pour sûr, ainsi accompagné d’un hybride armé d’une faux et au regard suffisamment déconcertant pour que l’on ne s’avise pas d’approcher, il était presque certain que l’on ne viendrait pas l’ennuyer. Ce fut lui qui, le premier, accosta une jeune femme, sans doute une étudiante, qui tenta de feinter, de faire semblant de ne pas l’avoir vu, jusqu’à ce qu’il lui coupe la route. Il s’inclina légèrement, et ce fut de son ton le plus charmeur qu’il lui adressa la parole, conscient que c’était ainsi qu’il obtenait le plus des femmes, quand il le désirait. « Excusez-moi, chère demoiselle, n’auriez-vous pas entendu parler d’une émeute qui se serait passée, dans le courant de la matinée ? » Elle secoua la tête, bégaya une réponse négative. Aussitôt, il se fit un peu plus dur. « Vous en êtes certaine ? » Il fit signe à Eden d’approcher, comme un atout à sa menace muette. Elle frissonna, et ça n’échappa pas à Oswald. Alors, seulement, elle obtempéra. « Je-C’était un peu plus au nord… L’allée, là-bas. Il y a... un croisement, et c’était là-bas. Il y a encore des affiches et des bombes de peinture par terre... » Le blond esquissa un sourire, satisfait. « Merci bien, et bonne journée. » Elle s’éloigna, d’un pas pressé, et puis Oswald se tourna vers Eden. « On y va. Reste sur tes gardes, et couvre mes arrières. Ils sont sans doute encore dans les parages, et ils ne doivent pas nous échapper. » Il fit volte-face et, alors, s’enfonça dans l’allée qui menait sur les lieux du crime, en plein centre-ville. 
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MessageSujet: Re: Life is just a game : choose the rules and let's play ; Eden   Life is just a game : choose the rules and let's play ; Eden Icon_minitimeDim 30 Juil - 1:49

Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Qu’est-ce qui m’est arrivé ? Je ne sais pas. Je ne comprends pas. Je regarde mes mains, elles tremblent. Pourquoi ? J’ai un flou étrange dans ma tête. C’est comme s’il me manquait quelque chose. Un blanc de quelques secondes que je n’arrive pas à retrouver. Pourquoi est-ce que mes mains tremblent ? Pourquoi est-ce que je me suis accroché à mon maître ? Je ne sais pas, je ne sais pas, je ne sais pas. Pourquoi est-ce je n’arrive pas à me rappeler ? Ce ne sont que quelques secondes, pourquoi est-ce qu’elles ne sont plus là ? Ca ressemble tellement aux autres trous que j’ai dans ma mémoire. Mais ces trous là, ils sont normaux non ? Ils sont là parce que ça fait longtemps non ? Parce que c’est des vieux souvenirs, et que les vieux souvenirs on les oublie, non ? Je m’excuse, encore et encore. Ce n’est pas bien. Ce que j’ai fait, quoi que ce soit, ce n’était pas bien, j’en suis sûr. Je me suis accroché à mon maître. Pourquoi ? Je sais plus, j’ai oublié, d’un coup. Mais je n’aurais pas dû faire ça. Je n’ai pas le droit. Et j’ai désobéi. Ce n’est…pas bien. Et je n’ai rien pour me punir de mon comportement. Je dois avoir mit mon maître en colère. Je dois l’avoir déçu. Est-ce qu’il va me punir maintenant ? Sans doute. Il avait dit, je crois, que si je le décevais il… Il quoi ?

Je relève légèrement la tête en entendant mon maître. Il a l’air calme, mais je suis incapable de m’y fier. Et son sourire ne fait rien pour m’y aider. Pas alors que c’est à moi qu’il est adressé. Je ne peux pas retenir un frisson de me parcourir. Je ne sais plus à quoi m’attendre, et il y a quelque chose quelque part en moi qui me fais me figer d’effroi. Est-ce que ça a un rapport avec ces secondes que j’ai oublié ? Je ne sais pas si ça a une réelle importance. J’écoute religieusement mon maître. Est-ce que je préfèrerais mourir de sa main plutôt que d’aller là-bas ? Bien sûr ! Je préfère mourir que devenir inutile. Je hoche la tête avec conviction, bien que je ne sois pas tout à fait certain de la raison pour laquelle il me dit ça. Est-ce que ça a un rapport avec mon trou de mémoire ? Ah. Peut-être. Je suis perdu, je ne comprends plus ce qu’il m’arrive.

