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 Cette nuit où les étoiles m'ont guidé jusqu'à toi ; Noa

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Yûki
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Yûki


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MessageSujet: Re: Cette nuit où les étoiles m'ont guidé jusqu'à toi ; Noa   Cette nuit où les étoiles m'ont guidé jusqu'à toi ; Noa - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Juil - 2:15

« Noa. » Ça sonne bien. « Ton prénom me dis quelque chose. C'est pas commun. C'est même grave bizarre. » Je cligne des yeux. Il a osé. Il a vraiment osé. Je sens un sourire qui se dessine sur mes lèvres et, pour peu, dans une situation un peu différente peut-être, j'aurais bien pu rire. Mais je m'en passe cette fois-ci, peut-être par peur que ce soit déplacé. Je n'ajoute rien, non plus —que dire après un truc pareil, de toute façon ? Il sursaute, lève les yeux vers le ciel plombé de nuages lourds, et je l'imite. J'entends des gouttes qui tombent, et l'une d'elle s'écrase sur mon épaule, rapidement suivie d'une autre. Je frissonne. La pluie sera glaciale.L'espace d'un instant, je songe à rentrer chez moi, cette fois. Histoire de ne pas donner plus d'occasions au froid de s'éprendre de mes bronches, de ma gorge, et de tout ce qui est susceptible d'être infecté pour m'aliter tant que maman l'aura décidé. Lentement, j'esquisse un geste pour m'éloigner, mon haut toujours dans la main —même s'il finira jeté dés que je passerai la porte de chez moi, sans doute ; je ne souillerai pas la forêt avec. Les humains le font suffisamment. Je ne ferai pas comme eux. J'aime trop la forêt pour ça ; et justement, j'y tiens trop pour risquer d'être séquestré pendant des semaines pour un rhume ou une stupide bronchite.

Mais mon poignet est saisi, soudainement, et m'arrête net dans mon initiative de m'en aller. J'écarquille les yeux, fixé sur cette main qui s'est refermée sur moi. Sur le coup, je me suis crispé, figé ; c'est comme un étau, comme une prison. Il m'empêche de fuir, de partir, j'ai presque la sensation des cordes qui me retenaient, dans le fourgon qui nous menait droit vers Chronos, il y a de cela un an. Respire, Rhap. J'inspire. J'expire. Je me détends. Il n'est rien de plus qu'un adolescent —comme moi. De toute façon, il m'entraîne d'ors-et-déjà à travers les bois, et je me remercie d'avoir suffisamment l'habitude de la parcourir pour savoir esquiver le moindre obstacle ou tout ce qui paraît susceptible de me faire glisser —même si la prise qu'a Noa sur moi ne m'aide pas toujours à conserver l'équilibre. Je ne sais pas où il m'emmène, mais c'est sans doute à l'abri de la pluie qui tombe soudain beaucoup plus forte, beaucoup plus drue, mais aussi, surtout, terriblement froide. Elle en paraît presque brûlante sur ma peau dénudée qui endure mal les températures trop basses. Elle bat le sol et les feuilles qui le tapissent, tout autour de nous ; ce serait beau à écouter si nous n'étions pas en dessous, occupés à une course folle dans laquelle je fus tiré bien contre mon gré. Mais, s'il faut ça pour échapper à la pluie, c'est peut-être bien le prix à payer.

Il s'engage sur une côte, et je suis bien forcé de l'y suivre ; les feuilles trempées glissent sous mes semelles. Plus d'une fois, je crois glisser, trébucher et entraîner mon espèce de double dans ma chute. Mais je parviens toujours à me redresser avant —peut-être bien que le fait qu'elle tenu d'une poigne de fer par Noa y est pour quelque chose, tout de même. Je ne vois pas le bout de cette montée, elle paraît sans fin, rendue des plus difficiles par cette pluie quasiment cruelle. A l'extrémité de mon champ de vision, j'aperçois un éclair. Ce sont de ces orages de début d'automne qui, souvent, n'épargnent pas les lits des ruisseaux, rendus débordant quand le tonnerre éclate et perce les nuages. Je me suis laissé distraire ; mon pied glisse à nouveau. Je sens une douleur à ma cheville, mais je n'ai pas l'occasion de m'en préoccuper plus longtemps, toujours traîné par mon confrère. Je ne sais pas ce qu'il veut, pourquoi il m'a entraîné sans me demander mon avis, pourquoi il s'obstine à ne pas vouloir me lâcher alors que, sans conteste, l'ascension serait bien plus simple pour nous deux s'il le faisait. Je m'apprête à l'interroger, même si ce n'est ni le lieu ni le moment pour, mais j'aperçois le cabanon, là, tout près. Il ne reste que quelques pas ; le reste est rapide. On s'engouffre dans l'obscurité, je sens mon poignet libéré, mais mon élan est ce qu'il est ; je m'écroule. 

J'ai le souffle court, et je suis encore surpris de cette chute imprévue, alors que je les ai toutes évitées du mieux que j'ai pu, pendant la course entre les arbres. Il me faut quelques secondes pour réaliser où —sur quoi, sur qui— je suis tombé. Et encore plus pour comprendre qu'il faut que je bouge, et que cette situation est des plus... embarrassantes ? Le genre que les témoins aiment raconter à leur sauce pour faire circuler des rumeurs qui ne manquent jamais de tuer les meilleures réputations. Je n'ai pas de réputation à sauver ; mais j'ai un honneur et une pudeur, cela dit. Dans des gestes empressés et maladroits, je m'arrache du corps de Noa, sans doute plus pivoine encore que je n'ai pu l'être plus tôt, dans les bois. Je ne fais que m'écrouler à côté, sur le lit, me redressant en position assise pour m'assurer que ma cheville, douloureuse un peu plus tôt, n'a subi aucun dommage. Du coin de l’œil, j'avise Noa. Sa peau était chaude contre la mienne, et c'est une sensation que j'aurais préféré ne... pas connaître ? Ce serait presque drôle, si ça ne faisait pas montrer une sorte de frustration, en moi. Railleur, je ne peux m'empêcher de glisser un commentaire presque amer. « Bah tiens... J'pensais pas que mon premier contact rapproché serait avec un mec. » Quelque part, je fulmine, sans trop savoir d'où me vient cet agacement.

Je me redresse, et laisse le plus de distance possible s'installer entre lui et moi. Je m'approche de l'entrée, observe la pluie qui tombe au dehors. Je pourrais fuir en sens inverse, mais je sais que je ne ferai rien d'autre que me casser la figure et m'enrhumer d'autant plus. Mais à vrai dire, dans cette petite cabane qui n'est pas la mienne, je me sens... à l'étroit. Comme un lion en cage. J'essaie de ne pas le montrer. Pour autant, je ne peux pas m'empêcher de lancer un regard que je devine noir à mon camarade. « Pourquoi tu m'as amené ici ? Sérieux, j'suis même pas sûr de savoir retrouver la direction d'chez moi, après. » Je touche l'une de mes oreilles hybrides, qui n'ont pas été épargnées, elles non plus. Pour autant, je les laisse dévoilée. La sensation n'est pas si désagréable, finalement... Je m'y ferais presque. « T'as plutôt intérêt à avoir une bonne excuse... » Je gronde, irrité, menaçant. Et dire que tout ça, c'est de sa faute. Putain, ce qu'il est chiant.
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MessageSujet: Re: Cette nuit où les étoiles m'ont guidé jusqu'à toi ; Noa   Cette nuit où les étoiles m'ont guidé jusqu'à toi ; Noa - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Juil - 2:15

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a tête enfoncée dans son matelas, Noa senti rapidement le poids dans son dos disparaître. Il ne bougea par pour autant, demeurant ainsi, le visage enfoui dans les couvertures. Oui, aussi étrange que cela puisse paraître, il possédait bel et un bien un matelas reposant sur un sommier et des couvertures. Un caprice de sa mère qu'il avait été obligé d'accepter. Il ne l'avouerait sûrement jamais, mais il appréciait le moelleux de son lit et la chaleur de ses draps. En hiver, surtout. Lorsqu'il ne pouvait plus roupiller sur un tapis d'herbe grasse et douce, sous le ciel étoilé. Cimetronelle n'était certes pas à l'extrême nord du monde, mais les hivers restaient froid. Et malgré toute sa bonne volonté, Noa ne passerait pas l'hiver s'il ne se couvrait pas. Éveillé, ses activités physiques accordés à l'apparition de certaines touffes de poils à des endroits sensibles au froid le réchauffait assez pour que la morsure du froid ne l'atteigne pas. La nuit cependant, ses muscles au repos ne fournissaient plus de chaleur – il devait donc se protéger avec d'épaisses couvertures.

L'hiver n'était certes pas encore là, mais le temps se rafraichissait de jour en jour. De ce fait, Mizu avait apporté à son fils le nécessaire pour ne pas qu'il ne souffre du froid. Il était encore trop tôt pour lui pour les utiliser, mais il les avait en cas de besoin. L'air n'était pas encore assez glacial pour qu'il se blottisse sous son épaisse et lourde couette marron. Mais quand les températures descendaient en dessous des 10°C, Noa ne disait pas non à un peu de chaleur. L'hiver ne l'effrayait plus comme lors de ces premiers temps dans les bois, il avait apprit comment lutter contre lui et s'adapter aux nouvelles températures. Comme les créatures de la forêt, il passait le plus clair de son temps dans son abri, au chaud, à grignoter les fruits de quelques récoltes. Et lorsqu'il se sentait d'attaque, il partait chasser un peu. S'il ne trouvait rien, il savait qu'un petit plat bien chaud de sa mère n'attendait que lui, déposé dans la cachette habituelle, à l'orée de la forêt.

