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 When you move, I move with you ; Nithral&Daeren

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Yûki
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MessageSujet: When you move, I move with you ; Nithral&Daeren   When you move, I move with you ; Nithral&Daeren Icon_minitimeDim 30 Juil - 3:21

On y était. Mérouville, devant l'hôtel de ville. Bientôt quinze heures. 

Bientôt, il viendrait. Ou peut-être pas. Peut-être qu'il avait décidé que non finalement, que c'était une idée stupide et que cela n'en valait pas la peine. Tout risquer, tout quitter. Pour quoi au final ? Pour la promesse qu'un étranger, pis que tout, un humain, ne l'abandonnerait pas ? Plus les minutes s'écoulaient, plus Nithral trouvait que c'était ridicule. Il était ridicule. Rhapsodie ne viendrait probablement pas et il aurait raison de ne pas le faire, parce que c'était tout sauf sage et raisonnable. 

Le dresseur gémit. Il stoppa ses incessants allers et retours net, se recroquevillant sur lui-même. Il avait mal au ventre. Son estomac se tordait dans tous les sens depuis ce matin sous les assauts du stress, le faisant souffrir. C'était de plus en plus insupportable. Il jeta un coup d’œil à sa montre. 14H54. 

 Il ne viendra pas. C'est stupide. Je suis stupide.

Soupir. La pointe de déception dans sa voix lui piquait la gorge. Il repensa à sa rencontre avec le jeune Noctali. Cette impression d'avoir retrouvé une partie de lui, si spéciale, qu'il n'avait ressenti qu'avec Daeren jusqu'à présent. Dae... Le jeune homme leva la tête. Le Lugia était là. Il attendait, patiemment, à ses côtés. Comme toujours. Un sourire fleurit sur les lèvres de Nithral et il ne put s'empêcher de ressentir une bouffée d'amour et de gratitude à l'égard de son pokémon qui était toujours à le soutenir. 

Il avait semblé enthousiaste le jour ou Nithral était revenu tout excité et chamboulé de sa rencontre avec Rhapsodie. Il n'avait émit aucune objection à rester plus longtemps que prévu à Hoenn. De toutes manières, ils avaient besoin de panser leurs plaies tant physiques que celles infligées à leurs cœurs éprouvés. Et Nithral pouvait aisément passer pour un pokémon de type plante ici ou personne ne les connaissait, ainsi il leur était facile de se mêler à la foule et de passer inaperçu. 

Ils mirent ces semaines de répit à profit. Nithral écrivit une lettre à ses parents et sa sœur – le téléphone n'était pas conseillé c'était trop facile de filtrer un appel et de retracer leur position et puis, il ne se sentait pas de leur expliquer la situation récente de vive voix. Il compta ses économies et estima qu'ils avaient de quoi tenir. De plus, si jamais Rhapsodie venait vraiment, le salaire du dresseur deviendrait plus conséquent. Le montant se mesurait au nombre de pokémons qu'une équipe possédait. Pour le moment qu'il était seul avec Daeren, les deux comparses ne roulaient guère sur l'or et les fins de mois étaient souvent difficiles. Surtout que Daeren mangeait comme pour quatre... 

Coup d'oeil à la montre. 14H56. Nithral étouffa un grognement. Pourquoi le temps semblait passer si lentement ? Il guetta dans la foule la silhouette de Rhapsodie. En vain pour l'instant. Il se redressa et se remit à marcher, faisant les cent pas. Il vérifia par habitude que ses mitaines étaient correctement mises et sans faire de plis, tirant sur les bords de celles-ci. Il se figea, regardant le bout de ses doigts qui émergeaient du tissu noir. Nithral avait l'habitude de les cacher, qui plus est ses mains avaient souffert de leur séjour à Chronos, récoltant de nouvelles écorchures. S'il n'y avait que ses mains... Le jeune homme se frotta le cou. S'il fermait les yeux il avait l'impression de pouvoir encore sentir les doigts de Oswald qui s'enfoncent dans sa peau, coupant sa respiration brutalement, afin de le forcer à céder et à appeler Daeren. Il frissonna. Massa sa gorge un peu plus fort, avant de secouer comme un chien. Coup d’œil. 14H57. 

 Daeren, tu crois qu'il va venir ?

Il y avait un arrière goût de panique et de déception qui se préparait à cette idée dans sa voix. Nithral tourna les yeux vers son compagnon légendaire. Tiens d'ailleurs, il n'avait pas dit à Rhapsodie que Daeren était un Lugia. Il ne jugeait pas cela vraiment important. Et puis, inconsciemment, la crainte que Chronos ait encore des yeux et des oreilles partout le forçait à la prudence frôlant la paranoïa. Ils avaient instauré la peur en lui. La vraie, celle qui vous tord l'estomac et vous réveille en sursautant la nuit. Et Nithral vivait avec cette certitude constante qu'on le cherchait. Comment lui, un petit dresseur sans prétention, avait pu se retrouver en ennemi principal du chef de Chronos, il avait encore du mal à comprendre. Mais c'était arrivé. Et désormais, il fallait vivre avec cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de leur tête.

Je devrais pas...
 Il avait envie de partir. De courir, loin. Ce serait plus simple ainsi. Mais il ne pouvait pas. Parce qu'il se rappelait alors Rhapsodie. Son sourire. Ses paroles maladroites mais curieuses, le regard qu'il lui donnait. “Un jour on regardera les étoiles toi et moi”. Nithral s'arrêta encore, bras ballants. Il avait promit. Il tenait ses promesses. Il attendrait. 

Nerveusement, il tâtonna le vide, à la recherche de la main de Daeren. Il avait besoin de la présence de son ami, son frère -non Daeren était encore plus que tout cela à la fois et il ne savait pas comment expliquer avec des mots ce qu'il représentait simplement qu'il était nécessaire-, à ses côtés. Quand il trouva ses doigts, il les serra fort entre les siens. Nithral accorda un regard en biais à ce dernier et réussi à sourire maladroitement.

L'horloge de la la mairie sonna et le gong régulier de ses cloches résonna en cœur avec les battements du cœur de Nithral. Un coup d'oeil à la montre. 15H00.
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MessageSujet: Re: When you move, I move with you ; Nithral&Daeren   When you move, I move with you ; Nithral&Daeren Icon_minitimeDim 30 Juil - 3:21

Mérouville était de ces métropoles vivantes et qui avaient en même temps, énormément plus à offrir que le simple fouillis de centaines de vies qui se croisent et se décroisent en un rien de temps. L’idée de traîner ici un peu plus longtemps ne me dérangeait pas le moins du monde, à vrai dire je me sentais même… en relative sécurité. Les pokémons avaient largement l’avantage sur ces terres particulières. Aussi, étant un légendaire, j’y avais une place certaine. Je m’y sentais presque comme chez moi. Bien sûr, rien ne remplacera jamais mon Johto natal, mais Hoenn n’était pas un lieu désagréable en soit. Ces dernières semaines, nous n’avions fait que fuir avec Nithral, à cause de Chronos. Il était bon de prendre un peu de recul.

C’était de ma faute. Jamais Oswald ne se serait intéressé à mon petit dresseur dans le cas où je n’avais pas été à ses côtés. Je suis à la fois la cause et la conséquence de notre présence ici. Nous devons nous tenir à l’écart le plus possible d’eux, pendant un moment. Après tout, j’ai brisé l’un des bras de ce cher chef Chronosien lors de ma folie débordante durant laquelle mes yeux virèrent au rouge. Je me souviens par bribes de cet instant-ci. Il n’y a que l’adrénaline qui me fait part fidèlement de ce que j’ai ressenti sur le moment. Le bien-être. J’ai failli le tuer et je ressentais du bien-être. Je n’en avais pas fait part à Nithral, pas encore. Un jour peut-être, mais je ne souhaitais pas qu’il me voit comme autre chose qu’un ‘doux géant’. Pas maintenant. J’aimais trop cette expression et la sonorité particulière que cette dernière avait dans sa bouche pour m’en priver.
Oui, au fond, je suis un égoïste fini. Je n’échappe pas à ce fléau, semblerait-il. Je soupire, un peu. L’heure n’est pas aux lamentations, je dois être là pour mon cher petit dresseur.

Je dois dire que je suis partagé, quant à cette nouvelle rencontre que nous attendons présentement. Nithral m’a parlé en détail de sa rencontre avec ce Rhapsodie, un apparent Noctali Shiny, mais malgré nos conversations nourries, je ne parviens guère à me faire une image précise de sa personne. Vainement, j’essaie de fermer les yeux afin de me concentrer sur mon sens olfactif. Mon idée était de sonder l’air alentour afin de détecter, peut-être, la fragrance d’une évolition tout proche. Peine perdue, avec tout le monde ici présent, il m’était absolument impossible de songer à user de mes instincts Pokémon. Ils étaient bien trop brouillés pour fonctionner convenablement.