Je me tends un instant en le voyant tendre sa main vers moi, dans un reflexe idiot dont je n’ai jamais réussi à me défaire. Mais mon corps se relâche presque immédiatement, et d’autant plus lorsque je le sens passer sa main dans mes cheveux. Je ferme les yeux un instant pour mieux en profiter et un ronronnement sourd s’échappe de ma gorge. J’ai presque une impression d’absence lorsque ça se termine, et je rouvre les yeux, avec de l’interrogation dans les yeux. Mais mon maître s’est déjà détourné. Non. Non, je ne le décevrais pas. J’ai toujours tout fait pour ne pas le décevoir, et je continuerais tant que je serais en vie. Je ne peux pas me permettre de faire autrement. Je repose ma tête contre la vitre et observe un peu le paysage qui défile. Je crois qu’on arrive bientôt et je m’efforce d’attendre jusqu’à ce que la voiture s’arrête totalement. Je reconnais vaguement l’endroit rempli de manèges, et je tourne brusquement la tête en entendant mon maître sortir de la voiture. J’ouvre immédiatement la portière de mon côté, récupère ma faux, et fait le tour de la voiture pour me planter aux côtés de mon maître, légèrement en arrière. J’écoute attentivement les ordres qu’il me donne, les gravant dans mon esprit pour ne pas en oublier le moindre.

« Très bien mâitre. »

Il s’éloigne et je le suis immédiatement, restant près de lui et prêt à le protéger le cas échéant. Mon regard vaque sur chaque personne à la recherche de quelque chose montrant qu’ils pourraient représenter une menace, mes oreilles sont grandes ouvertes à la recherche du moindre bruit et je guette les odeurs de sang, de poudre, ou quoi que ce soit relevant d’une émeute. Je ne fais de prime abord pas grande attention à la femme à laquelle mon maître s’est adressé, mais lorsqu’il me fait signe, je me rapproche de lui et d’elle, et je la fixe de mes yeux rouges, menaçant, prêt à lui sauter à la gorge au premier signe. Et puis elle s’éloigne après avoir parlé. Et mon maître se met en route, je le suis, obtempérant à ce qu’il me dit. Je capte peu à peu les odeurs de peinture dont la femme a parlé, alors que nous nous rapprochons du lieu de l’émeute. Je regarde tout autour de moi, dans les bâtiments et les rues minuscules qui serpentent entre. Je fronce le nez à cause de l’odeur de peinture trop présente, mais j’arrive encore à capter les notes métalliques que laisse le sang.

« Maître ? Ils se sont dispersés en trois groupes. »

Les odeurs partaient dans tous les sens, et j’ai du mal à faire le tri parmi toute. Sans jamais m’éloigner trop de mon maître, et toujours en faisant attention à ce qui nous entoure, je me mets à arpenter les lieux à la recherche de la bonne direction. Et finalement, je m’arrête devant une rue en particulier.

« L’odeur est plus forte par l- »

Je m’arrête et me précipite brutalement dans la ruelle en brandissant mon arme. Je me jette sur la personne présente encore sur les lieux, l’arrêtant dans sa fuite avec ma faux et l’étouffant avec mon attaque câlinerie. J’analyse un instant ma cible actuelle avant de la juger inutile et de l’achever. En me relevant, je retrouve l’odeur que je suivais auparavant. Je m’assure de la présence de mon maître avant de me rendre au bout de la rue.