Noa daigna enfin lever la tête. Ses mèches sombres, trempées, collaient à son front et à sa nuque. Il secoua doucement ses oreilles hybrides pour en chasser les gouttes glissant sur les poils noirs. Rhapsodie est assit à côté de lui, le rouge aux joues. Qu'est-ce qu'il a encore à rougir comme une fillette ? Il lui en faut donc si peu pour se sentir gêné ? Décidément, il est bien plus faible qu'il ne le pensait. L'adolescent finit par se redresser également, s'asseyant sur son matelas. Des auréoles se sont formées ça et là, dû au contact des deux corps trempés sur le tissu. Mais Noa ne s'y attarde pas. Ce n'est que de l'eau. Ca finira bien par sécher. Même si ça allait prendre du temps, à cause de l'air humide. La pluie est bien partie pour durer – sûrement tombera-t-elle même toute la nuit. Heureusement, la cabane était plus imperméable qu'elle n'en donnait l'air.

▬ Bah tiens... J'pensais pas que mon premier contact rapproché serait avec un mec.
▬ Ca t'as fait de l'effet ? T'es rouge comme une baie Tomato. On est deux mecs, ça ne devrait pas te gêner.
Noa bâilla, se grattant l'arrière de la nuque. Il ne comprenait pas comment l'autre pouvait se sentir si gêné vis-à-vis de sa nudité. Il était un mec aussi, ce n'était pas comme s'il découvrait le corps masculin ! Il s'était sûrement déjà vu nu dans une glace, qu'on ne lui dise pas le contraire. D'autant plus que l'adolescent ne comptait pas s'habiller pour son bon plaisir. Déjà qu'il était obligé de le faire pour se rendre en ville, qu'on ne lui demande pas de cacher ce qu'il y a à cacher sur son propre territoire. Rhapsodie n'a qu'à pas regarder en dessous du nombril et tout devrait bien se passer. Du moins, en théorie. Ce n'était pas comme si Noa n'exhibait son derrière sous son nez non plus. D'autant plus que, ainsi installé, plus rien de gênant était à sa vue – Noa ayant croisé ses jambes, le haut du corps légèrement penché en avant. ses coudes reposant sur ses cuisses. 

Néanmoins, Rhapsodie tient à garder le maximum de distance entre eux. Noa ne s'en formalise pas – il s'en fiche, même. Cependant, il le garde étroitement à l’œil, s'assurant qu'il ne tente pas de s'enfuir. Il serait assez fou pour se précipité sous la pluie, ce gars-là. Mais il se contente d'observer la pluie, dehors. L'adolescent fait de même, appréciant le silence – ou du moins, la douce mélodie de la pluie clapotant sur les feuilles, la terre et le toit de sa cabane. Si Noa n'apprécie pas qu'elle le mouille, il n'en reste pas moins sensible à sa musique. Il en ferma même les yeux, profitant tranquillement de cet instant de sérénité. Pour peu, il en aurait oublié Rhapsodie. Jusqu'à ce que sa voix retentisse, brisant le silence. De bonnes raisons, hein ? Évidemment qu'il en avait. Il ne se serait pas embêté à le ramener jusqu'ici sinon. Il a beau pousser des grondements menaçants, Noa n'en a cure. Il avait connu bien pire que lui, dans sa vie.

▬ C'est simple. Tu crois que j'allais te laisser repartir gentiment alors que tu es entré délibérément sur mon territoire ? Que tu le saches ou pas, je m'en fous. Je veux juste être certain que, désormais, tu n'y mettes plus un pied. Il y a assez de forêts dans les alentours pour que tu en squattes une autre que la mienne.
Il insista énormément sur le dernier mot, le grognant presque. Son air semble calme mais ce n'est qu'une façade – intérieurement, il est né à bondir sur Rhapsodie s'il ose dire la moindre chose de travers. Un éclair illumina alors le ciel et un horrible bruit de fracas s'en suivi. Noa reste imperturbable mais il s'inquiète : la foudre est capable de mettre feu à une forêt. Si la sienne venait à être ravagée par la flamme … Il ne s'en remettrait sûrement jamais. La nature est capable de renaître de ses cendres, mais c'est un processus long, très long. Jusqu'à maintenant, il n'avait connu aucun important feu de forêt et espérait que ça durerait. Il serait tellement impuissant face au feu – il n'est pas capable de lancer des gerbes d'eaux comme sa mère ou les autres hybrides de type Eau. Noa redoute ainsi énormément le jour où cela arrivera – en espérant, évidemment, qu'il n'arrive jamais.

▬ Je ne vais pas te torturer, alors relax. Quoi que. C'est tentant.
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MessageSujet: Re: Cette nuit où les étoiles m'ont guidé jusqu'à toi ; Noa   Cette nuit où les étoiles m'ont guidé jusqu'à toi ; Noa - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Juil - 2:16

Au bâillement de l'autre, je retiens le mien qui a manqué suivre. A ses paroles, je fronce le nez, je hausse les épaules. Et je réponds —je marmonne— d'une voix sans doute quelque peu irritée, quelque peu moqueuse. J'étouffe ma gêne, essaie de l'oublier pour un moment. « ... Si ça m'a fait d'l'effet ? Prends pas tes rêves pour la réalité, j'suis pas d'ce bord-là ! » Et puis je me concentre à nouveau sur la pluie qui bat, dehors. Je dois avoir l'air bien con, au milieu des autres garçons, qui s'amusent à parler crûment de leurs attributs dés qu'il en ont l'occasion, à s'exhiber en caleçon chez eux sans pudeur aucune. Pour mon cas... J'ai tendance à trouver ça étrange. Et c'est sans doute pour ça que l'on m'ennuie souvent sur mon côté fillette, qu'ils disent. C'est irritant, mais c'est sans doute mérité. Même mon père m'a déjà tanné sur des sujets semblables, et c'est sans doute pire encore. Et, là, cet inconnu en rajoute une couche, comme si tout le reste n'était pas suffisant. Je soupire, je frissonne. J'ai toujours aussi froid. C'est à se demander si je passerai la nuit, à ce rythme. Mes oreilles s'agitent sur mon crâne, je sens les gouttes qui coulent tout le long, s'échouent dans mes cheveux, et roulent jusqu'à mon cou. Elles sont glaciales. Je pourrais les dissimuler à nouveau pour qu'elles ne dégoulinent plus ainsi, mais il y a quelque chose de plaisant à ne pas avoir à les dissimuler. Je n'aime pas les dévoiler sans cesse, face à tout le monde ; ce que je suis a déjà failli me coûter la liberté à deux reprises. Mais lui, ce type, cet emmerdeur, il est comme moi. Une sorte de double. Et si c'est perturbant, ça n'est pas complètement déplaisant.

A mes menaces, il ne réagit même pas. Il s'en fout. Et ça m'énerve d'autant plus. Pour autant, même si je le pourrais, je ne lui saute pas à la gorge. Je me tais, simplement, et je l'observe en coin tandis qu'il m'explique le pourquoi du comment je me retrouve ici, avec lui, alors que je pourrais être en route vers chez moi. « Il y a assez de forêts dans les alentours pour que tu en squattes une autre que la mienne.» Je me tourne un peu plus vers lui, tête penchée, et je cligne des yeux à répétition. La sienne ? A nouveau, ce sont les arbres dénudés qui attirent mon regard. La sienne... La pluie agite les feuilles en les battant vivement, en arrache quelques unes, celles destinées à tomber pour tapisser un peu plus le sol de son tapis rougeoyant. Il y a quelque chose de sauvage, ici, plus qu'ailleurs. Je ne sais pas tout à fait pourquoi. On n'est pourtant pas si loin de la ville, pas si loin de ma si chère clairière, celle qui m'a vu naître et grandir sur les bords de l'étang en son centre. Et, malgré cette proximité, c'est comme si c'était bien plus loin encore, à mille lieux de toute civilisation. Quelque part, j'aime ça. « Je ne vais pas te torturer, alors relax. Quoi que. C'est tentant. » Je coule un regard dans sa direction, et j'esquisse un sourire narquois. « Ah bon ? Alors comment comptes-tu me passer l'envie de revenir, hein, si tu n'envisages pas la torture ? » Provocation. Pure, simple et gratuite. Je suis presque certain que, de toute façon, je ne risque pas grand chose. Ou peut-être que je le sous-estime —que je me surestime, sinon. Mais qu'importe.