Mais je n’aime pas cela. Mon lien avec Nithral me permet de ressentir son angoisse, sa terreur, mais aussi les sentiments attendris qui poussent dans son cœur. Je m’interroge. Est-ce là de l’amour, qu’il éprouve ? Est-ce que ce Noctali aurait su s’emparer du cœur de mon dresseur ? Je n’ai jamais été très intéressé par des sujets tels mais essaie tout de même de me faire une vague idée. Je lui rends son sourire. Il est très inquiet. J’en rirais presque. J’ai l’impression de me revoir auprès de Kazuko juste avant d’être appelé auprès de Nithral. Qui que soit ce Noctali, il s’est déjà fait une place dans le cœur de mon partenaire et rien que pour cela, je suis prêt à lui ouvrir le mienégalement.

Mon ami s’étant enfin calmé –plus ou moins -, l’étreinte sur mes doigts lui est rendue par ma large paume alors que je fais du mieux qu’il m’est possible d’agir pour sceller son apparente sérénité. « Pas d’inquiétude, Nithral. Il viendra, j’en suis sûr. Au vu des dires que tu as usé pour le définir, je vois mal ce ‘Rhapsodie’ revenir sur sa parole maintenant et sans prévenir. »

A vrai dire, j’espère ne pas m’égarer sur une pente glissante. Je ne le connais pas, ce Pokémon. Peut-être suis-je en train de défendre une cause perdue mais je choisis tout de même d’y croire. Dur comme fer. Je sais que ce nouveau compagnon de route ferait le plus grand bien à Nithral. Et puis, oui, je l’avoue, je serais bien plus tranquille de savoir qu’il n’a plus besoin de compter uniquement sur moi pour sa protection au sein de ce monde aussi beau qu’hostile. Je fais un bien piètre protecteur, je l’ai encore prouvé récemment, même si nous avons pu en réchapper. Je n’ai même pas pu récupérer le trésor de Nithral, la pokéball de Kayla. Désormais, elle est brisée, il n’en reste que des éclats métalliques et froids. J’étouffe un frisson avec quelques difficultés. Je ne dois plus y penser. Je ne sais guère si je vais y parvenir. Je dois essayer. Pour lui. Oui, pour lui.

Décidant de renouveler mon essai avec les parfums flottants dans l’air, je me relève de ce banc, profitant du fait d’être plus grand que la moyenne des présents ici-bas pour mener mon enquête. « Je reviens. » dis-je à mon dresseur. Je ne m’éloigne pas de trop, jamais, jamais plus. Je ne veux pas revivre ce cauchemar. Cependant, mon instinct me dit que peut-être, cette fois, j’arriverais à obtenir quelque chose.

Je ferme les yeux et attends patiemment. Plusieurs odeurs s’entrechoquent, me faisant perdre toute ma concentration. Finalement, après une courte lutte, j’abandonne aussitôt. Je veux retourner auprès de mon ami. Oh, tiens, il n’est plus seul d’après ce que j’en vois. Curieux, je m’approche sans un mot, dans le dos du garçon venu le rejoindre. « Rhapsodie ? ».

Peut-être aurais-je dû me présenter avant toute chose. De plus, je n’avais pas fait attention, mais mon envolée sauvage de concentration fit ressurgir les losanges autour de mes yeux ainsi que la queue, qui fouettait l’air  dans mon dos sans même que je ne m’en rendre compte. Je me penche un peu vers lui, attendant une réponse
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MessageSujet: Re: When you move, I move with you ; Nithral&Daeren   When you move, I move with you ; Nithral&Daeren Icon_minitimeDim 30 Juil - 3:21

Je me ronge les ongles. Si maman était là, elle me ferait les gros yeux pour m’intimer d’arrêter sans avoir à hausser le ton —elle en serait incapable sans que sa voix ne se brise sous l’angoisse. C’est que ces moments-là, ceux où l’on attend les résultats, paraissent chaque fois bien plus difficile à supporter pour elle que pour moi. Bien sûr, il y a toujours cette part de moi, impatiente, pleine d’espoir, qui espère entendre son nom parmi ceux qui ont l’honneur de se trouver sur le podium des tremplins, des compétitions, toujours cette appréhension de ne pas y être, et d’être applaudi si j’y suis. Mais c’est toujours mesuré, modéré ; la nervosité ne m’enserre jamais tant le coeur que ça n’a l’air d’être le cas pour elle. 

Aujourd’hui, elle n’est pas là.
Aujourd’hui, c’est différent.

Maman travaille, et papa est parti tôt ce matin, juste après m’avoir laissé de quoi payer les trajets en bus et de quoi manger sur place. Elle m’a embrassé le front, m’a appelé son petit prodige ; il m’a ébouriffé les cheveux, m’a dit champion, démonte tout, comme à chaque fois. Aucun n’a lu les mille questions de mon regard, le doute dans mes prunelles, aucun n’a vu qu’aujourd’hui, tout se joue. Une décision sera prise, qui changera mon avenir, sans doute. Resterpartirc’est toujours le même dilemme. 

Bouger, c’est être capable d’aller jusqu’à Unys, n’est-ce pas ? C’est pouvoir la retrouver, pas vrai ? Mais ici… Mes yeux s’égarent au delà des fenêtres ; je sais que Hoenn me manquerait, terriblement. Pas seulement pour Cimetronelle et les autres villes paisibles et fleuries, sans trop d'humains. Mais parce qu’il y aura des au revoir, et qu’ils déchirent toujours le coeur ; parce qu’il y aura des aveux, et qu’ils ne seront sans doute pas des mieux reçus. Je déglutis, difficilement : choisir, c’est toujours renoncer, j’ai lu ou entendu quelque part, un jour. Je crois que je n’ai jamais mieux compris qu’aujourd’hui ce que cela signifiait.

Le temps passe, les heures, les minutes, tout le monde s’affaire alors que les scores n’arriveront pas avant dix-sept heures, un peu avant peut-être, mais après les rappels, après la pause, après le choix si difficile. Je n’arrive pas à me décrocher de l’horloge, et les nerfs à fleur de peau des autres concurrents finiront par avoir raison de moi si je ne m’éclipse pas. 

Aussi, je m’enfonce dans l’obscurité des coulisses, je les laisse à leurs inquiétudes, à leur souci de bien faire, de bien plaire ; étonnement, je ne doute pas d’être bien classé. J’ai vu les mains qui tremblaient, les doigts qui écorchaient, j’ai entendu les fausses notes qui jaillissaient. Les erreurs que je n’ai pas commises, peut-être parce que je n’ai pas ce souci du détail, du parfait comme ils l’ont. Peut-être parce qu’il y a une petite comptine dans mon coeur, qui m’a dicté l’harmonie parfaite, aujourd’hui.

J’attends, non loin de l’entrée, ce qui me paraît être des heures. 14 heures 57.Je tourne en rond dans le hall, comme un fauve en cage. On me lance des regards nerveux en coin, agacés un peu parfois ; je m’en fous. Je suis déjà à dix mille, loin d’ici, la gorge serrée et l’estomac retourné. Je ferme les yeux, m’appuie contre un mur, une seconde, et je reprends mes allées et venues incessantes. Putain, Rhap, calme-toi. On me pardonne un peu, parce que je suis un concurrent au tremplin, sans savoir que mes poings serrés, que les coups d’oeil hagards n’ont rien à voir avec cette carrière de musicien que l’on veut nous voir entamer. 

Une voix résonne, et c’est la libération ; il est quinze heures, et l’on autorise enfin à la foule de l’intérieur de s’en aller s’aérer. Personne n’attend, et tous ceux qui patientaient sur des bancs depuis des heures se lèvent enfin, sortent, se mêlent aux passants de la ville. La place devient bondée, noyée sous une masse dense de visages inconnus pour la plupart, familiers quand il s’agit de concurrents habitués. J’étouffe, aussi je m’écarte le plus possible, et toute ma concentration est portée sur la recherche d’une tignasse verte qui détonnerait au milieu des autres. Est-il seulement venu, se souvient-il de moi, du rendez-vous ; se souvient-il qu’il lui fallait être là maintenant ?

