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 My strength for once ; Ange

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Yûki
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Yûki


Messages : 709
Date d'inscription : 29/06/2012

Feuille de personnage
random: ici petit poney

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MessageSujet: Re: My strength for once ; Ange   My strength for once ; Ange - Page 2 Icon_minitimeLun 7 Aoû - 10:21

Couloirs déserts, ça change de l’agitation du début de journée, quand le personnel et les patients se mêlaient, se croisaient, s’arrêtaient, s’appelaient au détour des allées, se glissaient les uns sur les autres sans s’accrocher. C’est l’effet précis que m’ont fait certains regards posés sur moi dans l’après-midi — comme ils ne voyaient rien, les prunelles couraient, effleuraient, dérapaient sans jamais s’immobiliser, sans jamais se fixer, comme si le monde n’avait plus pied, plus de centre de gravité, comme si tout n’était plus qu’un décor inanimé sans personnages qui vaille la peine d’être regardé. 
Une scène de théâtre sans comédiens.

Je rase les murs dans le dos de l’autre, un ange aux cheveux bruns et aux épaules carrées, à la dégaine d’homme raté, de môme pas encore terminé — comme l’hésitation dans l’être même. J’essaie de focaliser, sur lui, sur le trajet dans le dédale labyrinthique des couloirs de l’aile psychiatrique immense de l’hôpital, sur les écriteaux des portes, le bruit ténu de ses chaussures sur le lino, celui, lointain, d’une machine à café, tout, tout plutôt que la douleur dans le moindre de mes muscles, tout plutôt que les sueurs froides, la fièvre à m’en donner le tournis. 
Tout, plutôt que ce putain de manque qui me bouffe de l’intérieur — ça brûle, ça brûle putain.

Il s’immobilise, et je manque le heurter, il pose l’index contre mes lèvres et je m’astreins au silence. Mes prunelles s’agacent sur les portes vitrées des étagères pleines de cachets, à la recherche du flacon blanc désiré, ou d’un substitut quelconque — morphine, cachetons ; pourquoi pas une seringue tant qu’on y est, le briquet j’ai déjà, une cuillère, de l’eau ou du citron j’en aurai bien un midi ou un autre.

« Ils laissent jamais la salle vide longtemps, fait vite. »

J’imagine que c’est précisément pour éviter les dérapages comme les miens que les infirmeries des hôpitaux — encore plus ceux des établissements qui vous fouillent dans la caboche pour la retourner et y injecter un semblant de normalité, histoire de rentrer dans le moule des gens sains ((aussi malades que nous en vérité, juste un peu plus doués pour le dissimuler à la face du monde)) — sont closes ou gardées. Pour cette nuit, sans doute un coup de chance — un stagiaire, un interne pas encore préparé à ce qu’il peut bien se passer entre quatre murs envahis de tarés.

Je fouille les meubles, les tiroirs, profite d’une seconde où mon compagnon d’infortune regarde en direction du couloir pour glisser une seringue encore emballée dans la poche ventrale de mon sweat, d’une autre pour voler deux boîtes d’antidouleurs codéinés. Pas de honte, la même froideur mécanique que lorsqu’il s’agissait d’emprunter de l’argent à mes pères ou mes potes pour acheter ma came à Daemon. Réflexe clinique. 
J’tiendrai pas le coup ici sans ma défonce mentale.
Les minutes passent, et je sais qu’elles sont comptées ; si l’on est pris en flagrant délit en train de vandaliser l’infirmerie, c’en est fini de la moindre chance de revenir ici à la pioche aux médocs. Impossible de mettre la main sur ce que je cherche — j’abandonne. 
Je vole deux boîtes supplémentaires de narcotiques, sans prendre le soin de me cacher cette fois, referme les placards, frôle Ange dans l’embrasure de la porte pour lui souffler un « on se casse » avant de m’enfoncer dans la pénombre des couloirs. Faudrait appuyer sur l’interrupteur, mais ce serait vendre notre présence aux médecins de garde. 

J’enfonce mon butin dans mes poches, avance à pas lents pour ne pas égarer mon camarade dans l’obscurité — je m’habituerais presque déjà à ne pas être seul dans cet endroit malade.

« T’as une idée d’une porte qu’ils auraient pu laisser ouverte ? Histoire que j’sorte fumer et qu’on puisse prendre l’air. »
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My strength for once ; Ange
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