Je m'étire légèrement, réprimant un énième frisson et un reniflement de plus. J'ai le nez pris, et j'ai l'impression que ça commence à s'entendre dans ma voix. C'est affreux. Je n'échapperai pas à la séquestration. Je pourrais aussi ne pas rentrer, mais ce serait prendre le risque d'aggraver mon rhume et donc ma condamnation à ma chambre et aux soupes brûlantes. Non pas quelles soient mauvaises... Mais elles ne valent pas mes heures en forêt. Vraiment pas. « Puis, tu sais... C'pas comme si j'avais abîmé quoique ce soit... J'aime bien trop la forêt pour lui faire du mal. Pas comme les humains. Au moins... ils sont plus rares à Hoenn qu'ailleurs. C'pas plus mal. » Je ne les aime pas. Il n'y a que chaos et douleur, là où ils sont. Moins ils traînent ici, mieux les hybrides se portent. Je crois que je comprends pourquoi papa n'a pas vraiment aimé que je l'interroge sur les Pokéballs, il y a quelques années. C'est trop risqué de se lier. Les humains sont instables, incertains, cruels par nature ; j'en suis certain. Enfin je ne sais pas. Mais je ne les aime pas. Pas beaucoup. Retenant un soupir, je m'avance dans la petite cabane, me penchant sur la façon dont elle a été construite. Un travail minutieux à sa façon... C'est un abri qui se s'effondrera sans doute pas au moindre coup de vent. Et tant mieux. « Dis, tu vis ici ? Enfin, dans cette cabane, dans... cette forêt ? J'ai pas souvenir de t'avoir déjà croisé en ville, en fait. C'pas comme si y'avait cent cinquante millions d'habitants, pourtant. »

Je suis pris d'une quinte de toux, que j'étouffe dans mon coude. C'est bien ma veine.Juste une raison de plus pour Noa de me mépriser, sans doute. Et s'il me ressemble tant, physiquement, lui a au moins l'air d'être bien plus résistant aux intempéries que je ne le suis. Comment fait-il ? Je l'envie. Et, rien que pour ça, il m'énerve. Parce qu'il a cette chance que je n'ai pas, que je n'aurai peut-être jamais. « Puis ton visage m'dit pas grand chose, sauf peut-être mon propre reflet dans l'miroir. Et c'est grave bizarre, ça aussi. » J'esquisse un sourire. C'est comme pour me rire de sa remarque sur mon prénom que j'ai repris ses mots. C'est qu'ils sont rares, ceux qui osent le dire sans détour, de peur de froisser. Je m'approche de lui, j'oublie presque sa nudité —de toute façon, c'est son visage qui m'intrigue. Je ne m'arrête qu'à, quoi, deux, deux pas et demie ? Et je l'observe, je le fixe, droit dans les yeux. C'est déstabilisant, d'avoir affaire à quelqu'un qui vous ressemble tant. Les cheveux sombres, les yeux bleus, et ces mêmes oreilles cerclées d'anneaux luisants faiblement cette nuit. Il a les traits plus durs que les miens, aussi, et il est sans doute moins pâle —même si je ne le jurerais pas, dans la pénombre nocturne. Rien qu'à ses épaules, on devine une carrure plus solide que la mienne. Je retiens une légère grimace à cette pensée. Pourquoi pas moi, hein ? « J'pensais pas que c'était possible... Ça te fait quoi, d'avoir un quasi-clone face à toi ? » Je coule un regard sur le lit, à côté de lui. J'hésite. Je reporte mon attention sur Noa. « J'ai l'droit de m'asseoir, ou c'est terrain miné et propriété privée ? » Sait-on jamais. C'est que des crocs de Noctali peuvent faire vraiment mal.
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MessageSujet: Re: Cette nuit où les étoiles m'ont guidé jusqu'à toi ; Noa   Cette nuit où les étoiles m'ont guidé jusqu'à toi ; Noa - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Juil - 2:16

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es sourcils de Noa se froncent alors qu'il semble assassiner Rhapsodie du regard. Il a de la répartie. Trop de répartie. Comme lui. Ça l'énerve. Mais ça lui plaît en même temps. Deux sentiments contraires qui se livrent un duel sans merci dans son esprit. D'un côté, ce type lui tape sur les nerfs à lui ressembler autant, autant physiquement que moralement. Il arrive à lui renvoyer toutes ses réflexions en pleine figure, jouant tout aussi habilement que lui avec les verbes.  D'un autre, il a l'impression d'être en compagnie de quelqu'un qui le comprend, qui n'est pas totalement étranger à son univers. L'autre n'est pas aussi extrême que lui, à vivre nu comme Adam dans la forêt, mais il semble apprécier d'y passer son temps, à roupiller sur une branche ou simplement à observer le ciel étoilé. Mais il aime la nature, la forêt, tout ce qui compose l'écosystème de Cimetronelle et ses environs. Du moins, c'est l'impression qu'il donne. Et rien que pour ça, Noa a du mal à le détester.

De ce fait, il préfère tout simplement ne pas répondre, se contentant d'un regard lourd d'avertissements. Il y a d'autres moyens de le lui faire payer son intrusion que la torture. Il pourrait, par exemple, le laisser sous la pluie à s'enrhumer davantage. Car Noa les remarque, ces frissons et ses reniflements. Rhapsodie a le nez pris, ça s'entend à des kilomètres. Pourtant, la nuit n'est pas si froide malgré la pluie. Il est vraiment de faible constitution. Nul doute que ça doit bien l'enquiquiner, d'ailleurs. L'adolescent se sent donc redevable à son système immunitaire – il n'est pas infaillible non plus, mais il lui faut bien plus qu'une pluie automnale pour lui mettre la goutte au nez. Enfin, dorénavant. Car ses premières pluies froides ne l'avaient pas épargnées non plus. Mais le temps faisant, son corps s'était habitué. Il s'était forgé, suffisamment pour s'épargner les rhumes.

Noa dresse les oreilles avec intérêt lorsque son double se compare aux êtres humains. Il ne semble pas les porter dans son cœur. Encore un point commun qu'ils partagent. Mais est-il aussi extrême que lui ? Noa l'ignore. Peut-être que oui. Peut-être que non. Son propre père n'apprécie pas non plus les humains, depuis que la trahison de sa première épouse. Néanmoins, il les tolère à Cimetronelle, quand bien même il les garde à l’œil. Noa n'est pas si clément. S'il en croise un, il ne lui témoigne pas la moindre once de pitié, pas le moindre doute. Encore pire si l'un de ces misérables vermines s'approche de sa forêt. Ils ne peuvent pas se défendre comme les hybrides, ils sont plus vulnérables. Et c'est d'autant plus amusant de leur foutre la pétoche, de les voir s'enfuir en courant comme un troupeau de brebis effrayées. Qu'ils sont pathétiques et faibles …

▬ Les humains sont des êtres vils, cruels et misérables. Je les méprise.
Persiffle-t-il, les oreilles tremblantes. Le simple fait d'y penser lui met la rage au ventre. Mais il fait de son mieux pour la contenir, préférant suivre son clone des yeux. Il semble visiter la cabane, observer son architecture. Ce n'est pas un palace et encore moins du grand art, mais c'est étanche et solide. Elle a vécu des hivers glaciaux, des étés brûlants, des vents violents, des pluies battantes et pourtant, elle demeure inébranlable, solide comme du roc. Bien sûr, Noa doit parfois la consolider, changer le bois pourris ou s'assurer de son étanchéité. Elle n'est plus toute jeune, après tout. Elle date de la rencontre de ses parents, il y a de cela une bonne vingtaine d'année. C'est même un miracle qu'elle ne se soit pas encore effondrée. Noa apprécie l'abri qu'elle lui prodigue, il se sent protégé, invulnérable sous ce toit ayant survécu aux intempéries. Et même s'il n'y reste souvent que pour dormir, elle fait partie intégrante de ce qu'il désire voir inchangé et éternel au sein de la forêt.

▬ Dis, tu vis ici ? Enfin, dans cette cabane, dans... cette forêt ? J'ai pas souvenir de t'avoir déjà croisé en ville, en fait. C'pas comme si y'avait cent cinquante millions d'habitants, pourtant.
▬ Je vis ici, oui. Cette cabane, cette forêt … C'est ma maison. Mes parents habitent en ville, eux. Dans une maison dans les arbres. Près de la supérette.
Rhapsodie se met à tousser, Noa fronce le nez. Heureusement, il a réflexe de l'étouffer dans son coude. L'adolescent ne se veut se choper ses microbes. C'est sûrement contagieux, son truc. Et il ne tient vraiment pas à se trimballer avec un rhume. Ça n'empêche pas son clone de reprendre la parole pour autant. Reflet dans le miroir … C'est clair, c'est grave bizarre. Voir même flippant. Aux dernières nouvelles, il n'a pas de frère jumeau. C'est dingue de se ressembler autant sans être du même sang, quand même. Et Noa est certain : ce n'est pas l'un de ces cousins. Fuyuki et Akainu sont un Givrali et un Pyroli. Son gène chromatique provient de sa mère … mais aux dernières nouvelles, de son côté non plus, il n'y a pas de Noctali. Et encore moins chromatique. Ce n'est donc que du hasard. Un hasard à la fois agaçant et déstabilisant. Il y a une chance sur combien, que son alter-ego réside dans la même ville que lui ?

Lorsque Rhapsodie plonge son regard dans le sien, Noa ne cille pas. L'un comme l'autre sont fascinés par ce coup du destin. L'adolescent est même troublé : ces yeux ancrés dans les siens sont du même bleu. Néanmoins, il n'y lit pas les mêmes choses. Le regard de l'autre Noctali exprime davantage de lassitude, comme s'il avait déjà vécu trop de choses terribles pour quelqu'un de son âge. Du moins, c'est l'impression qu'a Noa en l'observant. Sa mère lui a souvent dit que les yeux étaient les fenêtres vers l'âme, qu'ils en disent plus qu'on ne le croit sur les ressentis et les sentiments des autres. Noa n'y a jamais réellement cru, pour être franc. Et pourtant, là, en ce moment, il a l'impression de s'être immiscé dans quelque chose qu'il n'a pas à savoir, d'être témoin d'un fait ne le concernant pas. En temps normal, jamais il n'aurait rompu le lien visuel le premier. Là, il ne put s'en empêcher, détournant – trop - vivement le regard.