Je désespère, lorsque les minutes s’égrènent sans que je ne le vois. Un instant, abattu, je songe à abandonner, à m’en retourner vers la salle. Seulement, un éclair verdoyant tout à la fois si peu et bien trop familier attire mon attention comme un aimant serait attiré contre un quelconque objet métallique. Mon coeur loupe un battement, je crois ; il est là.

En tâchant de me presser sans en avoir l’air, et sans jamais perdre de vue celui que j’ai tant espéré revoir aujourd’hui, autant que je l’ai craint, je fends la foule jusqu’à lui. J’ai le souffle court, et c’est comme si j’avais couru pendant des heures jusqu’à l’atteindre. A vrai dire, j’avais eu beau espérer qu’il serait là, je m’étais surtout préparé à ce qu’il m’ait oublié, ou qu’il ait changé d’avis. Qu’il ne veuille plus de moi, qu’il ne soit donc pas venu. Je ne sais pas ce que l’on est censé dire, lorsque vos espoirs étaient fondés, et qu’une étrange sensation de soulagement mêlé d’un soupçon d’inquiétude s’écoule le long de vos veines. C’est stupide, hein ?

— ... T’es venu.

Pas moins d’une seconde après, une voix. Ça n’est pas celle de Nithral, mais elle prononce tout de même mon nom, et m’arrache un sursaut violent. Je me tourne, et mon regard se heurte à un homme imposant, bien plus grand que moi, immense, à quelque attribut hybride que je ne parviens pas à reconnaître dévoilés. Je suis pris d’un mouvement de recul, je trébuche, et je me sens tomber contre Nithral. 

Difficilement, je recouvre mon équilibre. Le coeur battant, mes appuis mal assurés, j’adresse des regards en panique à l’humain, et ils courent de lui à l’inconnu dont je ne parviens pas à savoir les intentions. Qui est-ce, et comment connaît-il mon nom, mon vrai nom, s’entend ?

J’hésite, ma voix tremble un peu, et pourtant j’arrive quand même à aligner quelques mots à l’attention de ce géant un peu intimidant, non sans vraiment oser me détacher de Nithral, dans mon dos. Comme si, d’une certaine façon, sa présence me protégeait d’ors-et-déjà.

— J-Je, oui ? Je suis bien Rhapsodie mais… et… toi, t’es… fin t’es qui, comment tu sais ?
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MessageSujet: Re: When you move, I move with you ; Nithral&Daeren   When you move, I move with you ; Nithral&Daeren Icon_minitimeDim 30 Juil - 3:21

Les doigts de Daeren se resserrent sur les siens et il sent les battements frénétiques de son cœur affolé comme un oisillon s'apaiser quelque peu. Nithral inspire ; il perçoit la tendresse, la chaleur, l'affection de Daeren. Les sentiments du légendaire sont comme une douce brise sur son âme, un souffle de vent tiède qui balaie les pliures stressées de son esprit pour lui rendre son apparence lisse et détendue. Il s'efforce au calme — pour lui, mais avant tout pour Daeren ; il ne veut pas l'inquiéter. Car le lien qui les uni et à double tranchant et s'il perçoit aisément les émotions de Lugia, cela en est de même pour ce dernier. 
Ils sont comme un miroir pour l'autre, lisant chaque émotion, même infime et fugace, s'y reflétant. Un hochement de tête, un sourire. 

— Je... Oui. Oui tu as raison, sans doute. Merci, souffle-t-il à l'adresse de son compagnon de chaque instant. 

Il veut y croire aussi. Il veut croire que Rhapsodie viendra — qu'il en a envie aussi, de cette amitié, cette fraternité qu'il a entraperçu dans son regard cette fois-ci. Nithral veut saisir ce lien qu'on lui offre, le chérir et l'étreindre ; le faire grandir pour lui donner toute sa splendeur, comme celui qui l'unit à Daeren. Il ferme brièvement les yeux. Kayla, donnes-moi ta force. Il veut croire que la Reptincel demeure d'une certaine manière, à ses côtés, fantôme du passé protecteur vers qui il se tourne naturellement. Il veut qu'elle protège Daeren et Rhapsodie aussi, qu'elle les enveloppe de sa chaleur et son énergie.
Qu'elle ne les laisse jamais mourir ; surtout pas

Et Nithral se rend compte qu'inclure Rhapsodie dans ses vœux est déjà quelque chose de naturel, comme inné. Son propre amour, sa facilité à faire confiance aveuglement à ceux qui font écho à son cœur, le terrifie. Et si un jour, de cette même façon, il accordait son affection à une personne fausse, qui leur voudrait du mal ? Si le même schéma qu'avec Eden se répétait et que cette fois, il tombe sur pire qu'Oswald ? S'ils mourraient — Nithral serre les poings convulsivement. Non. Ne pas y penser. Ne jamais l'envisager. 

Il relève la tête vers Daeren, qui veut semble-t-il s'éloigner un peu pour scruter la foule. Le dresseur se redresse également et hoche la tête. 

 D'accord, mais ne t'éloigne pas trop hein. On ne connait pas encore bien cette ville après tout. 

Il suit sa haute silhouette des yeux, s'agrippe par la pensée à ce dos large et rassurant. Il entends les sons des cloches, mais il ne voit pas Rhapsodie. Le doute revient, le frôle, tourne autour de ses jambes pareil à un chat facétieux qui souhaiterait le voir trébucher et abandonner. Mais Nithral refuse, demeure debout — il attends. Il attends Rhapsodie. Il attendra toute sa vie si nécessaire. 

Et soudain, une voix. Nithral se retourne. 
Il est là. 

Le cœur du dresseur rate un battement. Le soulagement se dispute sa gorge avec la nervosité, il ne sait pas bien ce qu'il ressent — il a l'impression qu'il va vomir. Mais c'est bien lui ; c'est Rhapsodie. Alors Nithral se dégage de l'emprise du doute, il l'enjambe et le laisse derrière, car en doutant jamais on n'avance, jamais on ne progresse. Il abandonne ses doutes, ombres malveillantes qui l'attendent sur son chemin. Il les laisse derrière lui et Nithral sourit. 

Ce sourire qu'il ne réserve qu'à ceux pour qui il braverait la mort sans y réfléchir. Ce sourire doux, qui avait conquis le cœur d'une intrépide Reptincel par le passé, ce sourire qui avait su apaiser et réconforter même le cœur blessé d'un dragon des mers. Ce sourire qui faisait que Nithral, faible, pathétique, terrifié petit Nithral heurté et ballotté par la vie, était en réalité si fort et capable de se tenir debout, quoiqu'on en dise. 

— Oui... je t'avais promis après tout. 

Et puis Daeren apparaît et l'instant se brise, Rhapsodie panique, trébuche et tombe contre lui. Nithral le rattrape et garde ses mains posées sur ses bras, il le touche et il réalise. Ah, je n'ai donc pas rêvé. Il est vraiment là. Mais il se reprends. Il a tendance à oublier que la présence de Daeren peut intimider. 

— Ce... Ce n'est rien Rhapsodie, c'est Daeren, c'est mon ami ! Je ne sais pas si tu te souviens, je t'en avais parlé. Tu n'as rien à craindre, il n'y a pas plus doux que lui.

Il adresse un sourire qui se veut rassurant pour lui prouver qu'il n'y a aucune raison de craindre le doux géant. Puis il relève les yeux vers ce dernier et comprends mieux — il n'avait pas remarqué que l'autre avait laissé exposé ses attributs. 

Qu- Dae attention ! Caches tout ça vite voyons, tu as ta queue qui traîne ! Même si on est à Hoenn, évitons de nous faire remarquer en révélant la présence d'un Lugia ici !

Ah. Oui. Ça aussi, il avait peut-être oublié de le mentionner non ?  
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MessageSujet: Re: When you move, I move with you ; Nithral&Daeren   When you move, I move with you ; Nithral&Daeren Icon_minitimeDim 30 Juil - 3:22

Voici bien longtemps que plus personne n’avait réagi de la sorte face à moi. Je suis intrigué. D’ordinaire, on ne me fuit pas. Enfin, je crois… Je n’ai pas vocation à être dangereux pour qui que ce soit, quand bien même – et je le regrette -, par le passé certaines de mes colères restèrent mémorable et à jamais gravées dans les mémoires. Fort heureusement, ceci n’était que très rare et je fais de mon mieux pour ne pas recommencer. Nithral n’a pas besoind’un Pokémon incontrôlable, légendaire de surcroit, dans son équipe. Je dois faire attention à mon petit dresseur. Je dois le protéger. Je dois être pour lui un pilier. Après tout, je m’y suis engagé.