« Maître, certains d’entre eux se sont réfugiés dans le bâtiment là-bas. »

Je lui montre un petit bâtiment, à l’aspect plutôt miteux, coincé entre deux autres structures imposantes, et présentant une devanture de bar.
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MessageSujet: Re: Life is just a game : choose the rules and let's play ; Eden   Life is just a game : choose the rules and let's play ; Eden Icon_minitimeDim 30 Juil - 1:50

Eden n’attendit pas un seul instant avant de prendre les devants, et Oswald le suivit en toute confiance. Les hybrides avaient au moins cet avantage sur les hommes, leur ouïe, leur vue, leur odorat étaient plus perçants, ils étaient plus à même de traquer leurs pairs. Ils les reconnaissaient, aussi, souvent. C’était une utilité que le patron ne pouvait pas leur retirer, pas leur nier. Alors, il laissait l’Absol chercher la trace de leurs ennemis, alors que lui-même levait les yeux vers chaque fenêtre des bâtiments qui les entouraient. C’étaient ici les quartiers les moins rénovés, ceux dont les façades des habitations étaient ternies, salies par le temps, et dont la peinture s’écaillait parfois. On y voyait distinctement les traces de quelque ballon lancé contre le mur à plusieurs reprises, d’autres éclats provoqués par de quelconques chocs. Ça n’était pas miteux, ni glauque à souhait, mais ça détonnait un peu avec le reste de la ville. Ce devait être là qu’on logeait lorsque l’on avait un peu moins de moyens que les autres, sans atterrir toutefois dans de bas quartiers mal fréquentés. Le seul véritable désagrément devait être d’entendre les voisins, et puis la musique de la fête foraine, qui se faisait cependant de plus en plus lointaine à mesure qu’ils avançaient. 

Les quelques immeubles laissèrent bientôt places à quelques autres plus petits, voire même quelques maisons. Elles ne resplendissaient pas de chaleur et de magnificence, il ne devait s’agir que de locations, fichées entre d’autres bâtisses démesurées qui les faisaient paraître bien pathétiques à côté. Ici, l’odeur de peinture prenait à la gorge, et Oswald pouvait au moins être rassuré sur la bonne foi de la femme qu’il avait brièvement interrogée. Il y avait des banderoles déchirées, piétinées, marquées par quelques gouttes de sang de ci, de là. « A bas Chronos ! », lisait-on sur l’une, « Plus jamais l’oppression ! », déchiffrait-on sur une autre. Les slogans pleins de rage et de détermination arrachèrent un rire au Phoenix, qui se pencha pour ramasser une bombe de peinture rouge, suffisamment lourde pour qu’il la devine quasiment pleine. Les murs alentours n’avaient pas été épargnés par les voyous armés de leurs bonbonnes colorées. « Maître ? Ils se sont dispersés en trois groupes. » Oswald releva la tête, et se redressa, abandonnant là ce qu’il avait ramassé. « Trouvons-en au moins un. Il servira d’exemple pour les autres.» Il emboîta le pas à son esclave, qui suivait à présent une piste apparemment plus précise que les autres.

Les ruelles sillonantes se ressemblaient toutes, et pourtant Eden semblait savoir parfaitement où est-ce qu’ils allaient. Son maître le suivait, non sans surveiller leurs arrières. Il était prêt à dégainer son revolver, si l’on venait à s’attaquer à eux, et il savait que son Absol et sa faux savaient faire des ravages, eux aussi. Il ne tarda d’ailleurs pas à en faire une démonstration, lorsqu’une silhouette s’agita plus loin, semblant prendre la fuite. Il s’agissait sans doute d’un éclaireur, d’un type que l’on avait envoyé en première ligne, s’assurer de la sûreté du lieu. Oswald n’esquissa pas un seul geste. L’hybride s’en chargeait de toute façon à sa place et, pendant qu’il le maintenait immobile, le blond s’approcha d’eux, suffisamment près pour entendre le dernier soupir qui secoua la victime avant que la vie ne quitte son être. Il avait été abattu, avec un sang froid qui aurait été des plus surprenants pour bien d’autres. Quand bien même on n’ignorait pas vraiment que les Pokémons étaient drogués à Chronos, on voyait souvent le regret, l’hésitation et mille excuses dans le regard de ceux qui devaient achever d’eux-mêmes leurs pairs, pour le bon vouloir de leur propriétaire. Dans les yeux d’Eden, rien de tout ça. Oswald était tellement tout, pour lui, au fond.