▬ J'pensais pas que c'était possible... Ça te fait quoi, d'avoir un quasi-clone face à toi ?
▬ C'est trop bizarre, alors évite de me regarder comme ça, ça m'donne le tournis.
▬ J'ai l'droit de m'asseoir ou c'est terrain miné et propriété privée ?
▬ Vas-y, mais j'espère que tu perds pas tes poils.
Se penchant légèrement sur le côté, Noa jette un regard sous son lit avant d'attraper vivement quelque chose. L'instant d'après, il balance une couverture en plein dans la face de son double. C'est gratuit, oui, mais c'est une forme de vengeance. Enfin, pas vraiment. Car il lui balance en pleine face, certes, mais c'est pour que l'autre se couvre et cesse de frissonner sans arrêt. Noa ne tient pas à ce qu'il propage ses microbes dans son lit. La couverture sent un peu la terre, mais elle est propre et chaude – sa mère lui a emmené le matin même. Il n'en a pas besoin, lui, mais Rhapsodie, si. Non pas qu'il se soucie réellement de sa santé – elle est déjà catastrophique – mais si ça empire, il y a davantage que chance que ça le contamine. Et ça, Noa n'en a pas la moindre envie. L'automne l'épargne encore pour le moment, ne précipitons donc pas les choses. Moins il est malade, mieux il se porte. Comme tout le monde, en soi.

▬ Je ne vis plus en ville depuis quelques années. J'ai quitté l'école à neuf ans. Pas étonnant que ma face ne te dise rien. T'es né ici, d'ailleurs ? T'es allé à l'école de Cimetronelle ?
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MessageSujet: Re: Cette nuit où les étoiles m'ont guidé jusqu'à toi ; Noa   Cette nuit où les étoiles m'ont guidé jusqu'à toi ; Noa - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Juil - 2:16

Il y a deux phrases qui résonnent dans le silence, et je ne peux m'empêcher d'adresser à Noa un regard tout à la fois surpris et soucieux. Hait-il les humains autant qu'il le dit ? Ses yeux, ses oreilles tremblantes, sa tension soudaine semblent aller dans le sens de ses dires. Pas tous, j'ai envie de souffler, en pensant à Primrose, cette humaine aux doigts de fée qui joue du piano comme si elle était née pour ça, et qui m'apprend alors même que je n'y mets pas véritablement de cœur, qui s'inquiète et de se soucie, connaît ses élèves comme s'ils étaient ses enfants. Hoenn c'est chez elle, elle a un jardin sublime et empli de fleurs, elle a aussi décoré l'allée qui mène jusqu'à l'entrée de l'école de musique. Elle aime la nature, et surtout, elle aime les autres. Elle est altruiste, tant que j'ai souvent eu du mal à me dire que ce n'était pas que du faux, que du toc, qu'un masque gravé à même ses traits. Mais j'ai appris, compris ; tous les humains ne sont pas les mêmes. Leur espèce est pourrie jusqu'à la moelle, je ne le nierai jamais tant j'en sais trop sur certains individus, détestables parmi les détestables, mais il y a des exceptions... Des exceptions douces-amères. Primrose n'est pas mauvaise. Pour peu, je voudrais répondre à Noa, rien que pour son honneur à elle. Mais je me tais, je ne dis rien, je laisse le silence reprendre ses droits dans la cabane. Quelques secondes. J'ai laissé passer ma chance.

« Je vis ici, oui. Cette cabane, cette forêt … C'est ma maison. Mes parents habitent en ville, eux. Dans une maison dans les arbres. Près de la supérette. » Je hoche la tête, signe que je l'entends, signe que je l'écoute. Près de la supérette... J'allais souvent, plus jeune, y acheter ce dont mes parents avaient besoin. Mais je m'y suis de moins en moins rendu, quand j'ai commencé à éviter le monde, à éviter les gens. Le vendeur me connaissait tant qu'il n'hésitait jamais à glisser quelques friandises dans le panier, pour que je les grignote sur le chemin du retour, ou que j'en donne à ma sœur. J'esquisse un sourire fugace, il disparaît tout aussi vite qu'il s'est installé. C'était le bon temps, comme disent souvent les grands. Ces grands qui parlent beaucoup, qui ne disent pas grand chose, qui radotent les mêmes phrases encore et encore dés qu'ils s'agit des jeunes, des jeunes comme moi, des jeunes comme Noa. Il est le même que moi, et je ne sais même pas dans quelle mesure. Physiquement, ça frappe, ça saute aux yeux, impossible à louper. Mais j'ai l'impression que ça ne s'arrête pas là, et c'est peut-être encore plus perturbant que s'il s'était agi d'une ressemblance digne d'un reflet dans le miroir. Là, il s'agit d'un type qui me ressemble un peu trop et sous plusieurs facettes ; un sale gosse, comme on m'a déjà dit que j'en étais un. Sans doute pas à la même mesure, mais avec quelques similitudes. Et ça m'amuse. J'aurais peut-être même fini par rire, si je n'avais pas été pris au dépourvu par ce regard qui se détourne. Jamais, avec l'assurance qu'il n'avait montré avant, je n'aurais cru qu'il se détournerait une seule fois face à moi. Je fronce les sourcils, un instant. Ça aussi, c'est grave bizarre.

Je secoue la tête, et m'assois sur le bord du lit. « Je n'ai pas de puces non plus, n't'en fais pas, j'suis fourni avec le collier anti-bestioles qui piquent et grattent. » Intervention con, réponse con, c'est bien connu. J'étouffe un bâillement. Mon regard s'égare sur le plafond, lui non plus ne cède pas sous la pluie ni le vent de l'extérieur. Je suis presque fasciné de la résistance dont l'abri fait preuve. Je sens Noa qui s'agite sur le lit, et je tourne la tête vers lui. Au même moment, je me retrouve l'espace d'un instant plongé dans le noir, les yeux couverts par ce que je devine être une couverture. Elle tombe sur mes genoux, et mon regard passe d'elle à Noa, de Noa à elle. J'ai sans doute l'air d'un benêt, mais j'avoue ne pas savoir qu'en faire. Si une part de moi rêve de s'y blottir pour oublier un peu le froid mordant de la pluie et du rhume qu'elle a apporté, un autre coin de ma tête, trop fier sans doute pour accepter l'aide de celui qui m'a attaqué sans vergogne un peu plus, hésite à lui renvoyer sa couverture. Mais j'éternue —dans le creux de mon coude— et je suis au même moment parcouru d'un frisson. Alors, j'abandonne l'idée de laisser l'ego l'emporter, et je déplie la couverture pour m’emmitoufler dedans. A grand peine, je retiens une sorte de ronron de plaisir. Le tissus est épais, chaud, et il sent la terre aussi, la forêt —et puis il y a aussi l'odeur de Noa dessus, mais s'il vit ici tout en est imprégné de toute façon. « Hm... Merci... » C'est un remerciement lâché du bout des lèvres, mais je ne peux nier que je lui suis véritablement reconnaissant —quand bien même je n'irai pas le crier sur tous les toits. Appuyé contre le mur mais prenant soin à ce que jamais mes chaussures ne se risquent à venir salir le lit, je ferme les yeux. La fatigue me tombe dessus, à nouveau, comme une massue.

Mais la voix de mon hôte s'élève à nouveau, et je suis bien forcé de rouvrir les yeux. M'endormir alors qu'il me parle n'est sans doute pas la manière la plus polie de le remercier de ne pas me jeter sous la pluie et l'orage, dehors. « Je ne vis plus en ville depuis quelques années. J'ai quitté l'école à neuf ans. Pas étonnant que ma face ne te dise rien. T'es né ici, d'ailleurs ? T'es allé à l'école de Cimetronelle ? » Un nouvel éclair illumine la pièce, pendant un instant, et je me surprends à être fasciné par la lueur que ça a allumé dans son regard, cette lumière brève et soudaine. Est-ce que j'ai la même ? Le tonnerre gronde. J'acquiesce. « J'suis né ici. J'ai été à l'école ici, aussi. Jusqu'à mes douze ans. J'ai arrêté un peu par la force des choses. » J'ai fui leurs regards, j'ai fui leur pitié, leurs condoléances, je n'en voulais pas. Je n'en veux toujours pas. « Je vis à la périphérie de Cimetronelle, dans une maison presque à ras du sol, dans une clairière. J'aime bien ne pas être vraiment en ville. Mes parents me verraient encore moins si c'était le cas, j'crois. » Et je ris, tout doucement. C'est à peine audible. « C'est peut-être à l'école qu'on s'est croisés alors... Y'a un bail. » Sans même que je ne m'en rende compte, le ton de ma voix s'est adouci, s'est affaibli. La fatigue étend son empire, et il m'est difficile d'y résister. Je suis mauvais combattant. Je me sens partir, glisser, et il me faut un temps pour comprendre que ma tête est venue se reposer sur l'épaule de Noa. Ce ne sont que quelques secondes, mais quelques secondes de trop qui pourraient me coûter cher, s'il s'agace. 