Effectivement, je prends bien note de ce que me dit mon ami quant à mes attributs Pokémon. Mince, je n’avais même pas remarqué qu’il avait frayé un chemin jusqu’à mon derme humain. Aussi rapidement que possible, je me retransforme sous les traits de la seconde nature que m’a offert Père. Ainsi, me dissimuler parmi la foule devient quelque peu plus commode, même pour moi qui suis plus grand que la majorité des êtres humains.

Ceci fait, je réponds malgré tout à une affirmation de Nithral avec laquelle je ne suis pas tout à fait d’accord. « Oh, tu sais, bien avant que les Pokémons ne deviennent des humains, à Hoenn sévissaient la Team Magma et la Team Aqua ! Ils ont voulu profiter de mes petits frères et sœurs, Groudon et Kyogre… Alors Hoenn n’est pas vraiment un souvenir très sûr pour moi, je dois dire… » Ceci étant dit je comprends bien où il souhaite en venir. Je souris au dénommé Rhapsodie avant d’ajouter quelque chose à son intention également. « Tu n’as rien à craindre de moi, si tu es un ami de Nithral, je ne te ferais aucun mal ! Il n’y a que les gens de Chronos, et en particulier Oswald, contre qui je pourrais m’énerver ! » Pour moi, les choses ainsi prononcées sont évidentes.

Cependant, je ne peux m’empêcher d’être très curieux vis-à-vis de Rhapsodie. « Alors c’est toi le fameux Noctali Shiny dont m’a tant parlé Nithral la dernière fois ? Il était tout heureux, j’étais content de le voir comme ça après notre mauvaise rencontre, tu sais ? Merci beaucoup de lui avoir remonté le moral ! ». Et comme je suis très heureux de rencontrer l’un des amis de mon petit maître – d’ailleurs j’espère pouvoir aussi devenir ami avec Rhapsodie – je ne peux résister à l’envie de lui témoigner mon affection. Rapidement, je l’attrape alors pour soulever aussi doucement que possible – puisqu’apparemment je ne contrôle pas toujours bien ma force – et le regarder un peu mieux. « Tu ressembles à une peluche, je trouve ! C’est mignon ! Quel âge tu as ? C’est comment de vivre comme un pokémon non légendaire ? Et puis… » Ah, je pose peut-être un peu trop de questions, aussi je le repose. « Excuses-moi, je ne voulais ni te faire peur ni t’embêter… Je ne suis pas habitué a discuter avec des amis de Nithral, alors je me suis un peu emporté… Désolé. »

Puis, une sorte d’illumination me vient. « Tu vas venir avec nous alors ? Pour de vrai ? ». Je n’avais jamais songé au fait d’avoir un compagnon je route avant que Nithral ne m’en parle, lorsque nous étions encore à Cimetronelle. Ce pourrait être une très bonne chose ! Et puis, ainsi, je ne serais plus aussi effrayé de laisser mon dresseur seul, lorsque je dois aller chercher des baies, par exemple. Il y aurait toujours quelqu’un pour veiller sur lui.
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MessageSujet: Re: When you move, I move with you ; Nithral&Daeren   When you move, I move with you ; Nithral&Daeren Icon_minitimeDim 30 Juil - 3:22

Il y a les mains de Nithral qui m’ont retenu, et je ne peux m’empêcher de lancer un regard vers lui, par dessus mon épaule. Ce contact, si simple soit-il, instinctif sans doute, m’a arraché un frisson soudain. Je pourrais me dégager, et la raison voudrait que je le fasse —parce que je le connais si peu en vérité— mais je ne bouge pas, et mon regard passe de Nithral à… Daeren ? Alors, c’est lui, le fameux Daeren ? Son ami. Je m’en souviens ; je me souviens de ce qu’il m’a dit. Un an, qu’il a annoncé, et puis son hésitation. Parce que l’on a tous nos erreurs, nos bavures, nos ratures. J’inspire, profondément. Rien à craindre. Je n’ai rien à craindre, Nithral a dit. Et Daeren ne me paraît pas menaçant, simplement… imposant ? Pourtant, il y a une telle douceur dans ses yeux, que je pourrais presque en rire, si je ne me sentais pas si… intimité ? Si petit, aussi ? Pourtant, je crois faire la même taille que Nithral ; ou bien ça ne se joue qu’à quelques centimètres qui ne se voient pas vraiment. Lui, il ne se sent jamais dépassé, par cet hybride immense ?

« Qu- Dae attention ! Caches tout ça vite voyons, tu as ta queue qui traîne ! Même si on est à Hoenn, évitons de nous faire remarquer en révélant la présence d'un Lugia ici ! » Je me fige, tout à coup ; je me crispe même, entre les mains de Nithral. Lugia ? Il a bien dit Lugia ? Je sais les légendaires, leur existence, du moins je la sais dans les livres d’histoire qu’on nous demandait de savoir par coeur, à l’école. En réalité ? Je doutais encore de leur existence. Parce qu’ils sont les dieux de ce monde, et qu’ils échappent aux lois du commun des mortels. Mais aujourd’hui ; aujourd’hui, alors que l’ordre du monde a été renversé —si l’on en croit les livres d’histoire, encore—, aujourd’hui, qu’en est-il de tout ça, de ces dieux que l’on ne voyait jamais ? Il est vraiment Lugia ? « Oh, tu sais, bien avant que les Pokémons ne deviennent des humains, à Hoenn sévissaient la Team Magma et la Team Aqua ! Ils ont voulu profiter de mes petits frères et sœurs, Groudon et Kyogre… Alors Hoenn n’est pas vraiment un souvenir très sûr pour moi, je dois dire… » Ça aussi, c’était dans les livres d’histoire. 

Je cligne des yeux, et je vacillerais sans doute, si Nithral n’était pas là, derrière moi, à m’assurer un soutient dont je pense avoir grand besoin, l’espace d’un instant. Un Lugia, donc. Un Lugia. J’ai du mal à assimiler, je crois. Ce détail, je suis presque certain que Nithral ne l’avait pas précisé. Je m’en serais souvenu, sinon. C’est… inattendu ? Je suppose que c’est ce que l’on dit. « Tu n’as rien à craindre de moi, si tu es un ami de Nithral, je ne te ferais aucun mal ! Il n’y a que les gens de Chronos, et en particulier Oswald, contre qui je pourrais m’énerver !» J’ai frissonné. « ...Chronos ? » je souffle, à peine audible. « Alors c’est toi le fameux Noctali Shiny dont m’a tant parlé Nithral la dernière fois ? Il était tout heureux, j’étais content de le voir comme ça après notre mauvaise rencontre, tu sais ? Merci beaucoup de lui avoir remonté le moral ! » … Heureux ? A nouveau, je cille, je faiblis. 

Heureux. 
J’ai rendu quelqu’un heureux ? 

A nouveau, je lance un regard par dessus mon épaule, dans l’espoir d’accrocher rien qu’une seconde les prunelles de ce dresseur qui m’a ébranlé, sans que je n’y puisse rien, à Lavandia. Il y a un mois, jours pour jour. Heureux. Il était heureux ; mais de quoi ? De m’avoir rencontré, parlé ? De ma promesse de le retrouver ici ? Je ne sais pas, je ne comprends pas. Je n’ai pas souvenir d’avoir vraiment rendu quiconque heureux, mis à part peut-être Soliste. Parce que j’étais peut-être tout pour elle, et qu’elle est tout pour moi. Et il y a peut-être Hel, aussi ; mais Hel est heureuse du monde entier, Hel n’est pas brisée. Nithral l’est, je le sais, je l’ai vu dans ses yeux et sa main qui tremblait. Pourtant, il était heureux après m’avoir vu ? Je frissonne, tout entier.

Et puis, je suis arraché à mes réflexions, par deux mains qui me soulèvent tout à coup. Je ne touche plus sol, et je suis figé par la stupeur, un instant. Je cherche à me débattre, mais je cesse bien vite, parce que mon attention est toute entière portée sur les paroles du… Lugia ? Un jour, peut-être, je m’y ferai. « Tu ressembles à une peluche, je trouve ! C’est mignon ! » Je renifle, bien malgré moi ; peluche ? mignon ? Bordel. « Quel âge tu as ? C’est comment de vivre comme un pokémon non légendaire ? Et puis… » Il s’arrête, tout à coup, et je suis à nouveau à terre, l’équilibre mal assuré car toujours pas remis. Trop de choses, trop d’informations. C’est n’importe quoi, une journée pareille ; on n’a pas idée de se lever le matin pour finir en une situation si absurde.