La route reprit, et elle ne dura que quelques brève minutes avant que le jeune ne parle à nouveau. « Maître, certains d’entre eux se sont réfugiés dans le bâtiment là-bas. » L’homme laissa son regard courir sur la petite construction, un vieux bar qui ne devait plus être vraiment fréquenté depuis un bon moment. Seulement quelques habitués, sans doute… Et quelques fuyards, aussi. Des hommes trop lâches pour affronter leurs erreurs, trop lâches encore pour porter fièrement le drapeau de leur rébellion dés lors que les choses se compliquaient. Un sourire mauvais étira les lèvres du patron : pour sûr, ces types ne valaient rien. Chaque jour, les hybrides lui prouvaient, encore et encore, qu’ils ne méritaient aucune considération, aucune seconde chance. C’étaient des choses réservées à d’autres. Il n’y avait qu’elle pour être différente. Il ferma les yeux un instant, soupira. « Eh bien… Allons-y, et voyons voir ce que l’on peut obtenir d’eux. »

Ce fut lui qui s’avança tout d’abord, cette fois-ci, et qui poussa les portes du bar. A l’intérieur, on sentait les effluves d’alcool qui flottaient dans l’air. Tout était sombre, mis à part les murs, couleur blanc cassé, qui réfléchissaient la lumière venue de l’extérieur. On leva à peine les yeux vers lui, jusqu’à ce que l’on comprenne de qui il s’agissait. De là, une vague de terreur traversa l’assemblée des buveurs installés aux quatre coins du bar. Le seul serveur en service s’avança vers lui, penaud et hésitant, et Oswald n’hésita pas à un seul instant à le prendre en joug. « Toi. Ferme à clé toutes les entrées. » L’homme esquissa un mouvement, et le blond lui lança un regard en coin, qui le fit se figer aussitôt. « Ne tente rien d’inconscient, veux-tu ? » Il avait l’air tout jeune, presque inexpérimenté, tout tremblant lorsqu’il tourna la clé dans les serrures. Il devait sans doute s’agir d’un nouveau, fraîchement embauché, à mi-temps pendant qu’il étudiait à côté. Mais il avait le malheur de s’être trouvé là, au mauvais endroit au mauvais moment. « Levez tous les mains. Si quelqu’un fait un seul geste suspect, je descends le premier à portée de tir. » Nouvelle vague d’angoisse, et des regards de supplications lancés en tout sens. Les plus près d’Oswald étaient ceux qui tremblaient le plus, dans la peur que quiconque fasse le geste qui les tuerait. « Eden, fais le tour de tous les clients. Trouve ceux qui sentent le sang, la peinture, ou tout ce qui peut les rattacher à l’émeute. » Il lança un regard à l’intéressé, et puis balaya la pièce du regard. Alors, combien de fous, de suicidaires parmi tous ceux-là ?
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MessageSujet: Re: Life is just a game : choose the rules and let's play ; Eden   Life is just a game : choose the rules and let's play ; Eden Icon_minitimeDim 30 Juil - 1:50

Mon regard rouge va et vient un instant du bar d’où proviennent les odeurs à mon maître, sans savoir exactement où il doit se fixer. Je suis l’ombre de mon maître, je dois autant le protéger que le servir, sa sécurité compte autant que ses ordres. Ses ordres sont de retrouver les instigateurs de la rébellion, ceux qui se cachent là-bas, dans ce bar. La sécurité est autant importante que les ordres. Entre les deux, lequel dois-je choisir ? La sécurité de mon maître, en me détournant du bâtiment, ou les ordres, en me détournant de mon maître ? Je l’ignore, je suis incapable de choisir, et mes yeux ne cessent de faire l’aller retour. Un groupe suffisait, m’a-t-il dit. Et un des groupes se trouve là, à quelques mètres de nous. Je ne peux pas me tromper, pas avec les odeurs qui flottent dans l’air ; de la peinture, beaucoup, du sang, un peu moins, de la peur mêlée à de la panique, de la transpiration. Des choses que je connais bien, si facile à suivre. Je retrousse mon nez à la recherche d’odeur plus précises, moins générale. Des odeurs plus personnelles, propre à un individu. Un parfum de femme bon marché aux intonations de menthe, la fragrance subtile de bois brûlé, l’odeur traînante du pollen, celle plus entêtante d’alcool. Je retiens chacune d’entre elles, conscient de l’importance qu’elles peuvent avoir. Mes yeux ont continués leurs allées et venues, mais s’arrêtent sur mon maître lorsque je capte ses premiers mots. Je relève mon visage vers lui, hochant lentement la tête et lui emboite le pas.