Je me redresse difficilement, secoue la tête et mes oreilles, pour tenter de me réveiller un peu. Je bâille au creux de la couverture et de sa chaleur. C'est agréable, cette barrière contre le froid qui veut ma peau depuis toujours. « Noa ? Pourquoi... cette couverture, cette conversation, si tu tiens tant à me faire regretter d'être venu ? » Je lui lance un regard, mi-hésitant, mi-curieux. « Tu pourrais m'chasser, m'attaquer... Pourquoi tu l'fais pas ? » Je m'appuis à nouveau contre le mur, correctement, et je ferme les yeux. Je sens mes oreilles qui disparaissent, leur léger poids qui s'efface sur mon crâne. « Mais si c'est tout c'que tu veux... J'reviendrai pas dans ta forêt, va. » J'ouvre un œil, je lui adresse un sourire fugace, un air de sans rancune, et le referme quand cette risette disparaît, comme si elle n'avait jamais été.
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MessageSujet: Re: Cette nuit où les étoiles m'ont guidé jusqu'à toi ; Noa   Cette nuit où les étoiles m'ont guidé jusqu'à toi ; Noa - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Juil - 2:17

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u coin de l’œil, Noa observe Rhapsodie qui s'emmitoufle dans la couverture comme un petit animal sans défense. La soudaine chaleur qui l'entoure semble le ravir – l'autre en lève les yeux au ciel. Il ne faut pas grand chose à son clone pour avoir froid, vraiment. Le temps n'est pas encore horrible, pourtant. L'air se rafraîchi et les pluies se multiplient, certes, mais la mauvaise saison n'a pas encore débuté. Comment fait-il en hiver ? Il reste cloitrer chez lui à hiberner comme un ours ou un blaireau, attendant le retour des beaux jours ? Si une petite pluie d'automne l'enrhume, que lui font les gelées hivernales ? A son avis, Rhapsodie ne doit pas vraiment apprécier les deux saisons froides de l'année. Noa non plus, d'ailleurs. Il n'aime pas le paysage de la forêt pendant ces périodes. Elle se dénude de sa parure verte et se met à nu, fragile et triste. Seuls les conifères résistent à ce fléau, offrant aux bois des touches de couleur égayant l'atmosphère. Car même l'hiver ne peut venir à bout de tout …

Maintenant qu'ils sont donc confortablement installés, Noa tient à découvrir si, oui ou non, ils se sont déjà croisés par le passé. Un éclair fend le ciel, un fracas assourdissant résonne, puis Rhapsodie parle. Il est bien né ici, à Cimetronelle. Il a bien fréquenté l'école de la ville – bien qu'il semble avoir arrêté tôt, également. Mais Noa ne lui demande pas pourquoi – ça ne le regarde pas. Et lui-même a arrêté également, plus tôt que son double même – et ce dernier n'a pas cherché à savoir pourquoi. Alors l'adolescent choisit de ne pas le questionner à ce sujet, préférant écouter tranquillement la suite. Il vit un peu en périphérie de la ville, dans une petite clairière. Noa ne la situe pas vraiment, il faut dire qu'il n'est pas du genre à visiter les alentours de Cimetronelle, se cantonnant encore et toujours à sa forêt. Il ne reste donc qu'une explication : l'école.

L'école … Noa l'a quitté très tôt. A neuf ans, un enfant a encore besoin d'apprendre. Mais il n'a pas voulu qu'on lui bourre le crâne de bêtises insensées. L'école, c'est quelque chose pour les humains. Pas pour les hybrides. Pas pour lui. Il s'en fiche des mathématiques, de l'histoire ou de la science. Il ne veut pas devenir chimiste ou architecte. Lui, ce qu'il a toujours désiré, c'est vivre comme un vrai Pokémon. Les autres ne l'ont jamais compris, ça. Ses camarades de classe l'ont toujours regardés de travers. A dire qu'il était bizarre. Qu'il ne devrait pas montrer ses oreilles à tout bout de champ, comme ça. Qu'il devrait écouter plus sérieusement en classe. Que son mauvais caractère n'était pas agréable. Qu'il devrait agir comme son grand-frère, Liam. Si gentil, si intelligent, si parfait. Liam est normal. Noa est bizarre. Ça a toujours été. Ça le serait encore si Liam n'était pas parti.

Cependant, ce n'est pas à cause des autres qu'il a décidé de quitter l'école. A l'époque déjà, ce que l'on pensait de lui ne l'affectait pas. Mais il aspirait à une autre vie. Une autre vie dans laquelle il se complaît, au jour d'aujourd'hui. Il ne regrette pas son choix. Il aime vivre dans la forêt : il s'y sent à sa place. Ici, personne ne le juge, il est accepté tel qu'il est. Sûrement parce qu'il y vit en solitaire. Lorsque l'on est seul, qui peut bien nous juger ? Pas les arbres. Ni les feuilles. Encore moins les buissons. Même les petits mammifères en sont incapables. Personne. Toujours seul, avec sa solitude. Mais ça lui convient comme ça. Personne pour lui dire ce qu'il peut faire ou ne peut pas faire, pour lui imposer des limites. Personne pour lui dicter sa conduite. Personne qui ne l'attend, ou désire quelque chose de lui. Il vit pour lui seul, sans compte à rendre. Comme il l'a toujours souhaité.

Soudain, Noa sursaute. Perdu dans ses pensées, il n'a pas vu la lente glissade de Rhapsodie le long du mur. Il a seulement senti une soudaine chaleur sur son épaule. Chaleur qui disparaît aussitôt. L'autre se redresse déjà, un peu penaud, les paupières lourdes de sommeil. Du coin de l’œil, le Noctali observe son épaule. Le contact a été très bref et, pourtant, il a fait remonter en lui de très anciens souvenirs. Pendant un instant, il se revoit, petit Evoli à la chevelure grise-blanche, blotti contre sa mère alors que cette dernière caresse tendrement ses mèches de cheveux. Un cauchemar ayant perturbé sa nuit, il sanglote silencieusement, mais les douces caresses et la voix rassurante de sa mère l'apaise, le réconforte. Enveloppé de cette chaleur et cet amour, il se rendort paisiblement, rassuré, certain que, tant qu'il sera dans ses bras, jamais rien ne pourra lui arriver. 

▬ Noa ? Pourquoi... cette couverture, cette conversation, si tu tiens tant à me faire regretter d'être venu ? Tu pourrais m'chasser, m'attaquer... Pourquoi tu l'fais pas ?
Pourquoi … Oui, pourquoi ? Pourquoi se montre-t-il si clément alors qu'il y a quelques minutes à peine, il promettait à Rhapsodie de le tailler en pièces sans aucune forme de pitié ? Pourquoi cet élan de générosité soudain ? Peut-être parce que cette solitude commence à lui peser ? Parce qu'il est à la fois troublé et rassuré de rencontrer quelqu'un qui lui ressemble tant ? Parce qu'il ressent le besoin d'avoir un ami ? Il n'en a jamais vraiment eu. Les autres enfants ne l'ont jamais trouvés très fréquentable. Ils ne l'ont jamais compris. Personne n'en est capable. Sauf quelques rares personnes. Andrea par exemple, ce Voltali venu de par delà les mers. Ils n'ont pas passés beaucoup de temps ensembles, mais assez pour que le blond lui laisse l'agréable impression qu'il ne le jugeait pas, qu'il ne le trouvait ni étrange ni dérangé. Néanmoins, cela peut s'expliquer par son vécu. Arrivé un certain âge, on devient moins critique. Mais Rhapsodie a son âge. Et semble le comprendre. 

Le regard bleu de Noa se perd dans le vague. Il a toujours cru que son existence solitaire lui convenait telle qu'elle était. Et pourtant, il commence à en douter. Il aimerait partager les trésors et les secrets de la forêt avec quelqu'un. Partager ce qu'il a de plus cher au monde avec une personne qui comprend et s'y intéresse. Rhapsodie aime la forêt. Il aime la nature. Il aime la nuit. Et même s'il est fragile, aucun doute que tout ça l'aime aussi. Quelque part, Noa ignore s'il peut lui faire totalement confiance. Il ne le connaît pas plus que ça, après tout. Qui lui dit qu'il n'est pas comme les autres ? A faire des promesses pour ensuite les trahir sans aucun remords ? En quoi serait-il différent des voyous pillant sans vergogne ? Mais d'un autre côté … Pourquoi pas ? S'il est réellement sincère, pourquoi ne pas lui offrir sa chance ? Après tout, Noa est capable de le mettre en déroute facilement. Une bonne pluie et monsieur renifle comme un Polarhume ... (spéciale dédicace keur keur cc:)

▬ Essaie pas d'y réfléchir, ton cerveau va faire une surchauffe. Déjà que t'es pas bien malin …
Vous vous attendiez à quoi ? Noa ne va pas lui faire une grande déclaration d'amitié. Ce n'est pas son genre. Je sais qu'il enchaîne les situations inédites mais on ne va pas pousser mémé dans les orties, quand même. Il s'étire de tout son long, déliant ses muscles refroidis par la pluie et l'inactivité. Il descend alors du lit et s'en va fouiller dans un petit coin de la cabane. De nombreux paniers en osier s'empilent sur une hauteur d'un mètre. Noa s'en sert pour récolter les baies – il en garde quelques unes ou en emmène à ses parents s'il en récolte trop. Attrapant le premier sur la pile, il revient vers le lit et s'y installe de nouveau, en tailleur, le panier entre ses jambes. Il est rempli d'une grande variété de baies, un parfum délicieux s'en dégage. Cette récolte remonte au matin-même. Les baies sont encore brillantes et en parfaite étant. Un goûter dont il se régale souvent, surtout pendant la nuit ou en début de journée.