« Excuses-moi, je ne voulais ni te faire peur ni t’embêter… Je ne suis pas habitué a discuter avec des amis de Nithral, alors je me suis un peu emporté… Désolé. » Je hausse vaguement les épaules, avant de rétorquer. « T’inquiète » Ma voix est un peu plus sûre que je ne l’aurais cru. « J’ai quinze piges, et moi j’me demande juste comment tu fais pour être aussi grand. C’est chaud, même pour un… Lugia, quoi. » J’esquisse une moue, et pourtant j’ai comme l’envie de vivre, sans trop savoir d’où ça me vient. Je secoue la tête, je passe une main dans mes cheveux et puis, tout à coup, sa voix, à nouveau, sa question, qui me fait sursauter et me fait chavirer tout entier. 

« Tu vas venir avec nous alors ? Pour de vrai ? »

J’écarquille les yeux. C’est vrai ; la décision, le choix, qui changera peut-être tout. Un oui, un non, c’est tellement peu au fond. Pourtant, j’ai l’impression que cette fois-ci, la moindre des réponses pèsera lourd dans la balance, et je suis incapable de savoir laquelle coûtera le moins cher. Soliste et le monde au travers de l’inconnu, ou la prison dorée, ma liberté enchaînée si loin d’elle ? Ce sont quinze années de ma vie que je laisserai derrière moi, quinze années, ma forêt, ma famille, Noa, aussi, cet ami comme je n’en ai plus eu depuis longtemps ; depuis Belt en vérité. Je sais que je reviendrai, parce que je reviens toujours, mais dans combien de temps ? Est-ce que tout ça en vaut vraiment la peine, au fond ? 

J’ai eu un mois pour y songer, et pourtant rien n’a changé : j’hésite, toujours, comme un idiot, un indécis. Je lève les yeux, de Daeren à Nithral, de Nithral à Daeren ; encore de Daeren à Nithral, Nithral, Nithral. Je déglutis, difficilement. « Je… Normalement, je-enfin. Si t’es… Si vous êtes là, c’est que… tu veux toujours, hein ? » Je triture les manches de ma veste, en réprimant à grand peine mon éternel envie de disparaître sous l’ombre de ma capuche. « Nith-Nity ? » parce que c’est compliqué à prononcer, Nithral. « Pourquoi tu… pourquoi moi ? Ça fait un peu tâche, non ? Un Noctali de quinze piges à côté d’un… Lugia ? » C’est vrai, quoi. A quoi je servirai, moi, s’il a déjà l’un des dieux de ce monde pour l'accompagner ?
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MessageSujet: Re: When you move, I move with you ; Nithral&Daeren   When you move, I move with you ; Nithral&Daeren Icon_minitimeDim 30 Juil - 3:22

Il avait envie de se frapper la tête contre un mur, en guise de punition. Il aurait dû prévenir Rhapsodie. Mais comment on alerte sur ce genre de choses ? “Oh tiens, au fait, mon ami est un pokémon légendaire qui personnifie la nuit” — non, décidément il ne voyait pas comment il aurait pu le dire sans passer pour un menteur ou un fou. Et de manière générale, bien qu'il accordait d'ors et déjà sa confiance à Rhapsodie, il ne pouvait ébruiter la présence du Lugia en ces terres chaudes, la crainte de se faire retrouver demeurant ancrer en son esprit, pareille à la marque faite au fer chaud du souvenir du leader de la team Chronos en lui. 

Heureusement, si impressionnant d'apparence il soit, Nithral peut compter sur la douceur et la tendresse de Daeren pour apaiser les craintes de leur nouveau camarade d'elles-même. Il n'y a pas plus gentil que son compagnon après tout et la candeur naturelle du Lugia le prouvent de nouveau en laissant un sourire germer sur son visage alors qu'il s'adresse au plus jeune. Nithral se tait et n'intervient pas dans ce qui ressemble, à ses yeux, à un processus d’apprivoisement mutuel. Il s'écarte très légèrement, ses doigts se desserrent sur les bras de Rhapsodie et quand le regard de ce dernier vacille brièvement jusqu'à lui, il fait un sourire encourageant. Tu n'as rien à craindre.

Il sait bien pourtant, Nithral. Qu'il ne peut prétendre à la confiance de Rhapsodie, à ce qu'il croit tout ce qu'il dit. Il n'est qu'un sale humain. Il est un danger potentiellement pour tous les hybrides ; ils auraient le droit de le chasser à coup de pierre, rien que pour ce que certains de ses semblables ont fait. Il est ainsi — capable d'accepter les peines et les fautes de mille, dans un idéal de paix et d'harmonie auquel il ne peut renoncer. Car quand il regarde en arrière, c'est tout ce qu'il voit. L'amour de ses parents, pourtant humain et pokémon, qui donna naissance à leur famille métissée mais si unie ; et Nithral réalise dans ces moments, la chance folle qu'il a eu de naître en tant que Stark, avec eux pour lui apprendre ces choses élémentaires qui font défaut à tant — tolérance, acceptation. Pardon. 

Il frisonne quand Daeren souffle le nom de l'organisation maudite, électrisé par ce simple ensemble de lettres qui sonne comme une sentence dans son esprit encore fragile. La panique le gagne en flèche, brusquement. Combien de temps vos ombres vont-elles hanter mes pas ? 

— Shhhh Dae ! 

Il met un doigt sur sa bouche pour l'intimer à baisser le ton, jetant un coup d'oeil affolé autour d'eux — mais ils n'intéressent personne. La foule passe sans les voir et c'est un soulagement de constater combien, pour la première fois depuis longtemps, ils sont si transparents. Mais le murmure faible de Rhapsodie ne lui a pas échappé et Nithral avait bien conscience qu'il fallait, à un moment ou un autre, aborder ce sujet.

 Il... il a un peu plus d'un mois de cela, Daeren et moi on a eu des ennuis. De gros ennuis. Avec l'organisation anti-hybrides qui se fait appeler Chronos, en effet. 

Sa main se porte à sa gorge dans un réflexe incontrôlé, né de ses entrailles tordues par l'angoisse et de cette bile acide qui lui remontait dans la gorge chaque fois qu'il pensait à Oswald, à ses mains se refermant dans un étau dominant sur sa fragile gorge. Appelle-le. Ton Lugia, appelle-le, dis lui de venir te sauver. Ou tu meurs. Frisson ; il est toujours là, la menace de sa présence derrière lui. Quand le regard incrédule de Rhapsodie croise le sien pourtant, la peur s'éteint, retourne se tapir dans l'ombre, feulant de rage contre cette chaleur sécurisante qui nait dans le cœur de Nithral. 

Et la flamme grandit, se transforme en brasier presque apaisé et joyeux en voyant Daeren et son naturel soulevé le pauvre Noctali perturbé de terre. Les épaules du dresseur tressaute d'amusement — comme il l'aime, son Lugia. Comme il lui est reconnaissant d'être là, tel un rempart contre la solitude et la tristesse. Un dos solide contre lequel s'appuyer et se reposer, en toute confiance. 

— Doucement avec les questions, Dae. Et je t'ai déjà dis qu'il ne faut pas être trop tactile avec les gens sans leur accord, tu te souviens ? Certains n'aiment pas beaucoup cela. Excuse-le il est juste très content de te rencontrer, ajoute-t-il à l'attention de Rhapsodie.

C'est comme un enfant
, se retient-il d'ajouter. Un enfant plein d'espoir et de joie, sur qui il faut veiller aussi et qui a besoin encore, d'apprendre certaines choses. Un enfant qui vous empêche de sombrer totalement. Parfois maladroit, jamais méchant. Et d'ailleurs — la question revient, posée par Daeren justement. Nithral se fige, se tourne vers le Noctali, n'ose rien dire tout de suite. Il attends ; il ne veut rien forcer. Le bon sens lui dit de chasser Rhapsodie, de lui dire de partir, de ne pas venir. Car il a beau promettre de le protéger quoiqu'il arrive, de toujours le retrouver et le sauver quoiqu'ils traversent, il ne peut pas lui mentir. Avec moi, ta vie ne sera plus totalement sûre. C'est ce qu'il veut lui dire — mais il n'y arrive pas. 

C'est difficile d'admettre qu'on ne peut pas tout faire, même avec la meilleure volonté du monde. On ne peut pas protéger tout le monde. Personne ne le peut. 
Mais on peut toujours essayer. 

 Oui. Oui, évidemment. Je te l'ai dis, tu es et seras toujours le bienvenu, Rhap'. 