Mes deux objectifs sont cette fois dans mon champ de vision, et je peux observer avec plus de précision mon environnement, sans que mes yeux ne me donnent l’impression de devenirs fous. Lorsque la porte est ouverte, je fronce le nez devant les fortes effluves d’alcool qui viennent agresser mon sens de l’odorat. J’émets inconsciemment un grondement sourd, supportant mal l’odeur soutenue. J’aurais du m’y attendre, pourtant. Je prends sur moi, m’habitue à cette horreur, je n’ai aucune intention de perdre les autres odeurs que j’ai put trouver avant et j’entreprends déjà de les retrouver, alors que du pied je referme la porte derrière moi. Je lance un regard circulaire à la salle alors que je me rapproche un peu plus de mon maître, méfiant. Je retrouve déjà certaines odeurs, mais elles sont floues, à ma plus grande frustration. Je me tends un instant lorsqu’une personne se rapproche, mais me relâche presque aussitôt. Il n’est pas une menace directe, sans compter le canon que mon maître pointe sur lui. J’entends les cliquetis provoqués par la fermeture des différents accès, mais je me concentre sur les personnes présentes dans le bar. Sur la peur qui s’installe peu à peu sur leur visage. La peur, le stress, l’angoisse, les tremblements de leurs mains, les quelques bruits de pas que je capte, leur regard fuyant comme à la recherche d’une sortie. Toutes ces petites choses, ces petits détails fascinant qui me font peu à peu trembler d’anticipation. L’excitation. Je n’attends qu’une chose. Qu’un mot. Un seul suffit.

Je pose mes yeux sur mon maître lorsque j’entends mon prénom, désireux de connaître la suite. Je trépigne presque, comme un enfant avant noël, en attente de ce qui va suivre. L’ordre claque dans l’atmosphère, oppressante pour beaucoup, et je ne peux retenir un sourire maniaque de fleurir sur mon visage. Mes pieds nus s’avancent sur le sol froid, quelques peu poussiéreux, vers la personne la plus proche de la porte sur la droite. Un homme, dans la quarantaine, humain, mais dont l’odeur ne me rappelle rien. Je passe à son compagnon de table, mais rien de plus. Lorsque je passe derrière eux, je retrouve l’odeur de peinture et de bois brûlé, et la suivant, mon regard tombe sur un adolescent d’à peu près mon âge bien que plus grand. Mon sourire se tord alors que j’attrape son bras et le tire vers moi avant de m’effacer pour le laisser tomber à genoux devant mon maître. Je m’assure un instant qu’il ne représente pas un grand danger pour celui-ci, avant de reprendre ma chasse. Mais je ne trouve que trois autres personnes portant les bonnes odeurs ; deux hommes et une femme. Je fronce les sourcils en les regardant. Ca ne me plait pas. Ils ne sont pas assez. Quatre personnes pour tout un groupe, ce n’est pas assez. Il en manque. Il en manque forcément. Je repasse une nouvelle fois parmi les personnes installées dans le bar, humains et hybrides, je ne fais pas de différence. Je m’applique pour trouver les bonnes odeurs et peu à peu je me rapproche du fond du bar. Le sang et la peinture vont par là, et avec souplesse, je saute sur le comptoir du bar et passe la lame de ma faux sur la nuque du barman.

« Où ? »

Où sont-ils passés ? Ou se sont-ils cachés ? Je sais qu’ils sont ici, leur odeur est encore présente. Les portes ont été fermées, ils n’ont pas put sortir du bar. Je fronce le nez à la recherche de cette foutue odeur de peinture et de sang. De peinture surtout. Qui vient jusqu’ici. J’ancre mes yeux dans ceux du barman et tire légèrement sur ma faux pour le menacer d’avantage, égratignant la peau de son cou au passage.

« Où est-ce que tu les as caché ? »
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