▬ J'ai décidé de te faire confiance. J'sais pas si je fais le bon choix, mais je verrai bien. Il n'est pas difficile de te maîtriser, de toute façon.
Plongeant sa main dans le panier, Noa en tire une baie Resin. Elle est ronde et brillante, comme il les aime. La laissant de côté, il attrape une baie Lonme, qu'il jette dans les jambes de Rhapsodie. C'est un fruit très rare mais vraiment délicieux. Tout le monde les aime, appréciant sa fermeté et son goût très sucré. Il n'en pousse pas souvent par ici, en cueillir une est donc très rare. C'est un peu de luxe, de pouvoir en avoir une. Mais on lui a toujours dit qu'une telle baie devait être offerte en cadeau, qu'elle était plus délicieuse encore dans ces cas-là. Alors il préfère la céder à Rhapsodie. Sûrement n'a-t-il jamais eu l'occasion d'en goûter une, auparavant. Une telle baie se vend très cher sur les marchés. Saisissant sa baie Resin, Noa y croque à pleine dent, se délectant du jus acide qui coule dans sa gorge. Beaucoup craigne l'acidité très prononcée de cette baie. Noa en raffole. Il pourrait en engloutir des dizaines et des dizaines ...
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MessageSujet: Re: Cette nuit où les étoiles m'ont guidé jusqu'à toi ; Noa   Cette nuit où les étoiles m'ont guidé jusqu'à toi ; Noa - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Juil - 2:17

Il ne me répond pas tout de suite, et je crains d’avoir dit quelque chose qu’il ne fallait pas. Je repasse en boucle mes paroles dans ma tête, sans rien y trouver de dérangeant ou de déplacé. Je me retiens d’ajouter quelque chose, comme si ça pouvait m’enfoncer encore plus. Je me tais, j’attends, et il finit par lâcher une réponse cinglante qui m’arrache une grimace, d’une part amusée, d’autre part amère. Je ricane, m’ébroue un peu pour débarrasser un minimum mes cheveux du surplus d’eau. Sans doute que des gouttes viennent se réceptionner sur Noa, mais c’est de bonne guerre. « Tu comptes sérieusement comparer nos compétences intellectuelles ou tu vas trouver quelque chose de plus intéressant à faire avant ? » J’ai à peine murmuré, d’un ton empreint de cynisme —un peu peu que je ne l’aurais voulu, je crois. Il s’étire, et je l’observe du coin de l’oeil qui se lève pour s’aventurer dans un coin où bon nombre de paniers ont élu domicile. 

Curieux, je suis son retour jusqu’au lit, et me décale légèrement. « J'ai décidé de te faire confiance. J'sais pas si je fais le bon choix, mais je verrai bien. Il n'est pas difficile de te maîtriser, de toute façon. » Je grommelle quelques mots sans doute inaudibles, et puis j’opte finalement pour l’option “retirer mes chaussures” et les abandonne au sol. Ceci fait, je ramène mes jambes contre moi, et lui adresse un regard. Un léger sourire flotte sur mes lèvres, et je ne sais pas s’il devrait y être. « Le jour où je serai un danger pour quelqu’un d’autre que pour moi-même, fais-moi signe. » J’étouffe un ricanement, jusqu’à sentir un poids qui s’invite sur mes jambes, et m’interromps soudainement. Hein ? Je cligne des yeux face au fruit qui vient d’atterrir sur mes cuisses, une baie toute verte et piquée de pois jaunes, de ci, de là. Lonme ? Ça y ressemble. Et, pourtant, j’ai un peu de mal à y croire. N’est-ce pas une baie rare ? Je crois en avoir déjà vu dans les petits commerces de la ville, mais elles étaient toujours en nombre très limité, et fixées à des prix exorbitants. 

Sans doute un peu hésitant, je me saisis de la baie, pour l’examiner sous toutes ses coutures, pendant que mon compagnon d’infortune croque dans la sienne, que je devine être une baie Resin. Et puis, enfin, je me décide à croquer dans la Lonme, presque timidement. Il ne faut qu’un instant pour que la saveur amère vienne me piquer la langue, et j’en frissonnerais presque de plaisir. Ma soeur se demandait souvent comment je pouvais raffoler des baies Fraive et de leur amertume qui lui était des plus désagréable. Aujourd’hui encore, ce sont celles que je préfère. Et, pourtant, celle que je viens de goûter à l’instant surpasse bien encore la saveur de la plus délicieuse des baies Fraive que j’ai eu l’occasion de manger dans ma vie. « Oh putain. C’est pas un mythe, c’est super bon ! » Je cligne des yeux, pose mon regard sur Noa. « Merci… Je suppose ? » Je l’ai dit à voix basse, comme s’il m’en coûtait. Ce n’est pas tout à fait vrai, mais toutes ces politesses, ces mercis, ces pardons, ce sont des choses qui m’échappent souvent. 

Je croque à nouveau dans la baie, et le goût reste le même, piquant, relevé, je suis sûr que n’importe qui pourrait l’aimer, même ceux qui tendent à préférer le sucré voire l’acide. Abandonnant là mes réflexions, je penche la tête en direction de mon double. « Tu veux qu’on partage ? Y’a largement de quoi... » J’ai lancé ça comme ça, sans vraiment réfléchir. Je pourrais me chercher des excuses, comme le typique « je n’ai pas faim », mais ce serait bateau, un peu bête. Alors, je ne me justifie pas. A quoi bon ? 

Je me déplace à nouveau sur le lit, pour me tourner plus ou moins vers Noa. La couverture refuse de suivre le mouvement, et mes épaules se découvrent. Je crains un instant de sentir le froid sur ma peau, mais j’ai l’impression d’avoir un peu plus chaud que tout à l’heure. Peut-être parce que le tissu m’a débarrassé de l’eau glaciale. Je renifle, en songeant que, de toute façon, le mal est déjà fait. « Quoique partager mes microbes en même temps, ça t’intéresse sûrement pas. » J’esquisse un sourire, puis j’essaie, d’une main, d’arranger un peu mes cheveux, que je sens plaqués sur mon crâne par la faute à l’eau. Entre les mèches qui me tombent devant les yeux, j’observe l’autre Noctali. Pour sûr, il me ressemble, mais il y a quelque chose de plus sauvage, en lui. De plus… animal, peut-être. J’ai l’impression… Non, en vérité, je ne saurais pas vraiment mettre de mots sur cette sensation un peu bizarre. Disons qu’il me ressemble sur bien des points, mais il y a comme un fossé entre lui et moi, et ce n’est pas la faute qu’à sa carrure plus adaptée pour crapahuter dans les bois que la mienne. Un fossé… Mais peut-être pas si large que ça, finalement. « Dis, j’me demande. Ça fait combien de temps que tu traînes dans la forêt, comme ça ? On dirait… J’sais pas, que t’y as passé toute ta vie. » Et ça ne me surprendrait même pas si c’était le cas.
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MessageSujet: Re: Cette nuit où les étoiles m'ont guidé jusqu'à toi ; Noa   Cette nuit où les étoiles m'ont guidé jusqu'à toi ; Noa - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Juil - 2:17

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lors que Noa mâchouille sa baie sans piper mot, son regard glisse doucement en direction de son compagnon d'infortune. Rhapsodie semble reconnaître la baie Lomne immédiatement, il l'observe comme une relique, la retournant dans tous les sens avec une délicatesse infinie. Le plus sauvage des deux Noctali le regarde faire, guettant même sa réaction qu'il devine même comique. Rhapsodie ose enfin, il croque dans le fruit, arrachant un morceau de chair juteuse qu'il réduit en bouilli entre ses dents. Et lorsqu'il avale, son visage semble s'illuminer. Sa réaction est immédiate : il adore. Ce qui n'a rien d'étonnant. Qui ne peut pas aimer une baie Lomne ? Ce sont les meilleures, qu'importe les goûts de chacun. Personne ne résiste à son goût sucré à l'arrière-goût un petit peu amer et à sa fermeté qui la fait croquer sur la dent. Sûrement doit-elle cet amour universelle à sa rareté. La plupart des gens apprécient davantage ce qu'ils n'ont pas l'occasion de goûter.

Rhapsodie lui propose de partager – sûrement par pure politesse qu'autre chose – mais Noa décline son offre d'un mouvement de la tête. Premièrement, parce qu'il ne veut pas des microbes de son hôte. Mais surtout parce qu'il préfère qu'il la garde pour lui. Il a sûrement moins l'occasion d'en manger, autant donné le prix exorbitant de cette baie sur les marchés. Noa ne peut se venter d'en avoir une à chaque repas non plus, mais le verger de la forêt étant très productif, il lui arrive souvent de mettre la main sur une baie Lomne et de la conserver pour s'en régaler plus tard. Souvent, il fait messe-basse dessus avant que les habitants de Cimetronelle ne viennent cueillir leurs propres baies. En tant que protecteur du verger, c'est sa petite récompense qu'il s’octroie. Hors de question de céder ce fruit rare à n'importe qui. Et lorsqu'il a la chance d'en cueillir plus d'une, il les lègue simplement à ses parents. La confiture de baie Lomne de sa mère le fait saliver rien qu'en y pensant.

L'autre Noctali semble se rendre compte que sa proposition n'est pas adaptée à son état de santé, et se ravise. Noa lève les yeux au ciel, terminant sa baie Resin avant de se lécher les doigts avec application, afin d'en retirer tout jus de baie susceptible de coller. Sa peau semble enfin sèche, mais ce n'est pas encore totalement le cas de ses cheveux. Quelques mèches ébènes collent encore à son front et sa nuque. Alors il passe sa main dans sa frange, plaquant cette dernière sur le haut de son crâne, libérant l'intégralité de son visage. Les doigts sont un peu mouillés, il grimace, puis s'essuie contre le drap du matelas à côté de lui. Combien de temps vont-ils mettre à sécher ? En espérant qu'il ne tombe pas malade par la suite. Il ne veut pas se retrouver dans le même état que le Noctali à ses côtés. Un rhume, c'est peut-être bénin mais bien handicapant. Surtout lorsque l'on vit dehors. 