Et le surnom sonne comme un scellement, comme un pas de plus franchit. Un sourire, maladroit. 

— Et moi, tu crois que je fais pas tâche à côté d'un Légendaire ? Je me fiche de ce genre de choses, tu sais. Si je t'ai proposé de venir c'est — c'est parce que je me suis dis que peut-être, tu pourrais faire ce que t'as vraiment envie. C'est parce que j'ai pas regardé le Noctali, le fils d'une Persian Shiny ou le pianiste, ou même encore l'enfant. Je t'ai regardé et je t'ai vu toi. Rhapsodie qui se fait appeler Flinn “pour se protéger”. Et je me suis dis, ce serait bien de plus avoir besoin d'un nom d'emprunt tout le temps. 

Les mots coulent, le cœur se vide, comme si Rhapsodie avait retiré le bouchon bloquant la fluidité de ses sentiments. Il est 15 heures ; l'heure d'être honnête. Totalement honnête.

— Après, je sais pas si tu prends la bonne décision en venant. Daeren et moi, on fait de notre mieux, mais on s'est mit à dos des personnes que je ne souhaite à personne comme pire ennemis. Être avec nous, c'est avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Je peux pas te promettre que tu seras complètement à l'abri. Mais — mais je peux te promettre par contre. Qu'on viendra toujours pour toi. Ou que tu sois, quoique tu ai fais ou qu'on te fasse, on viendra. Parce que c'est ce que font les membres d'un clan. Ils se protègent les uns les autres. 

Il se tait. La gorge sèche, un peu. Il jette un coup d'oeil à Daeren, cherche son soutien visuel, sans savoir quoi faire, revient à Rhapsodie. Piètre orateur, Nithral. 
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MessageSujet: Re: When you move, I move with you ; Nithral&Daeren   When you move, I move with you ; Nithral&Daeren Icon_minitimeDim 30 Juil - 3:22

J’écoute attentivement le flux des paroles qui s’échangent entre mon cher petit dresseur et celui que j’espère bientôt pouvoir compter parmi mes amis – même si d’office, il l’est déjà quelque peu, mon instinct me murmure que peux le considérer en ce sens. Ils semblent perdus, tous les deux. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais c’est une chose que je ressens naturellement, comme si ce sentiment coulait sans être arrêté par des barrières dans mes veines. Sans dire que je comprends exactement leurs ressentis, au moins il est possible que je sois à même de capter l’hésitation qui couve dans les notes de leurs voix.

Une idée me vient alors. Peut-être que c’est à cause de la foule qu’ils n’osent pas parler franchement ou prendre une décision. Peut-être que l’afflux de personnes ici-bas n’est effectivement pas le meilleur terreau pour une telle discussion. Je me redresse donc, les yeux balayant les alentours afin de trouver un potentiel endroit où nous réfugier le temps que les choses soient bien mises à plat. C’est important de prendre des décisions comme celle-là au calme et sans se laisser submerger par quoi que ce soit d’autre. C’est bizarre. Quelque part, ça me rappelle notre rencontre, à Nithral et moi.
L’agitation est présente, même si elle ne revêt pas les mêmes traits et l’instant de questionnement est au rendez-vous également. Je souris. Je l’aime bien, ce petit Rhapsodie.

Ah, je crois avoir déniché un endroit où nous serons un peu plus en paix, finalement. Sans attendre, fier de ma trouvaille, j’empoigne les cols de Nithral et Rhapsodie afin de les traîner dans mes sillages. « Venez, nous serons bien plus tranquilles par là-bas, j’en suis sûr ! » C’est fou ce qu’ils sont tout léger, j’ai presque l’impression de ne rien avoir à transporter ! Comme quoi, ils se ressemblent sur plus d’une chose, en effet. Nithral m’avait dit avoir passé un excellent moment en compagnie de Rhapsodie, de même qu’ils avaient tous les deux pu discuter de beaucoup de choses et que leurs points communs n’étaient plus à démontrer alors. Je ne pouvais que le confirmer de mes propres yeux, désormais. C’est plaisant, vraiment.

On m’a toujours dit ‘qui se ressemble s’assemble’. A mon sens, même si je ne comprends pas encore très bien toutes les subtilités de la langue humaine et des expressions contenues dans cette mer linguistique, cela signifie qu'au plus nous sommes semblable à quelqu’un et au plus nous serons à même de le protéger ou d’en être le protégé. C’est une bonne chose, une très bonne chose. J’ai prouvé, il y a bien peu de temps, que je n’étais pas le plus fiable des Pokémons qui existe, et ce malgré mon statut de ‘légendaire’. Ceci ne signifie plus rien pour moi. Si je ne suis pas capable de protéger mon dresseur, alors des pouvoirs quasi-divins ne me servent à rien. Je l’avais déjà admis par le passé, mais la piqure de rappel soudainement administré par Chronos a achevé de me le rappeler. Et je n’aime pas cela. Pas du tout.

Enfin, nous voici parvenus jusque l’endroit que j’avais remarqué un peu plus tôt – même si dire que je les y ait trainé serait plus vrai, sans doute… Je relâche donc la prise sur les vêtements qu’ils portent tous les deux et me retourne dans leur direction. « Voilà, nous serons bien plus à l’aise ici, pas vrai ? » L’ombre de la ruelle n’est pas menaçante, bien au contraire, elle nous protège des rayons du soleil trop forts – quoi que, peut-être est-ce tout simplement moi qui n’apprécie guère d’être exposé ainsi sans bouger à ces rayons là puisqu’il me rappelle Ho-Oh –ainsi que des yeux et des oreilles indiscrètes. C’est un bon endroit pour entamer une nouvelle facette de la discussion je pense. Et puis, peut-être que moi aussi, il faudrait que je m’y invite… Je veux dire, Nithral a déjà eu l’occasion de discuter avec Rhapsodie, de gagner sa confiance en quelques anecdotes, j’image – pourquoi serait-il venu dans le cas contraire ?

Hors, je n’avais jamais eu l’occasion de le faire, personnellement. C’est pourtant la base de la confiance, la discussion, pas vrai ? En tout cas, c’est ce que j’ai appris avec Laurey puis avec Nithral.

Ainsi, les paroles de mon petit dresseur résonnant encore dans mon crâne, je pose une main large sur l’une des épaules de Rhapsodie, dans un geste qui, je l’espère, sera ressenti comme totalement dénué d’agressivité. J’aimerais être rassurant, cette fois. « Tu sais, petit… Nithral a totalement raison. Nous sommes en danger permanent, sans doute à cause de moi, en grande partie, d’ailleurs… Mais je jure que je ferai tout ce qu’il est possible de faire pour venir t’aider et te chercher afin de te ramener en sécurité. Tu as le droit de douter de moi, après tout je suis supposément un dieu, mais j’ai failli à mes missions plus d’une fois… »

Laurey… Peut-être qu’un jour, j’évoquerais le sujet avec lui. Un jour peut-être.Mais pas aujourd’hui. Je ne veux pas l’effrayer inutilement – plus que je ne l’ai déjà fait ceci étant dit. Mais je me sens comme obligé de rajouter une précision, malgré tout. « Tu sais, je ne te demande pas de croire en moi seulement, mais… » j’ouvre mon bras pour désigner on dresseur à côté de moi, nous englobant comme une seule et même unité « en nous. Rhapsodie, nous sommes une équipe, une vraie famille sur les routes. Et puis, je sais qu’il serait sans doute difficile de croire cela sans preuve mais… Nithral m’a sauvé la vie plusieurs fois. Plus que je ne l’ai déjà fait pour lui, je dois dire. »

Des exemples concrets sonneront sans doute mieux que de vaines palabres, j’imagine. Alors, retirant ma main de sa jeune épaule, je tire un peu sur le tissu qui recouvre la mienne, faisant attention à ne pas le déchirer, tout de même. Là, une très fine marque apparaît. « Ceci était une entaille profonde de plusieurs centimètres. Des bandits ont voulu me capturer et nous ont attaqués avec Nithral. Sans son aide, s’il n’avait pas été là pour alerter les secours, je ne pense pas que je pourrais encore en témoigner aujourd’hui. Pas sous cette apparence, en tout cas… » D’autres marques existent, çà et là. Ce n’est pas parce que je peux utiliser ‘Soin’ que les cicatrices sont absentes de mon corps,loin de là. Mon dos porte encore les marques de mon échec auprès de Laurey.

Finalement, entrainé par l’envie de parler encore un peu plus, je prends doucement l’une des mains du jeune homme me faisant face et provoque le contact entre ses phalanges et le derme de mon visage. D’ordinaire, j’évite de me montrer si tactile avec les autres, ceux que je ne connais pas vraiment – encore une chose que m’a apprise Nithral d’ailleurs – mais concernant Rhapsodie, je me sens l’âme de faire une exception. Je voudrais qu’il parvienne à sentir la présence d’un trait fin et régulier, invisible à l’œil nu maos perceptible en se concentrant bien, du bout des doigts. « Et enfin… Ceci m’a été infligé par Chronos, lorsqu’ils ont voulu faire du mal à mon dresseur. Ils ont voulu me capturer pour mieux faire Arceus sait quoi de ma personne mais… Laisser Nithral se faire blesser, je ne l’aurais pas supporté. Alors… Je me suis défendu et… voilà le résultat. »

Je le relâche finalement. « Je suis désolé. » Au fond, dans moi, il n’aurait pas à subir cela, j’imagine.
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MessageSujet: Re: When you move, I move with you ; Nithral&Daeren   When you move, I move with you ; Nithral&Daeren Icon_minitimeDim 30 Juil - 3:23

Chronos, Chronos, Chronos, ça tourne dans ma tête comme une litanie, et je crois que j’ai un peu décroché du reste, maintenant que Nithral m’a expliqué. Des ennuis avec Chronos, j’en rirais presque si ça n’était pas douloureux d’y songer — plus les jours passent, plus rares se font ceux qui vivent sans craindre encore l’organisation dont le poids nous pèse comme une épée de Damoclès au dessus de la tête. Comme s’ils étendaient chaque fois un peu plus leur influence, comme s’ils distillaient leurs méfaits, leur poison au monde entier, chaque jour de plus qu’on les laisse faire impunément — et c’est terrifiant. Il y a deux perles d’améthystes qui dansent dans le vide dont mes yeux ne se détachent plus, il y a des voix qui m’arrachent des frissons et le souvenir de cette main qui s’échappe de la mienne le froid qui s’en saisit et ce cri ce cri ce cri qui me glace le sang et me donne la nausée et me serre la gorge et — « ce que t'as vraiment envie. C'est parce que j'ai pas regardé le Noctali, le fils d'une Persian Shiny ou le pianiste, ou même encore l'enfant. Je t'ai regardé et je t'ai vu toi. Rhapsodie qui se fait appeler Flinn “pour se protéger”. Et je me suis dis, ce serait bien de plus avoir besoin d'un nom d'emprunt tout le temps. » Je cligne des yeux en reportant mon attention sur lui, je sue sous mes vêtements et j’ai le souffle court — détails que je m’efforce de camoufler pour n’inquiéter ni l’un ni l’autre d’entre eux, surtout maintenant que je ne peux plus mettre la faute de mon malaise sur la foule qui nous entourait. 

J’aurai toujours besoin d’un nom d’emprunt, aussi longtemps que Chronos existera — tant que personne ne sera assez fou pour s’essayer à les renverser. « Après, je sais pas si tu prends la bonne décision en venant. Daeren et moi, on fait de notre mieux, mais on s'est mit à dos des personnes que je ne souhaite à personne comme pire ennemis. » J’esquisse une grimace — l’ombre d’un sourire — t’arrives quelques années trop tard pour ça, Nithral. « Être avec nous, c'est avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Je peux pas te promettre que tu seras complètement à l'abri. » Y serai-je jamais vraiment, de toute façon ? Même ici, le mal vient frapper contre nos portes et se glisser par nos fenêtres laissées ouvertes. 
« Mais — mais je peux te promettre par contre. Qu'on viendra toujours pour toi. Ou que tu sois, quoique tu ai fais ou qu'on te fasse, on viendra. Parce que c'est ce que font les membres d'un clan. Ils se protègent les uns les autres. » J’ose regarder Nithral un peu plus franchement — dans le blanc des yeux, comme on dit couramment. Je n’aime pas les promesses, et celle-ci sonne un peu trop naïve, un peu trop cupide pour que je puisse y croire sans rire quelque peu auparavant. Je réprime un rictus — de peur de le blesser à remettre en doute ses mots, je ne sais pas très bien — et je me détourne en direction de Daeren qui prend la relève. « Tu sais, petit… » Je tique, j’étouffe un grognement sourd. C’est la stricte réalité, il faut dire. « Nithral a totalement raison. Nous sommes en danger permanent, sans doute à cause de moi, en grande partie, d’ailleurs…» Je fronce les sourcils, et le souffle m’échappe sans que j’y réfléchisse. « De toi... »

Tu le sais un peu trop bien, Rhapsodie, n’est-ce pas ? Ce que c’est, que de porter le poids de la culpabilité, que de se sentir l’origine d’un drame quelconque qui bouleverse une vie ? Toi aussi, t’as les épaules un peu trop lourdes de quelque chose que t’aimerais bien changer, pas vrai ?
Je baisse les yeux, et mes poings se referment sur les extrémités de mes manches pour les malmener — geste nerveux. Combien ? je me demande ; combien encore auront à souffrir de la folie des hommes ? « Mais je jure que je ferai tout ce qu’il est possible de faire pour venir t’aider et te chercher afin de te ramener en sécurité. Tu as le droit de douter de moi, après tout je suis supposément un dieu, mais j’ai failli à mes missions plus d’une fois… » Personne n’est infaillible, même les plus grands ont échoué mille fois à frôler la victoire, plus encore à s’en saisir à pleines mains. Être un Dieu, un génie, un idiot, qu’est-ce que ça peut bien changer, si notre nature nous a voulu capables d’échouer ? « Tu sais, je ne te demande pas de croire en moi seulement, mais…(je suis son geste, et je m’attarde sur Nithral, de longues secondes encore alors que Daeren reprend.) en nous. Rhapsodie, nous sommes une équipe, une vraie famille sur les routes. Et puis, je sais qu’il serait sans doute difficile de croire cela sans preuve mais… Nithral m’a sauvé la vie plusieurs fois. Plus que je ne l’ai déjà fait pour lui, je dois dire. »

Un frisson désagréable remonte le long de mon échine, et je peine à en comprendre l’origine — la façon dont il parle des choses, cette histoire de vie qui a manqué être supprimée ? Je ne sais pas — je n’ose pas songer au fait qu’on puisse si facilement mourir, qu’importe notre condition. C’est flippant, dans le fond. « Ceci était une entaille profonde de plusieurs centimètres. Des bandits ont voulu me capturer et nous ont attaqués avec Nithral. Sans son aide, s’il n’avait pas été là pour alerter les secours, je ne pense pas que je pourrais encore en témoigner aujourd’hui. Pas sous cette apparence, en tout cas… » Je devine l’estafilade sur son épaule, j’esquisse une grimace l’espace d’une seconde avant de détourner le regard — pudeur ? gêne ? quelque chose d’autre, qui n’a rien à voir avec la simple idée d’une épaule dénudée ? C’est comme un goût amer au fond de la gorge, qui se fait plus persistant encore lorsqu’il se saisit de ma main et laisse courir mes doigts sur son visage. Je la sens, la boursouflure légère, traîtresse d’une de ces blessures de guerre qui marquent les corps à tout jamais, qui écrivent l’histoire des êtres à la vue, au toucher des plus aguerris, des plus intimes. Récits héroïques, quelquefois défaites, mais toujours victoires parce qu’il reste la vie qui s’ensuit. « Et enfin… Ceci m’a été infligé par Chronos, lorsqu’ils ont voulu faire du mal à mon dresseur. Ils ont voulu me capturer pour mieux faire Arceus sait quoi de ma personne mais… Laisser Nithral se faire blesser, je ne l’aurais pas supporté. Alors… Je me suis défendu et… voilà le résultat. » Il s’excuse, et je ne sais pas très bien si ça m’est destiné, ou si c’est autre — pour Nithral, peut-être, ou pour lui-même ? 