▬ Dis, j’me demande. Ça fait combien de temps que tu traînes dans la forêt, comme ça ? On dirait… J’sais pas, que t’y as passé toute ta vie.
C'est presque ça, se retient-il de répondre au tac-o-tac. Néanmoins, Noa tient sa langue. Pourquoi cela l'intéresse-t-il ? Ou alors Rhapsodie tente-t-il seulement de relancer la discussion ? L'autre ne saurait le dire, mais une partie de lui est quelque peu flattée. Ainsi donc, il renvoie vraiment l'image qu'il souhaite renvoyer depuis toujours. Celle d'un être sauvage, cherchant presque à abandonner son humanité pour se rapprocher de sa nature première. Noa ne dîne plus en famille autour d'une table : il chasse sa nourriture. Il ne porte plus de vêtements : il demeure en tenue d'Adam. Il ne cherche pas à s'intégrer dans son village en allant à l'école : il vit dans la forêt, la protégeant des individus mal attentionnés ou des curieux. Certes, il n'est pas une créature dénuée d'esprit, se déplaçant à quatre pattes et privé d'élocution, mais Noa est sûrement bien moins humain que la plupart des hybrides actuels.

Noa soupire, écartant le panier de baie qu'il dépose à côté du matelas afin de libérer ses genoux. Il s'étire, déliant ses muscles froids et ankylosés, avant de bâiller. Mine de rien, la journée a été plutôt éprouvante. Il sent la fatigue qui tombe petit à petit sur lui comme de la rosée perlant d'une feuille d'arbre. Rhapsodie non plus, n'en mène pas large. Plus tôt, il a retiré ses chaussures pour enfouir ses pieds sous la couverture. Ses paupières semblent lourdes comme du plomb, et sa tête étant tombée sur son épaule quelques minutes auparavant, inutile de réclamer confirmation. Pour lui aussi, toute cette escapade nocturne et pluvieuse a du le fatiguer. D'autant plus que, malade, n'importe qui à tendance à être plus faible et, de ce fait, davantage sujet à la fatigue. Quelque part, Noa espère que sa lassitude n'est pas également due à une maladie. Il sait son système immunitaire très performant, mais il n'est pas infaillible pour autant. Enfin, tant qu'il ne ressent ni maux de tête ni de bouchon dans le nez, Noa peut écarter cette hypothèse. 

▬ … Ça fait longtemps. Enfin, ça dépend ce que tu sous-entends. J'y passe mon temps depuis que je sais marcher. Mais j'y vis réellement depuis presque six ans maintenant … En vrai, ça paraît tellement plus long quand on le dit que lorsqu'on le vit ...
L'adolescent eu la soudaine impression que c'était hier que, petit Evoli, il mettait les pieds dans cet océan de verdure pour la toute première fois, en compagnie de son père. Ce dernier tenait à ce que ses enfants nouent un lien très particulier avec la nature. Cimetronelle étant la ville idéale pour cela, entre son architecture si particulière et ses forêts avoisinantes, jamais la famille n'a désiré s'en éloigner. Noa est tombé amoureux de la forêt la première fois qu'il l'a visité. Les fougères dansantes au gré du vent, la terre meuble sous ses pieds, l'humus odorant, les arbres s'élevant jusqu'au ciel … Le petit Evoli qu'il était autrefois c'était certes senti minuscule dans cet environnement envoûtant, mais il avait également senti qu'il se sentait à sa place, ici. Que les arbres, les plantes, les cailloux même l'invitait à venir danser avec eux sous le soleil de l'été,  les feuilles de l'automne, la neige de la neige et la brise du printemps, tel un petit faune candide …

Un nouveau bâillement. Son corps devenant de plus en plus lourd, Noa se redressa, cherchant à chasser ce sommeil venant l'enquiquiner bien trop tôt. En temps normal, il chasse à cette heure-ci. Il ne dort pas. Pourtant, là, il n'a qu'une envie : se rouler en boule sur son lit et laisser Morphée le bercer à sa guise, jusqu'à ce qu'il soit repu de sommeil. Cependant, problème : Rhapsodie est là, assit tout comme lui dans la largeur du lit, l'empêchant de s'allonger à sa guise. Noa jette un coup d’œil dehors : la pluie tombe toujours aussi drue et ne semble pas décider à s'arrêter cette fois-ci. Sûrement allait-elle tomber ainsi toute la nuit durant. En espérant qu'elle ne provoque aucune inondation. Quand bien même le petit ruisseau parcourant la forêt ne représente pas de réels dangers en crue, la forêt n'est à l'abri d'aucune catastrophe naturelle. Même si, d'aussi loin que Noa s'en souvienne, elle n'a jamais connue d'incidents graves ….

▬ Nous devrions dormir. La pluie ne s'arrêtera pas de sitôt. J'espère que tu ne ronfles pas …
Noa se redresse, poussant Rhapsodie – un peu trop brusquement d'ailleurs – afin que ce dernier s'installe dans la longueur du matelas et non pas dans la largeur. Le lit n'est pas très grand, il n'est fait que pour une personne, mais les deux adolescents sont assez fins et petits pour y tenir allongés chacun de leur côté sans se toucher. Pas que Noa ne soit dérangé par la proximité ou le contact des jambes de Rhapsodie contre les siennes, mais il est certain que son hôte, lui, en serait gêné. Noa se souvient encore de ses rougissements un peu plus tôt dans la soirée et ses nombreuses tentatives pour ne pas regarder plus bas que le nombril, alors il se doute que son double est une personne très pudique qui ne prend pas les contacts physiques à la légère. Pourtant, ce sont deux garçons, il n'y a pas de quoi être gêné … Aaaah, Noa a vraiment du mal avec les mœurs des autres. Preuve qu'il n'est pas fait pour vivre comme tout le monde, après tout. Encore une chose qui l'éloigne de leur fameuse et tant aimée « normalité » ...
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MessageSujet: Re: Cette nuit où les étoiles m'ont guidé jusqu'à toi ; Noa   Cette nuit où les étoiles m'ont guidé jusqu'à toi ; Noa - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Juil - 2:18

A petites bouchées, pour mieux la savourer, je continue de grignoter la baie Lonme. Près de moi, Noa s’agite, s’étire, je lui lance un regard en coin en croquant le fruit pour la dernière fois. Et puis, quand son goût si particulier commence déjà à s’atténuer sur ma langue, à mon plus grand regret, je lèche mes doigts, pour les débarrasser du jus. Mes lèvres aussi, par la même occasion. Ça colle un peu, mais au moins la saveur délicieuse persiste encore quelques instants. Je m’essuie sur mon pantalon, c’est un foutu pour foutu, et puis il partira dans la panière du linge à laver dés que je rentrerai chez moi, demain. Un peu plus, un peu moins… Au pire, maman me chargera de corvée lavage de fringues. J’ai connu pire, comme sévices, venant d'elle.

J’ai cru que Noa ne répondrait jamais, mais finalement sa voix s’élève dans le silence qui s’est installé. Il y a six ans… Il m’a dit avoir quitté l’école à neuf ans. Cause et conséquence ? S’il s’agit bien de ça, le calcul conduit à… Quinze. Il aurait donc mon âge ? Je cligne des yeux. C’est d’autant plus perturbant. Si je suis dans le juste, alors c’est quasiment comme s’il était un jumeau, si ressemblant, sans être tout à fait le même. Un jumeau qui n’en est pas vraiment un… J’esquisse un sourire, le réprime presque aussitôt. « Ça te fait quinze piges ? » Je l’observe entre les mèches de mes cheveux qui, quand bien même je viens de les chasser d’un mouvement de tête, glissent à nouveau devant mes yeux. « Si j’ai bon, je t’annonce que nous avons un autre point commun. » Comme s’il n’y en avait déjà pas tant.

Je ne sais plus vraiment quand est-ce que j’ai commencé à traîner en forêt plus que de raison. J’étais tout petit, je ne voulais pas faire mes devoirs, ni même aller à l’école. C’est sûr, traîner dans les sous-bois, c’était bien mieux que d’écouter l’institutrice, ou l’instituteur selon les années, déblatérer des choses sur les hybrides, sur les humains, que de colorier sans déborder, que d'apprendre à écrire proprement et d'être noté d’une pastille rouge, orange, verte ou bleue. J’y allais toujours, même s’il m’arrivait, les derniers mois, de bifurquer un peu avant l’entrée pour rebrousser chemin, en demandant à Soliste de me couvrir auprès des parents. Et puis, j’ai arrêté. Tout bonnement. Je n’y ai plus remis les pieds, j’ai arrêté de voir les autres, les amis que je m’étais fait. Je ne sais pas s’ils me manquent. Ça date, tout ça. Et puis, je me suis habitué à être seul. J’aime ça. Enfin, je crois. Je ne suis plus sûr, en vérité.

Noa parle, je l’écoute à moitié. Je ne reprends pied avec la réalité que lorsqu’il me pousse, et que je me retrouve allongé de force sur le lit. Je cligne des yeux, surpris, pris au dépourvu. Et puis, ses paroles prennent sens dans mon esprit. Je frémis, il est vrai que dormir n’est pas l’idée qui me plaît le moins, et si en plus il ne me force pas à coucher sur un tas de mousse trempée dans la boue et sous la pluie, je ne compte pas protester. J’acquiesce lentement, étouffe un bâillement. Si je m’écoutais, je m’endormirais à l’instant. 

Mais je me redresse, gêné par le jean qui me colle aux jambes. J’hésite, une seconde. On est deux mecs, ça ne devrait pas te gêner. Je soupire. Il n’a pas tort.Alors, je défais mon pantalon, parviens à le retirer sans encombre. Je le plie à la va-vite, et puis je me fraie un passage au dessus de Noa, allongé sous moi, pour le laisser tomber près de mes chaussures. Je récupérerai tout demain matin, sans faute. Je rattrape la couverture, en laisse une moitié tomber en vrac sur mon camarade, et me blottis sous l’autre. « Merci de pas m’mettre dehors. » Je ricane doucement, en remontant la couverture sur moi. Je n’ai plus si froid, mais la chaleur n’est pas désagréable, alors je ne m’en prive pas. Toutefois, un malaise s’installe, s’immisce dans mon estomac, dans ma gorge, me tord les boyaux et persiste. 