Je recule, d’un pas, puis de deux, et je porte machinalement ma main à présent relâchée à mon bras, là où, dissimulée sous mes vêtements, s’étire la fine balafre blanchie de la vieille blessure infligée par Chronos, cette nuit où ma sœur me fut arrachée. Elle est cicatrisée, guérie depuis un long moment déjà, et pourtant elle me brûle tout autant que si elle n’était que de la veille — je serre les doigts, et je sens mes ongles qui entament ma peau au travers même du tissu. « J’m’en fous d’Chronos, ce s’ra pas mon coup d’essai avec eux dans l’pire. » J’ai parlé à voix basse, comme si c’était un peu trop difficile de l’admettre — c’est douloureux d’avouer que l’on fait partie de ceux heurtés par le drame que craignent tous mes pairs. « Puis, sérieux, dites-moi un seul endroit où j’serai à l’abri et où j’aurai plus à flipper à l’idée qu’des fous dans leur genre m’tombent dessus et j’vous jure j’vous y suis sans compromis. On est en sécurité nulle part, j’vois pas c’que ça pourrait changer d’être ici ou ailleurs d’toute façon. » Pessimiste ? Réaliste. On parle d’Unys comme de la terre maudite, mais c’est le monde entier qui est pourri et, si l’on admet que peu que Chronos ait déjà bien trop étendu son règne, ceux qui, comme moi, ont perdu ce qu’ils avaient de plus cher aux portes même de chez eux ne peuvent prétendre se sentir à jamais sains et saufs là où ils sont. Parce que eux sont partout, et que c’est terrifiant. 

« Au mieux, j’serai juste un danger de plus, pour vous. » Sarcasme ; t’as pas envie d’être un poids, n’est-ce pas ? Je lève les yeux dans leur direction, je laisse retomber mon bras. « Et j’ai pas envie qu’vous m’fassiez des promesses, y’a que les gosses pour en faire, et personne ne les tient jamais, c’est stupide. » Et t’es le premier à les rompre. J’étouffe un grognement, je secoue la tête et recule encore — comme si j’avais pris un mauvais coup, et comme prêt à fuir, à faire volte-face et m’en aller, encore, et encore — parce que je ne sais rien faire d’autre que ça. Fuir, fuir toujours, parce que c’est plus facile. « Vous êtes p’t’être une famille à vous deux, mais ça veut pas dire que j’saurai en faire partie, moi. » Les mots étaient amers, plus que je ne l’aurais voulu — peut-être parce que ma famille à moi, celle du sang, celle qui m’est chère, est réduite à l’état d’éclats tranchants que je ne sais pas rassembler pour remodeler quelque chose de cohérent, qui tienne la route et les intempéries ? 

Quand on n’a jamais trop su donner d’amour, pourquoi nous demander d’en offrir plus encore à ceux dont on n’est pas certains qu’ils seront encore là demain ? « C’est stupide... » Je me fige — je l’ai pensé tellement fort que les mots m’ont échappé, ont résonné dans le silence soudain, et je vacille quelque peu. C’est stupide, tout ça, toute cette mascarade. Alors, pourquoi t’es encore là, Rhapsodie ? Pourquoi tu ne t’enfuis pas, pourquoi tu ne t’en vas pas, comme tu sais si bien le faire ? 

Peut-être que, finalement, ça t’attire vraiment, cette promesse sur laquelle tu craches si bien ?
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MessageSujet: Re: When you move, I move with you ; Nithral&Daeren   When you move, I move with you ; Nithral&Daeren Icon_minitimeDim 30 Juil - 3:23

Il a presque envie de pleurer. La confiance de Daeren envers lui, sa chaleur et son amour qu'il ressent grâce à leur lien si particulier... Nithral a la gorge nouée tandis qu'il laisse son partenaire parler avec Rhapsodie avec sincérité. Mais il ressent en lui toutes les émotions du Lugia avec qui il s'est lié par le sang et elles font écho aux siennes. Il sait que le lien entre un dresseur et son pokémon ne permet pas la télépathie, mais il pense si fort “merci” que peut-être Daeren est parvenu à l'entendre malgré tout. Il relève la tête, observant la ruelle à l'écart dans laquelle le grand pokémon les a entraîné pour qu'ils soient plus tranquilles et loin de la foule. Être entouré de monde est devenu une source d'angoisse récemment pour Nithral et c'est plutôt désagréable de le constater. Il devient méfiant et il n'est pas certain si c'est une bonne ou mauvaise chose. 

Le jeune homme tire sur le col de son t-shirt, cherchant à respirer, même si le geste est futile. Il pose sa main sur celle de Daeren, en guise de réconfort.

 Tu n'as rien à te faire pardonner. L'important c'est que nous soyons sorti de ce cauchemar, vivants. 

Il ne veut pas que Daeren porte le poids de l'incident avec Chronos sur ses épaules. Ce n'est pas sa responsabilité, encore moins sa faute. C'est le rôle du dresseur de protéger ses pokémons des autres humains. C'est à Nithral d'être plus prudent, de ne pas se faire avoir par une prétendue demoiselle en détresse dans le désert. Les mots de Rhapsodie, acides mais justifiés en son sens, l'arrachent à ses pensées. Le fils Stark secoue doucement la tête, un fin sourire un peu triste sur les lèvres. 

— C'est parce qu'on est en sécurité nul part, qu'on fait en sorte de veiller les uns sur les autres et de se protéger. Même si parfois c'est difficile... 

Kayla. Il n'a pas su la préserver, il n'en a pas été capable. Au début, Nithral a crut qu'abandonner, renoncer, serait la solution, il pensait qu'il n'avait pas le droit de poursuivre ce chemin si elle n'était pas là. Ça lui avait prit du temps pour comprendre. Comprendre que ce n'est pas ce qu'un être qui vous a aimé souhaite ; car ce serait désirer votre malheur. Kayla voulait qu'il soit heureux, qu'il continue, relève la tête et aille au bout de cette soif d'aventures qui les avait réunis en premier lieu. Pour lui et pour elle, Nithral avait donc continué, en son hommage et parce que c'est la seule chose à faire. Se morfondre n'aurait pas ramené la Reptincel. Mais poursuivre ce chemin qu'ils ont commencé ensemble l'aidait à vivre dans les mémoires, éternellement. 

Le Noctali demeure sur ses gardes, méfiant et suspicieux, tel l'animal qui hésite, qui ne sait s'il doit s'approcher de cette main tendue ou bien fuir tant qu'il est encore temps. Il est un peu amer, un peu grognon, réagissant comme l'adolescent qu'il est. Rhapsodie possède cette espère de fierté dans le regard, qui semble dire qu'il n'a besoin de personne, qu'il se débrouille seul et c'est très bien comme ça. Alors pourquoi, a envie de demander Nithral, pourquoi lorsque l'on s'est rencontré, tu as semblé si désespéré d'avoir quelqu'un pour te la tendre, cette main salvatrice ? Il ne sait pas s'il est la bonne personne pour aider Rhapsodie, mais il a envie d'essayer, au moins. 

C'est comme lorsqu'il a rencontré Daeren. Cette impression d'avoir trouvé un des morceaux égarés du puzzle de son existence, d'avoir complété un vide dont on ignorait jusqu'alors l'existence. Est-ce qu'il est le seul à ressentir cela ? Ou bien l'hybride a-t-il également cette étrange sentiment qui grandit en lui ? Nithral n'ose pourtant demander, de crainte que l'autre le croit fou. 

 On ne peut être ta seconde famille que si tu nous laisse une chance, Rhapsodie. Mais cette décision là, la décision finale, c'est à toi qu'elle revient et à personne d'autre. 

Sa voix est douce. Il craint de le voir partir — pourtant, c'est bien Nithral lui-même qui a mit en garde le Noctali, lui demandant de bien réfléchir avant de prendre une décision qu'il pourrait être amené à regretter s'il ne fait suffisamment. Après un coup d'oeil aux alentours pour s'assurer qu'ils sont bien seuls et à l'abri des regards, doucement, Nithral sort de sa poche l'objet sphérique qu'il conservait à l'abri. Une pokéball, vierge encore de la moindre goutte d'hémoglobine.

 Je sais que tu trouves que les promesses sont idiotes... mais je te jure sur ma vie que tu seras toujours libre de partir si c'est ce que tu désires. Et qu'on veillera sur toi de notre mieux.

Il relève la tête vers Rhapsodie. Sa gorge est sèche, tandis qu'il lui tend la pokéball, simplement dans le but de le laisser l'examiner si c'est là son envie. 

— Même si c'est juste le temps que tu accomplisse ce pourquoi tu veux partir. 

Nithral n'est pas idiot ; il n'y a pas beaucoup de raisons qui pousseraient un pokémon si méfiant envers les humains à vouloir passer un pacte avec l'un d'eux. Et puis ce sous-entendu envers Chronos, cette fissure de son âme que le jeune homme a pu entrapercevoir, brièvement, lors de leur première rencontre... Rhapsodie n'est pas là parce qu'il veut un dresseur ou pour partir avec insouciance sur les routes. Il est là parce qu'ils sont un moyen pour lui de partir, de faire quelque chose qu'il n'est capable de réaliser par lui-même. Et même sans savoir de quoi il s'agit, Nithral est prêt à l'aider.
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