Il y a l’obscurité ambiante qui, soudainement, me paraît emplie d’ombres rampantes. Elles prennent d’assaut chaque parcelle où se pose mon regard, en l’attente de la faiblesse de mon sommeil. Elles sont tapies dans tous les recoins, prêtes à me sauter à la gorge, prêtes à me sauter au cœur, dés que je fermerai les yeux. Je frissonne. Laissez-moi. Laissez-moi, laissez-moi... Instinctivement, et sans vraiment réaliser, je réduis à néant l’espace qui me séparait de Noa. Qu’importe ma pudeur, qu’importe cette distance qu’il devrait y avoir entre deux inconnus, c’est ça ou être bouffé. Je suis contre lui. Pas de beaucoup, je crois que je le touche à peine. Mais je sens la chaleur de sa peau contre mon bras, contre mon flan, contre ma jambe. Ça me rassure un peu. « Pardon... » Je jette un coup d’œil entre mes cheveux, les ombres se sont dissipées. Je crois qu’elles s’en sont allées pour cette nuit. Laissez-moi. J’enfouis mon visage au creux des draps, et je ne sais pas si ce sont ses cheveux ou les miens que je sens sur ma joue. Qu’importe, je n’ai pas le courage de rouvrir les yeux, encore moins celui de m’écarter. Alors, tant pis. Dans tous les cas, ce sera au moins une nuit paisible. Je crois.
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MessageSujet: Re: Cette nuit où les étoiles m'ont guidé jusqu'à toi ; Noa   Cette nuit où les étoiles m'ont guidé jusqu'à toi ; Noa - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Juil - 2:18

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e matelas porte une odeur étrangère, ce soir-là. Quand Noa dépose sa tête sur le drap doux, il est imprégné d'un parfum qui n'est ni le sien, ni celui de la forêt. C'est celui de Rhapsodie, un mélange de forêt et de ville. C'est à la fois agréable et perturbant. Mais le draps sent la pluie, aussi. Un peu la terre, un peu l'humidité, un peu les fougères. Noa aime ces odeurs. Ça lui rappelle où il est, ce qu'il aime. Des odeurs qui peuvent paraître désagréables pour certains le rassure pourtant énormément. Son épiderme est parcouru d'un frisson qui remonte tel un serpent le long de sa colonne vertébrale. Ce n'est ni le froid ni la joie qui le traverse ainsi. Juste un agréable et paisible sentiment de sécurité. Il n'a pas peur, là, chez lui, dans sa petite cabane en bois au milieu de cette forêt épaisse. Il s'y sent bien. Il s'y sent apaisé. Malgré la pluie dehors, il n'a même pas froid. Il est juste bien, tellement bien qu'il sent le sommeil qui l'emporte déjà vers la vallée des rêves. 

Néanmoins, un mouvement à ses côtés perturbe sa somnolence. Agacé, il ouvre un œil et constate que Rhapsodie est juste au dessus de lui. Il semble déposer quelque chose par terre. Son regard rencontre alors la peau claire des cuisses de son hôte. Ah, il a enlevé son pantalon. Voilà qui étonne grandement le Noctali. Il ne sait d'ailleurs plus quoi penser de la pudeur de son clone. Il est vraiment étrange, comme gars. Enfin, il cesse de remuer et se recouche, cédant un petit morceau de couverture à Noa. Ce dernier redresse la tête, observant Rhapsodie qui se recroqueville sous sa couette remontée jusque sur son nez. A cet instant, il paraît tellement fragile que Noa a du mal à croire qu'ils ont le même âge et qu'ils soient de la même espèce. Après un remerciement murmuré du bout des lèvres suivi d'un petit ricanement, le silence tombe, propice au sommeil.

Bougonnant un peu dans sa barbe inexistante, Noa décide de tourner le dos à son hôte. Il est, de toute façon, habitué à dormir dans ce sens-là, le visage face au mur d'en face. Ses yeux se ferment lentement alors que ses muscles se relâchent de nouveau un par un, libérés de toute pression. Ses traits durs laissent petit à petit place à un visage serein, apaisé, lisse de toutes émotions négatives. Une figure que ses parents seuls ont eu la chance de voir plus d'une fois dans leur vie, lorsque leur petit garçon dormait encore à la maison, dans son grand lit en bois au milieu de ses nombreuses peluches. Le lit n'a d'ailleurs jamais changé. Il demeure inutilisé dans cette chambre désespérément vide qui semble attendre, patiemment, que son hôte vienne la visiter et l'apprécier de nouveau, comme avant. 

C'est alors qu'il senti une chaleur dans son dos et ses jambes. Pas besoin d'ouvrir les yeux pour comprendre d'où elle provient. Rhapsodie s'est rapproché, a réduit le petit espace les séparant. Il n'est pas collé à Noa, mais il est tout proche. Leurs peaux s'effleurent. Mais étrangement, le Noctali ne s'en sent pas gêné ou outré. C'est même agréable. Ça le tue de l'avouer, mais il avait oublié à quel point la présence d'un corps chaud à nos côtés peut être appréciable. La solitude lui a fait oublier ce genre de petite chose. Voilà bien longtemps qu'il n'a pas eu quelqu'un à ses côtés de cette façon. Et ça lui plaît. Ça lui plaît de ne pas se sentir seul, abandonné, égaré. Il l'a voulu, cette solitude, pourtant. C'est lui qui l'a toujours recherché, le poussant ainsi à vivre dans un coin reculé de la forêt, le plus loin possible d'autres êtres lui ressemblant. 

Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce que cette chaleur dans son dos est si agréable, si réconfortante ? Pourquoi ne repousse-t-il pas ce squatteur sans gêne ? D'ailleurs, pourquoi l'a-t-il ramené jusqu'ici, alors qu'il aurait très bien pu l'abandonner sous la pluie ? Pourquoi lui ? Son cœur se serre dans sa poitrine. Noa l'ignore. Ses propres questionnements le perturbe. Il n'aime pas perdre le contrôle de ses propres pensées, de ses propres actes. Ça ne lui ressemble pas d'accueillir un étranger dans sa forêt, dans sa cabane, dans son lit. D'accepter qu'on se rapproche autant de lui. D'apprécier une présence à ses côtés. De désirer que l'on demeure auprès de lui. Il serait pourtant tellement facile de le repousser, de se débarrasser de sa présence à ses côtés. Mais Noa n'en fait rien. Il finit même par s'endormir, plus réconforté qu'il n'oserait jamais l'avouer de cette présence chaleureuse et agréable dans son dos …

Lorsque Noa ouvre les yeux, le soleil n'est même pas encore levé, il fait encore nuit. Il se redresse lentement, réveillant doucement ses muscles et son corps. Rhapsodie dort encore, roulé en boule comme un petit chat. Le Noctali l'observe quelques instants, silencieux, avant de quitter le lit. Le jour ne tardera bientôt plus à se lever. La pluie a cessé mais l'herbe est trempée, elle chatouille les pieds de Noa de ses brins humides lorsqu'il s'aventure hors de la cabane. L'air porte encore l'odeur de l'averse : sûrement s'est-elle arrêtée il y a peu. Impossible de chasser quoi que ce soit, les petits animaux doivent sûrement demeurer à l'abri. Tout en s'étirant, Noa s'approche du petit bassin d'eau pure à quelques pas de la cabane. Il en puise un peu dans un sceau et s'y lave les mains avant de les plonger dans le bassin, recueillant de l'eau dans ses mains jointes pour la porter à sa bouche. Il boit ainsi quelques gorgées, hydratant sa gorge avant de s'asperger le visage, finissant ainsi de le réveiller.

Après un dernier coup d’œil pour la cabane, le voilà qui s'enfonce dans la forêt. Il tient lui-même à vérifier si la pluie n'a causé aucun dégât. Il grimpe dans le premier arbre qu'il croise et commence ainsi sa petite expédition. L'adolescent repère ça et là de larges flaques d'eau stagnante à la surface desquelles flottent feuilles, épines et glands. Quelques nids d'oiseaux ont été détruits, mais ils semblent tous être vides. A priori, les petits habitant des bois ont échappés à la noyade, ce qui le rassure énormément. La rivière ne semble pas avoir trop dépassée de son lit d'ailleurs, elle a à peine grignoter un peu les rives, mais rien d'alarmant. Tant mieux. Il n'y a ainsi aucun dégât à déplorer. C'est donc l'esprit serein que Noa décide de rentrer – la faim commençant petit à petit à l'assaillir. Le soleil débute son ascension dans le ciel, au dessus de sa tête. Son hôte dort-il toujours, d'ailleurs ?

Lorsqu'il arrive enfin à destination, le ciel est coloré d'orange et de rose. Quand bien même Noa préfère le coucher du soleil, il doit avouer que le lever est également un spectacle grandiose. D'ailleurs, il s'arrête quelques instants au milieu de la clairière pour admirer le ciel, profitant également du chant gaie des oiseaux. Quand enfin il s'arrache à sa contemplation, il remarque que Rhapsodie est bien réveillé et qu'il a les yeux rivés sur cieux orangés. Il semble en apprécier le spectacle, également. Plus que n'importe qui, d'ailleurs. Noa arque un sourcil, se permet de l'observer silencieusement pendant de longues minutes, puis se décide enfin à l'aborder. Il réduit l'espace qui les sépare de quelques pas mais passe à côté de lui sans même le saluer. Il va plutôt piocher une baie au hasard dans son panier en osier. L'hybride se décide finalement à lui adresser la parole après s'être mit à sa hauteur :

▬ Tu es réveillé depuis longtemps ?
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